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ROUX AU COEUR DES QUARTIERS

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                       Un mémorial pour les 19 victimes de 1886 - avec Gérard Monseux

En mars 1886, des licenciements et des conditions de travail désastreuses ont poussé les travailleurs à faire grève. Rapidement, les mouvements sociaux ont été réprimés puisque 19 ouvriers à Roux ont été tués par les fusils de la police et l'armée. L'ex-échevin de Roux Gérard Monseux a fait ériger un mémorial en leur mémoire.

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une des victimes 

Le 25 mars dernier, à l'occasion du 135ème anniversaire des « fusillades de Roux », des membres du Collectif 1886, ainsi que des membres des amicales de mineurs, de verriers et sidérurgistes carolos se sont rendus au cimetière de Roux pour fleurir la tombe des victimes. Une reconstitution est même organisée. Dernier échevin attitré de Roux, Gérard Monseux participe, chaque année, à ces commémorations. C'est lui qui a fait fabriquer, il y a quelques années, par les ouvriers de Glaverbel-Roux, une plaque en verre, rappelant la tragédie, installée à la rue Jacquet.

«  Les émeutes de 1886 ont été marquées par des drames humains, mais elles auront un impact important par la suite » signale Gérard Monseux. «  Plusieurs textes de loi seront publiés, tentant d'améliorer la condition ouvrière, portant notamment sur le travail des femmes et des enfants, sur les salaires, sur la sécurité et la santé des ouvriers, sur la création des conventions collectives,... Les premières lois sociales et la première reconnaissance des syndicats découlent directement de ces émeutes »

Le feu aux bureaux du Martinet

Un rappel des faits s'impose. Le 26 mars 1886, les verreries Baudoux, à Jumet-Hamendes, sont cernées par 5000 ouvriers. Pour avoir construit de nouveaux fours à bassin performants, et donc nécessitant moins de main d'oeuvre, Eugène Baudoux, riche verrier, est pointé du doigt. La demeure d'Eugène Baudoux, voisine de la verrerie, est incendiée par les contestataires. Le soir, d'autres groupes de manifestants se dirigent sur Roux. Le feu est bouté aux bureaux des charbonnages du Martinet. L'incendie est heureusement maîtrisé, permettant d'éviter une catastrophe : les bureaux se situent à proximité des locaux où sont stockés les explosifs. Des militaires commandés par le Capitaine Bulot tirent sur un groupe de manifestants provenant de Gohyssart : on dénombre une dizaine de morts et huit blessés, dont quatre graves qui perdront la vie. Mais au total, ce sont 19 manifestants qui ont perdu la vie à Roux.

JEAN-CLAUDE HERIN

Gérard Monseux, un Rovien « pur jus »

Echevin carolo de 1994 à 2006 dans les départements de la Culture/Jeunesse puis de l'Aménagement du Territoire, de la Voirie et de la Mobilité, Gérard Monseux a toujours été attentif à Roux, comme responsable politique local.

Né en 1952, à la rue de la Chapelle, Gérard Monseux est viscéralement attaché à Roux. Aujourd'hui, il habite à la rue du Charnois, dans une paisible villa. Ingénieur de formation, il commence sa carrière à l'IEGSP (futur IGRETEC) puis dans l'enseignement dans des matières ayant trait au génie civil ou encore à la thermodynamique en section chauffage. Durant 23 ans, il a donné cours, le soir, à l'UTTP à Charleroi.

Ses passions sont nombreuses : il adorait conduire les trams et rames de métro. Il lui est même arrivé de conduire un train de voyageurs ( A/R Charleroi Erquelinnes).

Depuis 1968, il est fasciné par le Cervin et la montagne en particulier. Un beau moment d'alpiniste a été la conquête de la pointe Lenana du Mont Kenya ( 5000 mètres) en 1977. Il avait dans ses mains le drapeau de la Ville de Charleroi que l'échevin Willy Seron lui avait confié.

Pendant plusieurs années, Gérard a fait partie des Amis de la Madeleine et il commentait l'arrivée des sociétés à Jumet. Il était un peu « l'ambassadeur »de Roux qui figure comme deuxième étape dans le parcours de la Madeleine.

Depuis 20 ans, il est aussi sur la scène du Petit Théâtre de la Ruelle à Lodelinsart, comme comédien et chansonnier, lors de la célébre revue carolo !

Ce dont il est le plus satisfait sous son action politique à Roux ? La réalisation, en 1983, d'impressionnants travaux d'égouttage et une station de pompage près du pont du Canal. Ensuite, la sauvegarde du Martinet dont il a pu présider à l'acquisition du site pour la Ville de Charleroi. Enfin, outre de nombreux projets de voirie, l'acquisition de logements vétustes et leur remplacement par des immeubles modernes. Par exemple, la Concorde, la gare de Roux, l'immeuble en face de la Maison communale (qu'il a fait entièrement rénover). « D'une manière générale, mon métier a transpiré aux niveau des initiatives que j'ai pu mener à bien. C'est mon côté « travaux publics », la recherche du beau, l'embellissement pour assurer une qualité de vie pour mes citoyens.

Sur un plan politique, j'avoue éprouver un agréable sentiment par rapport à l'ancienne commune de Roux. Je pense avoir marqué son évolution positivement. »

JEAN-CLAUDE HERIN

Les bourgmestres

a) Henri Glineur ( 1947-1950), arrêté puis destitué

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Henri Glineur 

L'Histoire retiendra d'Henri Glineur qu'il a été le seul bourgmestre communiste de Roux. En 1932, il sera condamné à 1 an de prison pour avoir crié tout haut son opinion lors d'une visite royale. Il échappe à cette peine grâce à son élection comme Député cette même année. Il sera arrêté par la Gestapo en 1942 et sera incarcéré à Breendonk et Buchenwald jusqu'en avril 1945.

Avec d'autres prisonniers, ils avaient confectionné un drapeau belge qui servira après la guerre à beaucoup de manifestants du souvenir. Il devient sénateur en 1946 ainsi que président de l'Amicale de Buchenwald. Bourgmestre de Roux en 1950, il sera destitué pour cause de mauvaise gestion. Le New-York Times lui consacre même un article sur ses convictions communistes et pro-chinoises.

b) Marcel Hiersoux (1951-1976), « bon gestionnaire »

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Dernier bourgmestre socialiste de Roux, Marcel Hiersoux a habité la rue Général Leman. Pendant son mayorat, long de 25 ans, celui-ci a développé l'égouttage et la création de nouveaux quartiers, notamment la Cité de la Lache entre 1973 et 1975. Martial Hiersoux s'est montré un excellent gestionnaire, à tel point qu'en 1976, Roux était la seule commune à apporter 17 millions de francs belges (grâce notamment à l'activité de Glaverbel/Roux), lors de la fusion des communes.

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Marcel Hiersoux 

Les monuments remarquables

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L'ancien prieuré Saint-Michel de Sart-les-Moines, abandonné puis classé 

Fondé vers 1110 par trois moines bénédictins de l'abbaye de Liessies, le prieuré Saint-Michel de Sart-les-Moines (actuellement à la rue du Canal) a été reconstruit en 1732. Transformés en exploitation agricole et tannerie en 1804,  les bâtiments ont retrouvé leur vocation religieuse initiales en 1903 par l'arrivée des pères  Assomptionnistes venus de France. Il est dit, à l'époque, que « Le Prieuré abrite et instruit des jeunes gens de condition modeste, en vue du sacerdoce, en leur laissant à la fin de leurs études, pleine liberté de se donner, suivant leur attrait, aux missions, au clergé séculier ou la vie religieuse ».

Abandonné en 1955, il a été abandonné en 1955, classé en 1986 et restauré dans les années 1990. Il est actuellement un lieu d'habitations.

b) Un nouvel orgue dans l'église de la Sainte-Vierge

Située au centre de la commune, l'église de la Sainte Vierge ou église Notre Dame de l'Assomption a été construite en 1775 à l'initiative des moines de l'abbaye de Lobbes pour remplacer une chapelle dédiée à Saint-Antoine. Après l'édification de la tour et du clocher en 1785, le sanctuaire est ouvert au culte en 1786. De style baroque, elle a été érigée avec les matériaux traditionnels de nos régions : brique et calcaire. L'église abrite un orgue moderne réalisé par le facteur d'orgue Emile Marchand de Malonne et inauguré le 29 septembre 2020, grâce au soutien de Gérard Monseux. Le meuble est réalisé en chêne. L'instrument dispose de 1210 tuyaux ( 606 tuyaux pour le grand orgue, 504 tuyaux pour le positif et 90 pour la pédale ). Incontestablement, le retour des grandes orgues dans l'église Notre Dame de l'Assomption (le dernier orgue avait été abandonné en 1981 sur le trottoir : 3 000 000 de francs belges en pure perte !) apporte un enrichissement considérable du patrimoine culturel et artistique de Roux.

J.C.HERIN

L'Histoire de Roux en quelques siècles et dates

Après la conquête par les Romains, l’espace rovien fait partie de l’Empire (Civitas Tungrorum (Tongres). Une trace subsiste au nord de Roux par la chaussée romaine (commune de Pont-à-celles) qui reliait Bavais à Tongres et puis Aix la Chapelle (presque le tracé de l’autoroute de Wallonie). Au 7ème siècle, un fait important à la est l’installation d’une communauté monastique à Lobbes. C’est sans doute vers 713 que les terres de l’espace formés par Roux, Heigne, Jumet ont été léguées à l’Abbaye. Un document important atteste de l'existence de Roux. Il s’agit du Polyptique de 868 dans lequel on retrouve le nom des futures communes de la Région. Roux s’appelle à ce moment Ruos ou Rodo.

A la fin du Moyen Age, l’espace rovien est disputé par différentes entités. Il s’agit du duché de Brabant, du Hainaut, du Comté de Namur et de la Principauté de Liège. Suite à l’éclatante victoire du Général français Jourdan sur les autrichiens à Fleurus le 16 mai 1794, Roux passe sous l’autorité de la France. Les troupes françaises, affamées, ont pillé la localité. Les Français restructurent le territoire et les terres de Jumet, Heigne et Roux sont réunies et font partie du Département de Jemmapes. C’est sous la tutelle hollandaise que la séparation de Jumet et de Roux se réalise au motif de la trop grande taille de l’entité « Jumet – Heigne - Roux ». L’Arrêté Royal (hollandais) du 16 janvier 1819 fait donc de Roux une commune à part entière.

Boom de la population au 19ème siècle

Un fait important de l’occupation hollandaise est la construction du canal Charleroi/Bruxelles qui a débuté en 1827. On peut parler d’un « boom » extraordinaire. En un siècle de 1810 à 1910, la population grandit passant de 1820 habitants à 10.500. Les quartiers s’agrandissent et d’autres se créent principalement dans le centre (Place Gambetta, rue Petit, Léman, etc…).

Partout, il y a des ateliers et de grosses sociétés industrielles. On fabrique à Roux des bateaux, des briques, des chandelles, des chaînes, des câbles, des réducteurs de pression, de la bière, des enclumes, des tonneaux, des clous, de la poterie etc.. En 1896 a été signé le contrat d’électrification de la commune avec les responsables de la Compagnie de Traction Electrique sur les Voies Navigables (27 décembre 1899). Un autre fait marquant de l'histoire de Roux est la création de la Société coopérative (9 aout 1891) et celle d’une boulangerie : « la Concorde ».

Fin 1901, cette boulangerie vendait ses produits dans 44 communes de la Région. Le bâtiment jouxtait celui de la Maison du Peuple construite au même moment. L’entièreté du site fut démoli en 1982, pour par après faire place à un immeuble de logements sociaux (la Concorde).

Le Martinet : la mine de 1722 à 1969

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Jadis, le site du Martinet possédait une exploitation minière dont les premières traces remontent  à 1722. 123 mineurs y sont recensés en 1838 et un Triage Lavoir Central est créé en 1929. Cette exploitation faisait partie de la société « Charbonnages Monceau Fontaine ». La mine fermera ses portes en 1969  tandis que le Triage Lavoir continuera ses activités jusqu'en 1978.

Le reconnaissez-vous ? 

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Paul Magnette était élève à l'école primaire de Roux 

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