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Ca bouge à Charleroi et dans l'entité ! - Page 23

  • FLEURUS- Anne Morelli: "Pourquoi Dieu déteste-t-il les femmes?"

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    photo: J.C.Hérin 

    Dans le cadre de la Semaine des Droits des Femmes, Anne Morelli parlait de la place réservée aux femmes dans les religions du Livre au travers des écrits religieux.

    « Pourquoi les chrétiens appellent-ils Dieu : « Notre Père » ? Une comparaison raisonnée entre le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam est assez saisissante: dans aucune des trois religions les femmes n'ont un sort enviable. C’est en se détachant de ces textes qu'elles ont gagné leur émancipation » expliquait, à la bibliothèque de Fleurus, Anne Morelli, historienne, professeure honoraire à l’ULB, spécialiste de l’histoire des religions.

    Pour celle-ci, cette misogynie des trois religions monothéistes s’explique clairement par leur origine : nées dans le bassin méditerranéen à une époque où le patriarcat était la norme, ces religions ne pouvaient qu’être le reflet du monde machiste et sexiste dans lequel elles se sont développées.

    « Cependant, si ces religions furent forgées en des temps où la femme ne comptait guère, reflétant et légitimant la phallocratie ambiante, on comprend moins pourquoi, au 21e siècle, leurs interprétations et les lois qui en découlent ont si peu évolué. Comment comprendre les paroles du pape François, de passage en Belgique, quand il dit : «La femme est accueil fécond, soin, dévouement vital», elle ne doit pas jouer le rôle de l'homme», des paroles dont il s'est inspiré dans la Bible » faisait remarquer Anne Morelli.

    « Ainsi, dans toutes les religions, des croyantes ont de plus en plus de mal à admettre que Dieu les ait niées, persécutées, cantonnées à des rôles subalternes. Elles réclament une lecture nouvelle, débarrassée des scories de l’histoire, des livres saints qui les ont mises au pas durant des siècles. S’il reste aux femmes un territoire à conquérir pour se libérer des derniers carcans, c’est assurément celui de la religion ».
    JEAN-CLAUDE HERIN

  • COMEDIE CENTRALE: "Nos femmes": se taire ou bien mentir ?

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    photo Dom Leruth 

    Dans "Nos femmes", l'amitié entre trois amis va être mise à rude épreuve par une terrible nouvelle... A voir jusqu'au 13 avril. 

    JEAN-CLAUDE HERIN 

    Très complices (on les a vus notamment dans "La Cage aux Folles" et bientôt dans "Dîner de cons" au Théâtre Marignan du 16 mai au 8 juin), les comédiens Antoine Vandenberghe et Jean-Paul Clerbois partagent la scène dans "Nos femmes" avec Bernard Lefrancq, metteur en scène au Théâtre Royal des Galeries. Les deux premiers incarnent Max et Paul. Le troisième, Simon. Aussi différents soient-ils, de par leur tempérament, leur caractère ou encore leur parcours, ces copains de 35 ans partagent une amitié joyeuse, assidue et inébranlable. Mais si leur vie professionnelle est une réussite, le bilan de leur vie privée est plus mitigé. Ils se voient souvent sans leurs femmes... pour mieux en parler.

    Tout se passe relativement bien entre eux jusqu'au jour où Simon arrive en retard et paraît tout catastrophé:  il dit avoir étranglé, sous l’emprise de la colère, sa femme Estelle. Ce dernier demande à ses amis de lui servir d’alibi. Vient-il pour soulager sa conscience ?

    Dilemme entre justice et amitié 

    La pièce pose les questions suivantes: cet événement bouleversant va-t-il mettre à l’épreuve cette camaraderie en apparence sans tache et révéler les colères et les frustrations accumulées? Jusqu'où sommes-nous capables d'aller pour un proche? Quelle décision vont prendre les deux amis? Dénoncer ou protéger Simon? Max et Paul sont plutôt réticents, dilemme entre justice et amitié… Si, à son habitude, Éric Assous, l'auteur de la pièce, décline le couple dans tous ses états, il s'attarde ici sur l'amitié et ses limites. Le titre d'ailleurs ne reflète pas le contenu de la pièce: il s'agit moins de traiter du sexe dit faible que du cœur des hommes.

    Une fine comédie dans laquelle on rit beaucoup - la scène où l'on voit Antoine Vandenberghe danser le rap est mémorable! - et de mœurs: il en va des vieux amis comme des vieux couples ! A voir jusqu'au 13 avril au Comédie Centrale, 33, rue du Grand Central, Charleroi. Prix plein: 26 euros. Infos et réservations: 04/254 05 00. charleroi@comediecentrale.com 

  • CHARLEROI- Expo: "Incursions" au Musée des Beaux-Arts

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    Les deux artistes à gauche - photo JC Hérin 

    En utilisant des objets du quotidien ou dans le monde du travail, les plasticiens carolos Benoît Bastin et Barbara Geraci racontent des histoires, des vies d'hommes et de femmes. L'expo: « Incursions » est à voir au Musée des Beaux-Arts.

    JEAN-CLAUDE HERIN

    Barbara Geraci et Benoît Bastin exposent pour la première fois ensemble. Leurs oeuvres : des idées, des photos, des vidéos, des installations,... se complètent et s'assemblent parfaitement. Lors du vernissage, Julie Patte, échevine de la Culture,  signalait: « Tous deux invitent les visiteurs à regarder la vie de tous les jours plus attentivement. Ils s'arrêtent sur les gestes que l'on fait au quotidien, sans y penser". « A travers cette expo, l'Art nous tend un miroir et nous pousse à nous interroger » poursuivait Eric Massin, chef de l'exécutif provincial.

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    Benoît Bastin et ses chaises retournées - photo JCH

    C'est par une série de paillassons que Benoît Bastin accueille déjà le visiteur dans le hall d'accueil, comme s'il s'agissait d'un intérieur privé. Cet habitant de Leernes détourne des éléments de nos intérieurs. En les déplaçant au musée, il les transforme en oeuvres d'art : raclettes, savons, extrémités de tringles de rideaux, testament, ...« Regardez ces chaises. D'habitude, elles se soulèvent. Mais ici, elles sont retournées sur un table et fixées par des boulons, comme si elles étaient figées pour l'éternité".

    Originaire de Jumet, Barbara Geraci évoque les gestes du quotidien en lien avec le monde du travail : usine, outils, répétition, chaîne de production,... Elle a rencontré des ouvriers de Boël qu'elle a filmés à hauteur de machine, mais en enlevant l'objet des mains. " De cette façon, j'enlève la contrainte, l'outil qui asservit, et libère de l'espace (du vide) pour imaginer en faire autre chose. C'est alors un autre rituel qui peut se créer ».

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    Barbara Ceraci 

    L'expo: "Incursions ou la persistance de l'ordinaire" est à voir jusqu'au 25 juin au Musée des Beaux-Arts de la Ville de Charleroi, 67, Boulevard Mayence à Charleroi. 071/ 86 01 01