Sur l'esplanade du PBA © Sca/art photography
Malgré les restrictions imposées par la crise sanitaire, Charleroi a démontré que la Culture était toujours bien vivante, à travers l’opération : « Still standing for Culture ». Que ce soit à travers des actions/spectacles ce samedi 13 à 13 h 13’ ou à travers un parcours « marathon » de l’Eden.
Samedi après-midi, un haut-parleur d’une voiture de police, passant par le Boulevard Tirou, rappelait que la distance de 1,50 mètre entre les personnes était toujours de mise. Et ceci, malgré l’engouement que suscitait le petit récital de chant mis sur pied par les comédiens du Théâtre Marignan, à l’extérieur du bâtiment.
La joyeuse bande du Marignan
Cette prestation suivait une balade contée par la Maison du Conte.
Tout au long de la journée, les acteurs culturels, des professionnels mais aussi des usagers et des amateurs de culture de Charleroi se sont mobilisés au Centre Ville, à travers l’opération « Still Standing for culture ». Objectifs : demander au monde politique de donner des perspectives au secteur culturel et de (re)considérer d’autres manières de gérer l’épidémie. Une façon aussi de déplorer la place à laquelle est reléguée aujourd'hui la culture.
extraits de pièces
Des actions étaient prévues à 13 h 13’, c'est-à-dire tout juste un an, jour pour jour, après la fermeture complète de tous les établissements commerciaux et culturels. Aux portes du PBA, de jeunes chanteurs du Studio Lyrique entonnaient quelques grands airs de la Flûte enchantée. L’œuvre complète est programmée les 27 et 30 mai, si les circonstances le permettent… « Cette « scène » permet de mettre en avant de jeunes artistes, coachés depuis 3 mois par une équipe professionnelle » fait remarquer Pierre Van Eechaute, responsable de la Communication.
Sca/art Photography
A Charleroi Danse, était présenté un extrait de 13’ (et même un peu plus) du spectacle de théâtre/danse de « Camping Sauvage » de Maria Clara Villa-Lobos, à destination du jeune public. « La pièce chorégraphique, dont le thème est tout à fait inédit en danse contemporaine, était programmée initialement en mai dernier, et a été reportée en mars » faisait remarquer Thibault Eichenlaub, responsable des projets avec le public. « Nous sommes contents d’avoir pu en montrer une partie, même devant une assistance réduite à 10 personnes. C’est un acte de résistance, en quelque sorte… ».
Photo Camping Sauvage : Charlotte Sampermans
L’Eden solidaire de l’Horéca
De son côté, le complexe cinématographique Quai 10 projetait des courts-métrages … en plein air ! « Vu la météo, les spectateurs doivent faire face à des rafales de vent et à la pluie! C’est insensé ! » tonnait Matthieu Bakolas, directeur. « De plus, rassembler 10 personnes, comme nous le faisons aujourd’hui, n’est pas du tout rentable ! Nous avons été de bons petits soldats pendant un an, mais maintenant, cela suffit ! Pourquoi ne pas suivre l’exemple du Luxembourg, et mettre sur pied des séances, en respectant les mesures sanitaires ? ».
Matthieu Bakolas et Lucile Loewer de Quai 10
Si la formule des actions du samedi 13 à 13h13’ a marqué les esprits, l’Eden avait opté pour une autre formule : une tournée « marathon » en solidarité avec le secteur de l’Horéca. C’est ainsi que 18 établissements, dont La Quille, Chez Dany, Les Filles d’à côté, le Café du Monument, Chapeau Bar, Chez ta mère… ont été visités. « Nous y avons mis en avant la culture, dans toute sa diversité (marionnettes, concerts, humour,…) » insistent Fabrice Laurent et Carmela Morici, coordinateurs.
Des groupes déambulaient aussi e rue comme le Collectif « Bipèdes », composé de marquises, lesquelles, avec leur crinoline, faisaient respecter la distanciation sociale !
Les Bipèdes
JEAN-CLAUDE HERIN