EXPOSITION DE LOUIS-PHILIPPE DELLA VALENTINA A LA POSTERIE ( jusqu'au 16 février )
Le fameux chat: "Abeye "!
Louis-Philippe Della Valentina a accompagné un groupe de sans-abri à Charleroi et les a photographiés dans leur vie de tous les jours. Son expo : « Rive droite » est à voir au Centre Culturel de la Posterie à Courcelles, jusqu’au 16 février.
De gauche à droite: Denis Uvier, Louis-Philippe Della Valentina et Robert Tangre
Tommy dit « L’Indien », « Kirikou », Cédric, Magali, Mélodie (décédée d’une overdose),… Toutes ces personnes précarisées ont planté leur tente, pendant un an et ½, sur un ancien parking abandonné de la rive droite de la Sambre à Charleroi, avant d’être expulsées. Comédien de formation, marionnettiste (il a présenté dernièrement au Centre culturel de Farciennes son spectacle : « L’écran magique »), photographe (il a suivi des cours à l’Académie des Beaux-Arts de Charleroi), Louis-Philippe Della Valentina a partagé le quotidien des sans-abri, à raison d’une semaine par saison sur une période d’1 an (en 2017). « Bien entendu, pour éviter toute forme de voyeurisme, je n’ai pas « mitraillé » tout de suite les occupants, mais j’ai passé du temps avec eux. Je comprends d’autant mieux leur situation qu’en 2016, je suis tombé moi-même dans l’extrême pauvreté » soulignait Louis-Philippe. « Me considérant comme un photographe « situationniste », je fais ce que je photographie et je photographie ce que je fais ».
il a fumé du venin de crapaud !
Vendredi soir, le vernissage de l’expo de Louis-Philippe Della Valentina réunissait bon nombre de ses amis, dont Denis Uvier : « J’ai connu Louis-Philippe, alors qu’il était âgé de 19 ans. Rapidement, des liens se sont tissés entre nous » a souligné l’éducateur de rue. Le photographe carolo racontait certaines scènes : « Je me souviens tout particulièrement du nom d’un chat surnommé « Abeye !» qui veut dire « vite » en wallon. Ce chat était destiné à pourchasser rapidement les rats qui avaient envahi le site. La vie était vraiment difficile dans le camp, mais une certaine forme de solidarité s’était installée».
Louis-Philippe Della Valentina a été sollicité ensuite pour photographier la jungle à Calais. « J’ai refusé, car je ne veux pas être étiqueté de « photographe social » expliquait-il. L’artiste prépare actuellement une expo sur le chamanisme, après une expérience vécue en Italie auprès des « hommes-médecine » : « J’ai fumé du venin de crapaud ! Une expérience étonnante pour diminuer le stress ! » faisait-il remarquer. L’expo « Rive droite » est à voir jusqu’au 16 février à la Posterie, 46, rue Monnoyer à Courcelles. En semaine : de 16h à 18h et le WE de 14h à 18h. Entrée gratuite. JEAN-CLAUDE HERIN