El Bwesse à Téyàte 

Dans le cadre des Fêtes de Wallonie, l'échevinat des Fêtes de Charleroi et le complexe Quai 10 proposaient, au Ciné Le Parc, un hommage à la mémoire de William Dunker.

            de gauche à droite : Marie, Maëlys, Madeleine, Jérôme et Mathilde Dunker.

Une soirée dédiée à William Dunker alternait images d'archives de la Sonuma (« Les Allumés.be », « 50 degrés Nord », « D6bels on stage »,...) et des interprétations de ses chansons par la troupe wallonne « El Bwesse à Teyâte », dont « Erein eta joan » (« Je sème et je m'en vais ») avec le groupe corse I Muvrini. Décédé le 25 juin dernier à l'âge de 64 ans, le chanteur carolo a véritablement connu son succès au milieu des années 80. En solo, son premier nom était Alfred. Il a fait partie de plusieurs groupes, tels que « Bar », « Les Jules » ou encore « Triples buses ».

L'artiste s'est fait un nom grâce à ses chansons en wallon : « Toudis su'l voye », « Trop tchaud », « Djan Pinson », « El mambo del loke a rlokter »,... « William a porté les couleurs de la Wallonie bien au-delà de nos frontières » signalait, au cours de la soirée au Parc, l'échevine carolo Babette Jandrain. « Un mec pas comme les autres, le coeur sur la main, qui a la Wallonie dans le sang » poursuivait Martial Dumont, auteur de « Planète Dunker ». Les enfants de William : Marie (37 ans), Jérôme (35 ans), Mathilde (25 ans) et Madeleine (22 ans), ainsi que son petite-fille Maëlys( 15 ans) étaient présents à l'hommage. « De mon père, j'ai gardé la fibre artistique puisque je joue de la basse et du piano, je chante, je fais de l'impro théâtrale » précise Mathilde. « Le meilleur extrait vidéo reste pour moi l'imitation en wallon des propos tenus à la maternité par le roi Philippe, lors de la naissance d'Elisabeth. « Une v'raie p'tite feûme ! » avait doublé mon père. »

JEAN-CLAUDE HERIN

( Jérôme très ressemblant à son papa ) et Victor Gravy, directeur d'El Bwesse à Téyàte 

Les vitoulets: tout un art ! 

Flambant neuves, les places du Manège et Vauban résonnaient de rires et de musiques, dans la journée de samedi. A l'occasion des Fêtes de Wallonie, c'est toute la Ville Haute qui reprenait vie !

Guillaume Coorens 4ème à droite 

La compétition était serrée, mais c'est finalement Guillaume Coorens qui a remporté le 1er prix de la 4ème édition du Vitoulet Challenge. Il s'agissait de fabriquer des boulettes carolos qui, selon la fabrication, ne sont pas plus grandes qu'une balle de tennis. « J'ai suivi une recette de « grand-mère » avec pour ingrédients de la moelle, des champignons, des oeufs, du persil, de la boulette de Romedenne, de l'échalote,...» signalait ce jeune professeur d'horticulture carolo. D'autres vitoulets étaient préparés avec haché classique porc et veau, truffe, canard, oriental,... et même de la Cara Pils !

L'échevine Babette Jandrain s'y est collée, avec de la bière de Charleroi.

Babette sait y faire...

C'est tout un Village Wallon qui s'était installé sur la place du Manège. Sous les tonnelles, on découvrait les jeunes pousses de Nicolas Rosen, jeune agronome spécialisé en agriculture urbaine, ou encore des produits locaux comme la bière de la Confrérie du Marquisat de Farciennes.

Les Géants de Charleroi étaient présents, mais pas au complet. « Il nous manque quelques porteurs. Avis aux volontaires, l'année prochaine» signalait Murphy Smets, responsable des Géants de la Ville de Charleroi.

Que seraient les Fêtes de Wallonie sans ses géants ? 

Nicolas Rosen 

La bière de la confrérie du marquisat de Farciennes, lancée par Benjamin Scandella (à droite sur la photo ): J.C.Hérin 

Bon appétit ! 

DES WALLONS A 6500 KM DE CHEZ EUX !

« Après la guindaille d'hier soir sur l'esplanade du BPS 22, nous voulions faire partie du cortège de l'Eden » lançait une étudiante de l'I.S.C. (Institut Supérieur Catholique).

En milieu d'après-midi, plus de 800 personnes défilaient joyeusement au départ du Centre Culturel Carolo et puis dans les artères de la Ville. Parmi les groupes, la Confrérie du Doigt d'Alzon, les Black Land (rollers), les Vieux Luneux (marionnettes de personnes âgées assez bluffantes), Les Jeunes Bourgeois du Tour de la Madeleine, un groupe de l'Espace Citoyen du CPAS de Charleroi, sous la direction de Daniele Bossi,... La troupe locale « El Bwèsse à Teyâte » était là aussi pour « Les Wallons du Wisconsin ». « Comment des Wallons se sont-ils retrouvés à plus de 6.500 Km de chez eux » ? C 'est ce que je raconte dans le spectacle » note l'auteur et metteur en scène carolo Victor Gravy. 

Les Vieux Luneux 

A droite le couturier carolo Daniele Bossi 

Les Wallons du Wisconsin (El Bwesse à Teyâte) 

LES CAROLOS SE REAPPOPRIENT LA PLACE DE LA VILLE HAUTE

Illuminée de mille feux, la place Vauban (ex Charles II) a piqué la curiosité d'un nombreux public, en soirée. « Après le boulot, mes amis et moi voulions absolument assister aux concerts. On a en bavé pendant les travaux (Et ce n'est pas encore terminé). Voir autant de monde fait plaisir et surtout quel bonheur de voir les Carolos se réapproprier la place! » s'exclamait Franco, patron du Zinc (PBA ).

Une belle affiche était proposée dans le podium avec le chanteur Jacques Weck (Attitude), imitateur de Johnny Hallyday, Mister Cover, qui a lancé une farandole géante sur la place, ou encore l'inusable carolo Kid Noize.

C'est encore le mapping vidéo de Dirty Monitor sur la façade de l'hôtel de Ville qui a retenu toute l'attention des spectateurs. Tout y était : bande-son, musique, voix off, effets de lumières magiques, sur une trame narrative de l'auteur carolo Francis Groff. Six projecteurs et une grande tour occupaient les lieux.

« Nous avons conçu ce son et lumière comme une un voyage temporel unique depuis les premières lueurs de l'aube des temps jusqu'au futur, le tout en traversant les moments clés qui ont façonné Charleroi » expliquait Mauro Cataldo, directeur artistique et créatif de la société carolo. La soirée s'est achevée avec des Djs jusqu'aux petites heures de la nuit, tout comme le bal estudiantin, la veille, sur le nouveau campus universitaire.

JEAN-CLAUDE HERIN

                         « L'inauguration de ce campus est le plus beau jour de ma vie ! »

                    C'est ce que déclarait le bourgmestre Paul Magnette, vendredi soir

C'est dans l'immense salle des musées du Centre Universitaire Zénobe Gramme que le public a pris place, avant le traditionnel couper de ruban.

la nouvelle salle des musées 

Vendredi soir, lors de l'inauguration du campus universitaire, le public a été très impressionné par la salle des musées, entièrement rénovée. Durant trois ans, ouvriers et ouvrières se sont succédé pour redonner le lustre à ce bâtiment qui, auparavant, était destiné à entreposer des machines industrielles. « Aujourd'hui, la salle peut accueillir à jusqu'à 1200 personnes. C'est pour ça que vous pouvez y être aussi nombreux » signalait Michel Coulon, directeur de l'ULB de Charleroi. « Je pense que la dernière fois qu'elle a reçu tant de monde, ce devait être en 1918, lorsqu'elle a servi d'hôpital militaire. Si l'on peut se réjouir de cette capacité actuelle d'accueil, il faut reconnaître que nous étions moins optimistes, lorsque nous avons visité ce bâtiment avec le bourgmestre Paul Magnette qui nous a fait part de sa volonté et de sa vision pour en faire un centre universitaire. Cette volonté politique a donc été le point de départ de ce projet ».

Faut-il rappeler que le dimanche 28 mai 1911, Paul Pastur inaugurait le bâtiment Gramme et l'Université du Travail, à l'occasion de l'Exposition internationale, dont l'objectif était de montrer les réalisations économiques, industrielles et culturelles en région wallonne ?

Paul Magnette dans les pas de Paul Pastur

C'est aussi en citant plusieurs fois Paul Pastur que Paul Magnette s'est adressé à l'assemblée. « Plus que jamais, je rends hommage à cette figure importante qui, durant plusieurs années, a déployé son énergie à développer l'enseignement dans le Hainaut.

Ayant été aussi moi-même enseignant, je pense qu'il n'y a pas plus belle vocation que de transmettre le savoir. Paul Pastur voulait aussi récompenser les courageux étudiants en mettant à leur disposition de beaux locaux. Je lui emboîte le pas » a souligné le bourgmestre de Charleroi. « Mon rêve est devenu réalité. Cette inauguration est le plus beau jour de ma vie. Si j'ai pris mon bâton de pèlerin, ça a servi à quelque chose !  Charleroi est dorénavant une ville universitaire, à part entière». Julie Patte poursuivait: « En tant que coprésidente de l'ASBL Centre Universitaire Zénobe Gramme, j'ai suivi toute l'évolution du projet » expliquait l'échevine carolo de l'Enseignement. « En accompagnant tous les jeunes, quels qu'ils soient, dans leur cursus scolaire, la Ville peut enfin mettre en avant l'égalité des chances ».  

Le campus associe, dans une même ASBL la Haute École provinciale Condorcet, l’Université de U-Mons, l’Université ouverte de la Ville de Charleroi et l’ULB, Université Libre de Bruxelles, qui possède déjà une antenne dans la métropole wallonne. L’objectif est clair : proposer aux jeunes carolos de pouvoir étudier près de chez eux et au même endroit. Le temps fort de la soirée était le couper de ruban. En compagnie du ministre-président de la Région Wallonne Elio Di Rupo et de nombreuses personnalités politiques, Paul Magnette a entonné « Pays de Charleroi ».

Un grand bal estudiantin était animé par le DJ The Major Scales de Jumet.

JEAN-CLAUDE HERIN

Ambiance, ambiance,... jusqu'aux petites heures de la nuit