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  • LIVRE: E.M. Corral: " Nous sommes des Hommes Oignons"

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    Et si la vie avait autant de réalités possibles comme l'oignon et ses multiples couches ? De cette question est née l'autofiction : « Les Hommes Oignons » d'Esteban Moreno Corall, un auteur de Viesville (Pont-à-Celles).

    « Pont-à-Celles est un lieu paisible où il fait bon vivre. De beaux paysages champêtres, des gens modestes, des paysans, des champs, la terre, les vaches, des poules, des coqs qui chantent, son marché, son canal, les gens qui se saluent dans la rue, l'anecdote de la pharmacienne, l'accent de la région, la simplicité et le vrai bonheur à l'état pur... » raconte Esteban Moreno Corall (36 ans) dans « Les Hommes Oignons ».

    C'est à l'épicerie en vrac « Le Colibri », qu'il décrit d'ailleurs dans son roman (p.57), que l'auteur dédicaçait son premier ouvrage. «  Ce livre est né d'une rencontre entre deux « accidentés ». Je suis sorti de chez moi, j'ai glissé et j'ai eu les épaules luxées. Cette chute m'a immobilisé pendant 4 mois. Il se fait que ma route a croisé celle de Frédéric Adam-Foucault. Ce responsable d'édition lillois de la Trémie s'était cassé le poignet. Nous nous sentions sur la même longueur d'ondes, en quelque sorte » explique E.M. Corall.

    Des hommes que la vie épluche...

    Le livre est divisé en trois parties, la première relevant plus de l'autofiction. Esteban va voir sa vie basculer. Professeur de français, marié à Guilhem et papa de deux enfants, il s'apprête à rejoindre son lieu de travail. Les personnages vont se succéder avec le même point commun : il sont tous des Hommes Oignons, c'est-à-dire des hommes et des femmes aux multiples couches que la vie épluche au fil de leurs péripéties.

    Leurs destins vont se croiser, s'emmêler jusqu'à se confondre et former le squelette de la vie d'Esteban. « Maintenant, je le sais. Je suis un Homme Oignon. Un hommes multi-couche. Un homme complexe. Un homme à plusieurs tiroirs.Un homme apparence. Un homme ruisseau. Un homme bousculé. Un homme blessé. Un homme aimé. Un homme envié. Un homme patchwork » souligne l'auteur. « Je ne suis pas le seul. Nous sommes tous des Hommes Oignons. La vie serait tellement moche, si nous n'étions qu'une couche. Celle qu'on voit, qu'on sent, qu'on entend, qu'on montre à tout le monde. Quel ennui ! ».

    « Les Hommes Oignons » de Esteban Moreno Corral, aux éditions de la Trémie, 163 pages, 17,50 euros. www.latremie.com

    JEAN-CLAUDE HERIN

  • RUCHE THEATRE- "Sacha Guitry et les petites femmes de Feydeau", ce dimanche

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                                  Feydeau et Guitry, des auteurs « habités » par les femmes

    Après leur mort, Sacha Guitry et Georges Feydeau décident de faire une dernière sortie dans leur univers parsemé de frivolité, d'érotisme et de plaisirs de la vie.

    Les femmes sont omniprésentes dans les oeuvres de Sacha Guitry (1885-1957) et de Georges Feydeau (1862-1921). Alors, quand le premier rencontre quelques petites femmes sorties de l’imagination du second, sur un air de Jacques Offenbach, ça ne peut être que jouissif ! Les deux amis dramaturges décident de réaliser un fantasme : c'est ainsi que tous deux se retrouvent chez Maxim's pour une dernière soirée intello-coquine.

    « Les mots volent, les situations s’enchaînent, chacun y fait son théâtre qui ne laisse pas insensible le public. Même les plus déprimés se réveillent. Les plus coincés se révèlent une âme coquine » signale Jean-Pierre Bruno, auteur et metteur en scène de la pièce : « Sacha Guitry  et les petites femmes de Feydeau ». « Bref, chacun se retrouve face à quelques situations qu’il a pu ou aimerait vivre. Soyons « perversement » corrects et plongeons-nous dans ce bain de bonne humeur. Une excellente thérapie à suivre ! ».

    Le public retrouvera quelques délicieuses créatures de Georges Feydeau comme la Môme Crevette, danseuse au Moulin Rouge (« La Dame de chez Maxim »), Clarisse (« Mais n'te promène pas toute nue »), Angèle (« Le système Ribadier »),... Des épouses, Sacha Guitry en a eu cinq au cours de sa vie, auxquelles se sont ajoutées d'innombrables maîtresses.  A travers ses citations, ce dernier avait la réputation d'être un sacré misogyne. Mais comme le dit si bien l'adage : « Qui aime bien, châtie bien ! » Ce spectacle est une comédie coquine, où l'on retrouve avec plaisir les rouages comiques des deux hommes de théâtre.

    Un mélange de texte et de chansons de type cabaret « Moulin Rouge ». Une distribution d'enfer pour un spectacle digne des plus grands vaudevilles : Jean-Pierre Bruno (Sacha Guitry), Jérôme Roose (Georges Feydeau), Anne-Marie Grégoire, Tiffany Delguste, Loredana Gentile, Gwenaelle Cappelin et Emmanuelle Deckers. Une production des artistes associés diffusion de Dérisoir Prod.

    « Sacha Guitry et les petites femmes de Feydeau » est à voir à voir le dimanche 13 mars à 16h au Grenier de la Ruche Théâtre, Avenue Meurée 1, à Marcinelle. Tarifs : 16 à 10 euros. Contacts : info@laruchetheatre.be- www.derisoir.com ou 0473/39 00 82

    J.C.HERIN

  • EXPO MAJEURE DE CHARLES SZYMKOWICZ: "Le monde et l'intime"

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    photo: Black Swan Gallery

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    Montée à La Boverie (Liège) autour des axes du monde et de l'intime, une exposition monographique majeure est consacrée à Charles Szymkowicz. Grand nom du néo-expressionnisme en Europe, cet artiste gerpinnois y a rassemblé 444 peintures, sculptures et dessins. Rencontre.

    - Charles Szymkowicz, cette expo n'est pas vraiment une « rétrospective »... C.S. En effet. Même si je peins depuis plus de 60 ans, cette exposition n'est pas conçue de façon chronologique. Il m'arrive d'ailleurs d'assembler sur une même cimaise des oeuvres de périodes différentes, d'après ma sensibilité.

    Je dédie cette expo au professeur Enrico Crispolti (1933-2018), un des esprits les plus novateurs en Italie, pays avec lequel j'ai des liens particuliers pour y avoir exposé de nombreuses fois.

    - On y retrouve une galerie impressionnante de portraits...

    C.S. Oui, le portrait m'a toujours inspiré, et m'inspire encore. J'aime à représenter des personnalités issues de la politique, des sciences, des écrivains, des Arts, de la chanson, ... devant lesquelles je suis « à plat ventre ».

    Certaines sont très connues comme Léo Ferré, Charlie Chaplin, Amy Winehouse, Woody Allen, Albert Einstein, Elio Di Rupo,... D'autres le sont moins (Au visiteur à les découvrir!). Bien sûr, je ne pouvais pas oublier Anne Frank. Etant d'origine juive polonaise, il est impossible de fermer les yeux sur sur le calvaire qu'elle a subi, elle et les siens.

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    Anne Frank 

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    Amy Winehouse

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    - On vous qualifie parfois d'artiste « déprimé »

    C.S.Je considère que ce terme est assez réducteur. Cela dit, je considère que l'Art doit pouvoir exprimer ses démons intérieurs (c'est le cas notamment dans ma série sur les Cicatrices), à l'image d'un artiste comme Francis Bacon, ou relayer les souffrances du monde. C'est en ce sens que ma peinture est humaniste.

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    - Quelques mots sur votre technique ?

    C.S. : je travaille à l'acrylique. J'accorde une grande importance à la diversité des couleurs ainsi qu'à la matière. Les grands formats alternent avec les plus petits. Le tout interpelle. J'aime provoquer des chocs visuels.

    -Certaines toiles font directement référence à Charleroi.

    C.S. Oui, Charleroi est une ville à laquelle je suis profondément attaché. Une des toiles exposées à Liège est « Femme et enfant dans la Ville ». On me voit descendre, tout gamin, la rue de la Montagne, avec ma maman : Sura Ajdla Wajsfelner.

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    « Femme et enfant dans la ville'. On peut voir cette peinture aussi sur la station ouest du métro léger)

    Je suis né (à la maison), le 17 janvier 1948, à la rue de la Broucheterre (Charleroi Nord). J'ai grandi ensuite à la route de Mons puis, adolescent, à Lodelinsart. Dès l'âge de 12 ans, j'ai suivi les cours de dessin de Marcel Gibon à l'Académie des Beaux-Arts de Charleroi (où j'enseigne le dessin d'observation depuis 1976!). Quand je suis entré à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Mons avec pour professeur Gustave Camus, en 1963, j'organisais ma première exposition à Charleroi.

    - Un regret de ne pas voir cette expo à Charleroi ?

    C.S. : J'ai déjà exposé, entre autres, au Palais des Beaux-Arts de Charleroi et au Bois du Cazier. Je ne dis pas non à une grande salle, comme au BPS 22. Pourquoi pas ?

    L'expo « Le monde et l'intime » de Charles Szymkowicz est prolongée jusqu'au 17 avril 2022 dans la grande halle vitrée du Musée de la Boverie à Liège, parc de la Boverie. Pour info : 042/38 55 01- info@laboverie.com

    PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-CLAUDE HERIN

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    photos: Crédit: Jacques Vandenberg