Dans un ouvrage humoristico-philosophique : «  Adieu, monde de brutes, bonjour, monde d'abrutis », l'auteur carolo Dominique Watrin se pose 32 questions sur le monde qui l'entoure et y répond avec une bonne dose de causticité.

Comment donner un nouvel essor à la peine de mort, parce que c'est dans ce domaine que le génie de l'homme s'exprime le mieux ? Comment honorer ses morts (ou pas), sans trop se pourrir la vie avec une fête décevante ? Comment émouvoir la sphère des réseaux sociaux, quand on est un type qui n’intéresse personne, même pas lui-même ? Comment préserver son honneur de parent en préparant l’échec scolaire de son enfant médiocre, ( on se demande de qui il tient ça) ?,...

Ces questions existentielles - et 28 autres !- trouvent une réponse dans le dernier livre de Dominique Watrin : « Adieu, monde de brutes, bonjour, monde d'abrutis ». Avec un humour « poil à gratter » et volontiers irrévérencieux, qui lui est propre, Dominique Watrin brosse le portrait du migrant indésirable, de l’agriculteur encombrant, de l’enfant tyran adulé, du pollueur impuni, du fasciste du clavier, de l’exploiteur de misère assumé,…

« Chacun des personnages, victime ou bourreau, a droit à son couplet. Aucune personnalité actuelle ou décédée n'est vraiment citée, mais le lecteur en reconnaîtra quelques-unes... Comment ne pas penser à un certain chef d'Etat américain qui, par exemple, recommandait de s'injecter de l'eau de javel pour guérir du Covid-19 ? » se demande l'auteur. «  L'idée de cet ouvrage m'est venue en voyant émerger trois phénomènes : la montée de l'individualisme, la prise de pouvoir de la bêtise et la haine. Au lieu de prendre le pli de constater que le monde ne fonctionne pas et d'apporter les solutions, j'ai pris un autre angle : chercher des éléments pour que ça aille encore moins bien, pour prouver l'absurdité de notre comportement. Plus sérieusement, ce livre est dédié à tous ceux qui veulent survivre dans une société à réinventer de fond en comble. L'essentiel, pour moi, est de pointer du doigt le règne des abrutis, avant que ne s’installe une véritable dictature, dirigée par la bêtise ».

Dominique Watrin multiplie les casquettes : auteur, chroniqueur, journaliste, chroniqueur radio et télé, comédien. Il signe ici son 14ème ouvrage. « Adieu, monde de brutes », « bonjour, monde d'abrutis » de Dominique Watrin, 17 euros. Editions Cactus inébranlable. Infos au 0497/76 35 55. e mail: cactus.inebranlable@gmail.com. Internet :  https://cactusinebranlableeditions.com/

JEAN-CLAUDE HERIN

A BD Choc avec les libraires Olivier et Christophe

Le dessinateur carolo Alain Henriet dédicaçait le tome 3 de Black Squaw : « Le Crotoy » (éditions Dupuis) à BD Choc et à la Galerie des Bulles, rue de Marcinelle.

Une fois de plus, le lecteur appréciera, dans le nouvel album de Black Squaw, des pages présentant des cases de différents formats, certaines pouvant même se chevaucher partiellement, voire déborder jusqu’aux limites des pages. Le dessin élégant et d'une grande précision d'Alain Henriet est un véritable régal pour les yeux avec des vues panoramiques s'étendant parfois sur deux pages, des scènes de jour et de nuit, des figures acrobatiques d'avion, des gros plans du visage, et des yeux en particulier de Bessie Coleman (1892-1926). Cette femme aux origines cherokee et afro-américaines se rêve aviatrice depuis l'enfance. Mais les écoles de pilotage sont un luxe inaccessible, aux Etats-Unis, dans les années 20, surtout dans un pays où la ségrégation raciale fait rage... C'est la raison pour laquelle la jeune métisse part pour la France, à l'école Caudron du Crotoy (Baie de Somme), où elle décrochera en 1921 une licence d'aviation par la Fédération Aéronautique.

Poursuivie par le Ku Klux Klan

Cela dit, le destin de Bessie Coleman peut être brutalement interrompu si elle ne vainc pas ses ennemis du Ku Klux Klan. En pleine fuite, la jeune pilote fera heureusement la rencontre d'un motard qui lui sauvera la vie... Le nouvel opus lève de nombreuses intrigues avant le quatrième et dernier album. « Dans le tome 3, le scénariste Yann et moi-même avons voulu mettre plus l'accent sur la narration que le visuel, en développant davantage les dialogues et en augmentant les cases » fait remarquer Alain Henriet. « Notre héroïne, figure d'une forme de féminisme qui se développera par la suite,  est aussi plus présente (On ne s'en plaindra pas !) que dans les deux albums précédents ». La BD est complétée par des pages documentaires et des photos sur l 'école d'aviation du Crotoy. A noter qu'il existe deux couvertures différentes pour cet album.

L'Eden a offert un moment de détente au rythme effréné avec l'humoriste français Gérémy Crédeville et son spectacle : « Enfin » !

Entre radios, émissions télé, castings, tournages de séries, promotion de spectacles,... Gérémy Crédeville est partout. Vendredi soir, l'humoriste lillois s'est arrêté à l'Eden pour présenter son stand up : «  Enfin ». La salle affichait complet pour l'occasion : 340 personnes. Avant l'ouverture des portes, une file impressionnante se formait devant l'Eden. Après une première partie assurée par son ami Erick Baert, Gérémy a mis tout de suite le public carolo en confiance : « Nous sommes cousins, amis carolos : je viens du Nord ! » a-t-il lancé.

Drôle, touchant, absurde, impertinent, voire porté sur le sexe (toujours au 36ème degré !), Gérémy a montré toute l'étendue de son talent, en passant par la danse (il a participé à Danse avec les stars en 2021), l'imitation (Claude François, Johnny Hallyday, Julien Doré, Claude Nougaro,...), les bruitages d'animaux (comme le béluga!), le chant (« Nos vieux », clin d'oeil à Daniel Guichard),...

Mais ce que l'on retiendra surtout, c'est sa « tchatche » : en quelques fractions de secondes, le comique passe de « l'affaire Grégory »(en rappelant que son frère porte le même nom), aux bains de boue, à ses tatouages, à l'haptonomie, ses déboires à Ninja Warrior ou à Fort Boyard lors d'une dégustation : du lait de jument fermenté qui lui a flingué le système digestif !,...

« Chaque année, nous faisons le déplacement en Suisse pour voir Gérémy au Festival de Montreux. Il se produit avec Guillermo Guiz, un autre humoriste belge que nous apprécions aussi beaucoup» signalent Thomas (29 ans) et Clémentine (27 ans) d'Anderlues. «  Je ne manque aucune des prestations de Gérémy dans « Tout le monde a son mot à dire » ou « Vendredi, tout est permis » poursuit Calcedonio (46 ans) de Beaumont. En programmant ce spectacle, comme les précédents, PE (Pierre-Emmanuel) ou les Délices Burlesques, l'Eden renforce sa position dans des spectacles conviviaux. « Nous aimons voir le public heureux » signalent Fabrice Laurent, Carmela Morici, et Arno Baugnée de l'Eden.

JEAN-CLAUDE HERIN

Thomas et Clémentine 

Une file impressionnante !