Jérôme Roose évoque le capitaine Crochet 

Le comédien et metteur en scène carolo Jérôme Roose se fond dans la peau de James Matthew Barrie, le papa de « l'enfant qui ne voulait pas grandir »

JEAN-CLAUDE HERIN

C'est sur la scène très intimiste de l'Impromptu Théâtre que se joue le seul en scène: « Tout droit jusqu'au matin ». L'auteur de cette pièce, James Matthew Barrie (1860-1937), a été nourri très tôt par les histoires que lui racontait sa mère, surtout « L'Ile au trésor », « Les Mille et une nuits »,« Robinson Crusoé »,...

Alcoolique et sujet aux hallucinations, James Matthew Barrie  va rencontrer sur le chemin de l'écriture une petite fée qui va lui faire connaître Peter Pan. Jamais en panne d'inspiration, l'écrivain imagine alors une île où les 4 saisons se côtoient dans la même journée, un lagon avec des sirènes, des Indiens à l'Ouest, une forêt épaisse,... et des pirates, dont l'infâme capitaine Crochet, ennemi juré de Peter Pan.

Sur la scène du petit théâtre carolo se trouvent des éléments incontournables du récit tels que la mâchoire du crocodile, des bouteilles d'alcool, la dague qui sert aux combats,...

Lors du spectacle, Jérôme Roose, qui incarne James Matthew Barrie, s'adresse à Teddy, un ourson. « C'est le doudou de l'auteur que l'on retrouve dans le livre, la pièce, les films, le rappel de sa jeunesse, sa maman,...C'est son confident et celui qui connaît les secrets et l'aide dans la création de ses oeuvres pour enfants » signale l'auteur.

Pour poursuivre l'œuvre de Barrie dans son aspect caritatif, Jérôme Roose voulait que les droits d'auteurs de la pièce reviennent au Great Hormon Street Hospital de Londres, comme les droits de Peter Pan. «  C'est honorer l'œuvre et la mémoire de celui dont je prends l'apparence sur scène » poursuit le comédien. « Tout droit jusqu'au matin » d'après James M Barrie jusqu'au 20 octobre, séances  à 20h et le dimanche à 16h, à L'Impromptu Théâtre, 68 avenue de l'Europe à Charleroi. 0499/34 39 06. derisoir.roose@hotmail.com

photo J.C.Hérin 

Au chevet d'un proche décédé, 10 personnes se retrouvent pour une veillée funèbre. Mais plutôt que de se recueillir, les langues vont rapidement se délier.

JEAN-CLAUDE HERIN 

Généralement, lors d'une veillée funèbre, parents, amis et voisins font revivre le défunt en la mémoire de ceux qui l’ont connu. Ils parlent de sa vie, illustrent leurs propos d’anecdotes parfois drôles et truculentes, évoquent ses qualités et parfois sans indulgence ses défauts. Mais dans la pièce de Guy Foissy qu'il a écrite en 1990, traduite en près de vingt langues, les comédiennes et comédiens passent rapidement des banalités les plus vaines à l’impertinence, l'insulte, la violence… voire la haine. Au cours de cette veillée funèbre pleine de surprises désopilantes, se côtoient l’humour noir, caustique, absurde, la folie douce, le délire, les gags visuels,...

photo La Ruche

photo La Ruche 

"Dans son oeuvre, l'auteur a laissé plus d'un millier de répliques. Comme la plupart des metteurs en scène, j'ai bénéficié d'une grande liberté en créant une galerie de personnages. Pour ma part, je joue un personnage tout à fait étranger au défunt, un peu benêt" signale Thierry Piron.

Avec un cercueil au milieu de la scène (et un vrai comédien dedans), des costumes et des lumières de circonstance, on est pris dans l'ambiance... A noter quelques trouvailles comme une veillée scout, un match de tennis, un maître d'école... Un spectacle réjouissant pour cette période d’Halloween !

Avec La Troupe Nect'Art: Bernard Bolle, Céline Conreur, Camille Detaye, Jean-Pol Dufaux, Sarah Dumont, Fatmanur Eken,  Françoise Hoc, Valérie Rodrigue, Vincent Scheuer, Danino Tacceta, Elsy Van Rossum Mise en scène Thierry Piron. Décors La Ruche Théâtre Royal. Jusqu'au 20 octobre. Prix plein: 18 euros. Représentations à 20h . Le dimanche à 16h. Tél. 0473/39 00 82. https://laruchetheatre.be

photo La Ruche 

photo spectacle Andrea Messana

Après sa programmation à l'Eden, « Dans la solitude des champs de coton » se poursuit au Rockerill,  jusqu'au19 octobre. Le spectacle interroge les non-dits et les jeux de pouvoir dans les rapports humains. 

Dans la grande salle de l'Eden, les spectateurs se font face autour de l'espace scénique. C'est la nuit. L'action se trouve tout entière contenue dans les paroles des deux protagonistes, le dealer et le client, interprétés par les comédiens Marc Zinga et Fabrice Adde.  

Le public ne sait rien d’eux, pas même leur nom. D'entrée de jeu, les personnages engagent de grandes tirades sur la nature du désir et le fonctionnement de la société. Alors que les mots sont violents et que la peur s’installe, aucun des deux ne fuit. Ils s’écoutent, au contraire, avec la plus grande attention et une précision peu commune, pour ne pas dire impossible. Que cherchent-ils ? Tout repose sur un deal : je parle, si tu me regardes, et vice-versa. 

L'auteur Bernard-Marie Koltès a écrit : «  Dans la solitude des champs de coton » en 1985 entre New York, Paris et le Brésil.

« Mon défi a été de mettre en scène une oeuvre classique qui me hante de longue date » fait remarquer Jean-Michel Van den Eeyden. « J'aborde aujourd'hui cette pièce comme un monument à gravir. A peu de choses près, j'y verrais un acte de résistance face au théâtre actuel;  Et pour autant, que ce monument soit accessible à tous. La nécessité essentielle sera d'en faire entendre chaque mot, chaque subtilité, de manière à distinguer ce que les protagonistes cherchent, ce qu'ils veulent trouver, échanger, acheter, ce qu'ils désirent ». Le spectacle, joué à l'Eden, trouvera un prolongement au Rockerill où les spectateurs seront amenés du côté "cathédrale", comme si c'était une ruelle. Seul petit bémol: les propos très (trop) littéraires de la pièce pourraient, à certains moments, déconnecter le public de la réalité du terrain. En co-production avec L'Ancre. Jusqu'au 19 octobre à 20h au Rockerill, rue de la Providence, 136 à Marchienne-au-Pont. Prix plein: 15 euros. Infos et réservations: 071/202 995- 0467/65 81 37.

JEAN-CLAUDE HERIN