CHARLEROI- Un pavé de mémoire pour Marie-Louise Gobbe
C'est devant la maison, située au 9, boulevard Mayence, qu'un "Pavé de mémoire" a été posé à la mémoire de Marie-Louise Gobbe ( 1906-1989), une résistante carolo.
JEAN-CLAUDE HERIN
"Ma mère a toujours été très discrète. Elle parlait peu de son passé". C'est en ces termes que s'est exprimé, vendredi, François Gobbe (né en 1936), dernier fils encore en vie de Marie-Louise Gobbe, devant la maison qu'il a habitée jusqu'à l'âge de 20 ans. Son frère Frédéric (1930) et sa soeur Monique (1932) sont décédés.
Marie-Louise s’est illustrée par son courage face à l’occupation nazie. Femme d’un lieutenant capturé, elle s’engage très tôt dans la résistance, venant en aide aux enfants juifs en leur fournissant nourriture et protection. Après l’échec de la rafle du 22 septembre 1942 à Charleroi, elle cachera des enfants juifs, puis les exfiltrera vers la campagne. Elle soutiendra également les réseaux de résistance en leur fournissant des vivres. Menacée par la Gestapo, elle échappe de justesse à l’arrestation et à l’exécution lors de la tuerie du Rognac à Courcelles en août 1944. Contrainte à la fuite, elle ne retrouvera son foyer qu’après la libération de Charleroi. Un Pavé de Mémoire pour Marie-Louise Gobbe a été posé vendredi par la régionale de Charleroi du Centre d’Action Laïque, en collaboration avec l’Association pour la Mémoire de la Shoah (AMS). Etaient présents à la cérémonie le bourgmestre de Charleroi Thomas Dermine, Julie Patte, échevine de la Culture, Meyer-Marcel Zalc, président de l’Association pour la Mémoire de la Shoah, Kevin Saladé, président du CAL.
Adrien Sacchi, chargé de missions au CAL Charleroi a souligné: " Dans un contexte où les idéologies extrémistes et les discours de haine refont surface en Europe et ailleurs, l'histoire de Marie-Louise illustre la force de l’engagement et la nécessité de ne jamais détourner le regard face aux injustices et aux dérives autoritaires".
"Les pavés de mémoire ne sont pas de simples plaques, mais des gardiens de notre histoire collective. Ils honorent ceux qui ont façonné notre ville et incarné la solidarité par leur bravoure et leur dévouement" poursuivait Maxime Felon, échevin du Patrimoine et des Associations Patriotiques. "En rendant hommage à ces héros, nous renforçons notre identité collective et sensibilisons les générations actuelles et futures aux leçons du passé"
François Gobbe, fils de Marie-Louise, devant le 9, boulevard Mayence