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Ca bouge à Charleroi et dans l'entité ! - Page 225

  • CHARLEROI- " Angles morts" ce soir à l'Ancre

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    phjoto: JC Hérin

    Par le slam, la musique et la danse urbaine, Joëlle Sambi interpelle le public sur l'identité de genre, la couleur de peau, ou la classe sociale. A voir ce vendredi 21 octobre.

    Etre « chez soi » nulle part, c'est avoir un « chez soi » partout. Ce message résonne en permanence dans la création théâtrale : «  Angles morts » de Joëlle Sambi. Congolaise d'origine (elle a grandi à Kinshasa et n'est revenue en Belgique qu'en 2001 pour y poursuivre des études de journalisme), l'auteure a conçu un spectacle militant, au cours duquel elle tente de faire tomber les masques, afin de voir comment naissent et persistent les préjugés de toutes sortes. Son ambition est d'entrer dans les « angles morts » où s'installent de façon insidieuse le racisme ou l'homophobie envers les femmes. Cette création « secouera » plus d'un spectateur, puisqu'il commence dans l'obscurité complète. Sur une musique électro de Sara Machine et une chorégraphie de Hendrickx Ntela, la jeune danseuse Kenza Deba exécute des mouvements saccadés de krump (danse urbaine percussive) tombe, se relève, se contorsionne, envoie des coups, comme si elle se trouvait sur un ring de boxe.

    Les mots d'abord, le son ensuite.

    Installant un rapport de proximité avec le public (elle demande même aux spectateurs comment ils vont!), Joëlle Sambi, performeuse, poétesse, activiste LGBTQI+, dit ensuite ses textes extraits de réflexions personnelles, de nouvelles, de romans, de poèmes, de documentaires,... Elle y fait part de son inconfort d'être à la croisée de plusieurs chemins. « Je suis née le cul sur une frontière linguistique entre Bruxelles et Kinshasa, à l'équilibre entre la marge et le centre » dit-elle. Après le spectacle, Joëlle Sambi confait : « Mes matériaux premiers sont d'abord les mots, le son ensuite. J'aime les polyphonies, les bruits que produisent les choses, la nature, les humains et les nappes sonores. Mes créations artistiques et scéniques sont toujours construites, fabriquées à partir de ces deux éléments premiers. Elles sont toujours liées les unes aux autres ». Une grande partie du spectacle « Angles morts » est tiré du dernier ouvrage de Joëlle Sambi : «  Caillasses », paru aux éditions L'arbre de Diane. La création théâtrale s'est déployée à partir de là.

    « Tout me nourrit. Rien ne s'invente si ce n'est peut-être de manières de dire autre, autrement » souligne-t-elle.

    « Angles morts » est à voir le vendredi 21 octobre à 20h30 à L'Ancre, rue de Montigny, 122. Dès 16 ans. Prix : 15 euros. Pour toute info et réservation : info@ancre.be- www.ancre.be 071/314079.

    JEAN-CLAUDE HERIN

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  • EDEN: Maxence Mathieu: Expo: "A man with a cup of coffee"

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    De gauche à droite : Maxence Mathieu, Fabrice Laurent et Benoît Dusart.

    Le jeune artiste carolo Maxence Mathieu a présenté une tapisserie monumentale spécialement conçue pour l'Eden.

    Devenue le sujet artistique principal de l'intervention de Maxence Mathieu, la brasserie de l'Eden se drape de vert, de rouge et de bleu, à la base d'un codage informatique de couleurs, pour une exposition intitulée : «  A man with a cup of coffee ». « Plus que suite d'images, l'essentiel de l'oeuvre de Maxence Mathieu tient de dispositifs. Il faut considérer les objets comme éléments d'une scénographie » a souligné Benoît Dusart, vendredi soir, lors du vernissage. « La pensée dans le travail de l'artiste agit comme un matériau en tant que tel. Les espaces fictifs (rêves, songes, jeux d’acteurs, projections mentales, espaces numériques,…) se confondent avec les espaces dits « réels ».

    Né en 1992 à Charleroi, Maxence Mathieu est diplômé de l'atelier sculpture de la Cambre et de l'option création d'intérieur à l'ESA Saint-Luc à Bruxelles. En 2016, l'artiste a reçu le Prix des Arts Plastiques du Hainaut, en 2017, le Prix Jeunes artistes du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et, en 2020, le Prix de la Jeune Sculpture de petit format de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Diplômé de l'atelier Sculpture de l'Ecole nationale supérieure des arts visuels de la Cambre en 2016, Maxence Mathieu a présenté son travail dans le cadre d'expositions personnelles et collectives dans diverses institutions culturelles belges : Maison des Arts de Schaerbeek, Incise, Space Collection, Biennale d'Enghien,...Ce vernissage se déroulait le même soir que le concert de Glass Museum, autre lauréat, qui se produisait dans la foulée.

    J.C.HERIN

  • MONT-SUR-MARCHIENNE: Expo: "Pour casser les clichés de l'univers carcéral"

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    La ministre Valéry Glatigny, à droite sur la photo: J.C. Hérin 

    Le vernissage de l'exposition « Beyond Fences - au delà des barrières » s'est déroulé en présence de Valérie Glatigny, ministre des Maisons de Justice.

    Les incidents survenus jeudi soir à la prison de Forest - environ cinquante détenus ont refusé de quitter le préau pour réintégrer leur cellule, sont montés sur le toit et ont cassé du matériel - ont empêché les 7 détenus ayant pris part au projet de l'exposition : « Beyond Fences » d'être présents au vernissage, vendredi après-midi, au Musée de la Photographie.

    Cette expo invite à aller au-delà des barrières qui s’élèvent autour des établissements pénitentiaires et de dépasser les lieux communs. La formation, au cours de laquelle les participants ont exprimé la réalité de leur vie quotidienne au travers de la photographie, comprenait 2 modules de 4 mois (approches théoriques et historiques), enrichie grâce au partenariat du Musée de la Photographie par une visite guidée, la préparation et l'exposition, l'accrochage,... Les photos réalisées sont exposées dans le Service des Publics. « Cet espace a été réaménagé pour y accueillir des expos interpellantes, en plus de celles que nous présentons tous les quatre mois » signalait Xavier Canonne, directeur du Musée de la Photographie.

    faire entendre la voix des détenus

    Valérie Glatigny avait fait le déplacement à Mont-sur-Marchienne. « C'est en tant que Ministre des Maisons de Justice que je suis venue ici » a-t-elle précisé. « La formation que les détenus ont reçue est cruciale, car elle offre des perspectives pour une meilleure réinsertion dans la société, en offrant de nouvelles compétences. Et de plus, elle est certifiée. » Mené en collaboration avec la direction et les agents de la prison de Forest, le projet a été porté par Anne-Flore Mary, photographe, par Amandine Jansen, chargée de projet au SLAJ-V (Service Laïque d'Aide aux Justiciables et aux Victimes de l'arrondissement judiciaire de Bruxelles) et par l'Ecole de Photographie et de techniques visuelles Agnès Varda.

    «  Si cette expo nous apporte une vision du temps, de l'espace d'enfermement et fait entendre la voix des détenus, elle leur permet aussi d'évoluer différemment dans leur espace quotidien : c'est un moment de joie, d'évasion et de contact » notait Amandine Jansen. L'exposition est à voir jusqu'au 31 janvier 23, au Musée de la photo. Pour toute info : 0479/43 41 84. 02/537 54 93.

    JEAN-CLAUDE HERIN