C'est en car que les visiteurs pouvaient faire le tour des Calcaires de la Sambre, à l'occasion des 200 ans de l'entreprise.

Si le temps était relativement clément, pendant les Journées Portes Ouvertes des Calcaires de la Sambre, c'est par contre une pluie battante qui attendait les touristes d'un jour, samedi après-midi, pour leur montée dans le car. Ce moyen de transport était privilégié pour des raisons de sécurité. Les journées devaient avoir lieu en 2021, mais elles ont été postposées à cause du Covid-19.

La visite était commentée par Bertrand Dubois 

La visite des carrières correspondait à la découverte, il y a un peu plus de 200 ans, des rochers blancs (d'où le nom du « Blanc Caillou ») bordant la Sambre, par Jacques-Aubin Dolbeau, un Français originaire de Paris. Rescapé de la bataille de Waterloo, celui-ci décidait de louer la carrière à l'administration communale et entreprenait son exploitation en 1821.

Le développement des carrières de Landelies s'est accentué grâce à l'expansion de l'industrie métallurgique du bassin de Charleroi. En 2000, une étude géologique a été commandée, pour connaître les réserves encore disponibles. Suite à cette étude et au vu des quantités encore importantes à extraire, une nouvelle installation de broyage a vu le jour en janvier 2007. Aujourd'hui, grâce à l'évolution des techniques et à une longue expérience, les Calcaires de la Sambre produisent 800.000 tonnes par an, dont 300.000 tonnes de produits industriels.

alimenter des verreries

« Nous sommes la seule exploitation de ce genre dans un rayon de 400 ou 500 kilomètres. On est à 98,5, 99% de carbonate de calcium ce qui rend notre minerai très pur. Cette pureté permet, par exemple, d’alimenter des verreries. On peut faire des verres qui sont ultra-transparents, à très haute valeur ajoutée. Cela permet de faire des flacons de parfum, ou des miroirs pour télescopes notamment" expliquait Bertrand Dubois, directeur des Calcaires de la Sambre. Le nettoyage des cailloux se fait en circuit interne. L'eau de la Sambre n'est pas utilisée. Le guide est revenu aussi sur l'importance accordée à la biodiversité par la création de mares, ainsi que sur la plantation de 6500 plants de vigne, sur une parcelle de 1,5 hectares. Le site occupe actuellement en permanence 40 ouvriers et 8 employés.

« En faisant cette visite en car, et en voyant les hommes travailler, on se rend vraiment compte de l'envergure des travaux. Le nombre d'engins mécaniques est d'ailleurs assez impressionnant !» signalait Michel Fivez, un habitant de Monceau-sur-Sambre, passionné d'Histoire locale.

Michel Fivez 

JEAN-CLAUDE HERIN

Tout ce week-end, les fermes de Wallonie ont ouvert leurs portes au public. C'était le cas de la Ferme de la Courte, une exploitation familiale.

Bâtie en moellons calcaires, au cours de la seconde moitié du 18ème siècle, en surplomb du ruisseau de Boustaine, la ferme de la Courte à Merbes-le-Château s'étend sur une centaine d'hectares. C'est là que François Lejeune (36 ans), qui tient la ferme de ses grands-parents et puis de sa maman, ainsi que son épouse Maïté accueillaient chaleureusement les visiteurs des Fermes Ouvertes.

L'exploitation agricole s'oriente vers l'élevage d'animaux (principalement agneaux et de volailles), ainsi que vers les grandes cultures :  froment, escourgeon, betteraves sucrières, colza, lin, pommes de terre,... «  Dans un souci de défendre une agriculture familiale et durable, mais aussi afin de participer au développement d’une économie rurale de proximité, nous avons pris la décision, en 2015, de diversifier les activités de la ferme en y installant un point de vente : plantes aromatiques et légumes anciens cultivés sur place, colis de viande provenant d’animaux élevés dans la ferme ou dans des élevages voisins, comme le Spamboux ou la Ferme des Quartiers » explique François Lejeune.

En 2016, la Ferme de la Courte a ouvert un restaurant de terroir (La Grange de la Courte), ouvert les jeudis, vendredis et samedis soir, ainsi que les dimanche midi. La carte propose entre autres de délicieuses brochettes d'entrecôtes !

J.C.HERIN

Manuel Verlange 

L'industriel carolo Alfred Grosjean découvrait, au Grenier de la librairie Molière, sa biographie écrite par Manuel Verlange. Une belle histoire d'entreprise familiale.

à gauche: Alfred Grosjean

« La biographie que je consacre à Alfred Grosjean résulte avant tout d'une rencontre qui s'est soldée par 30 séances de 3 heures de travail » confiait l'auteur Manuel Verlange. « Au fil de l'entretien, il est apparu très clairement que l'industriel carolo avait fondé deux familles, auxquelles il tenait sans distinction: la sienne ainsi que la professionnelle ».

La librairie Molière présentait, pour la première fois, la biographie : « Changer le cours des fleuves » consacrée à Alfred Grosjean. L'intéressé, entouré de ses 3 enfants et 7 petits-enfants, était très ému. L'histoire du sidérurgiste est atypique. Placé dans un orphelinat de l'âge de 4 à 9 ans, il ne connaîtra que sa maman (envers laquelle il est très reconnaissant), le père étant quasi absent. Précoce, il conduisait déjà un camion à l'âge de 15 ans.

Alfred Grosjean est le fondateur des aciéries Grosjean et de COMET Sambre (devenu le groupe Comet), laquelle débute en 1986 avec la reprise des chantiers Paridans à Aubange et du chantier Bodson à Châtelet en 1987. La même année, Pierre Grosjean, le fils d’Alfred, en reprend la direction, puis son frère Philippe en 1997. Aujourd'hui, le groupe COMET compte une trentaine de sociétés implantées sur le territoire belge et français.

Des anniversaires avec ses clients

Alfred Grosjean se souvient des heures de dur labeur : « J'ai toujours beaucoup travaillé. Etant jeune, on ouvrait parfois le chantier pour vendre un seau de charbon » signale-t-il. Aujourd'hui, l'homme âgé de 91 ans a gardé en mémoire les grandes heures de la sidérurgie à Charleroi, avec la vente de sociétés à Cockerill, ainsi que de bons moments qu'il a passés au cours de sa carrière. « Avec mes clients, nous étions devenus des amis, et il n'était pas rare que nous fêtions des anniversaires ensemble » signalait le sidérurgiste. D'origine française, Manuel Verlange est aussi romancier, auteur de séries pour la télévision, et travaille pour le cinéma et le théâtre.

« Le parcours d'Alfred Grosjean est loin d'être linéaire. Il est inattendu à plein de à plein de passages, marqué par des choix faits par l'industriel. A travers mon livre, le lecteur découvrira aussi un homme vivace et drôle. Jamais, il ne se détache de cette humanité profondément émouvante ».

"Changer le cours des fleuves- Biographie d'Alfred Grosjean" Éditions Academia, 344 pages, 30 euros. www.editions-academia.be

JEAN-CLAUDE HERIN