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  • NOS COMMUNES AU COEUR DES QUARTIERS- Montignies-sur-Sambre

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    Bernard De Commer 

    Passionné d'Histoire locale, Bernard De Commer (73 ans) anime un groupe Facebook sur Montignies-sur-Sambre, suivi par ... 4000 abonnés ! Cet instituteur à la retraite y glane des infos intéressantes sur la localité, où il a passé 57 ans.

    Si Bernard De Commer a quitté en 2015 Montignies-sur-Sambre, il y revient encore aujourd'hui au moins 1 fois par semaine. De Châtelet, où habite sa fille, il y fait un détour, avant de se recueillir devant la tombe de son épouse, de son frère, de ses parents et de ses grands-parents à la rue de l'Egalité, ou tout simplement pour s'imprégner des lieux. « J'adore circuler dans les rues de Montignies et m'arrêter devant certains bâtiments, comme la Chapelle du Calvaire » signale-t-il. « Pourtant endommagé, cet édifice est un « incontournable » sur la place Albert 1er. Son nom lui vient d'un maître-autel surmonté d'un calvaire dans sa partie inférieure, datant de la seconde moitié du 17ème ou au début du 18ème siècle.

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    Une légende raconte qu'il serait l'objet d'un voeu lors des Croisades». Bernard est né à Charleroi en 1948 à la rue de la Science. Peu de temps après, le jeune garçon suit son père Roger au Congo. Mineur à Châtelineau depuis l'âge de 16 ans, ce dernier a été envoyé en Afrique par l'Union minière du Haut Katanga. C'est à l'âge de 10 ans que Bernard, de retour en Belgique, s'installera avec sa famille dans le quartier de la Neuville à Montignies-sur-Sambre, où il occupera divers logements, à la rue Grimard et l'avenue Gillieaux entre autres.

    la balle pelote, les canadas,...

    Instituteur, Bernard De Commer a travaillé à Châtelineau et à l'école Notre Dame à Charleroi, avant de mener une carrière plus complète à Bruxelles, à l'Institut Saint-Gabriel (près de la Gare du Nord). « Connaissant la dangerosité de son métier, mon père m'avait interdit, ainsi qu'à mon frère, de travailler dans la mine. Sauveteur, il se serait bien volontiers rendu au Bois du Cazier, lors de la tragédie de 1956. Mon arrière-grand-père paternel, au nom flamand, était venu à pied d'Anvers pour rejoindre les charbonnages de Wallonie » poursuit-il.

    En 2008, Bernard fonde un groupe Facebook, destiné aux Montagnards actuels ou anciens. Philippe Van Cauwenberghe, élu local, en fait partie. « Tous ceux qui veulent partager par des textes, des photos, des communications, leur amour pour ce joli coin de terre sont les bienvenus» fait remarquer l'intéressé. « Je privilégie tout ce qui a trait à l'Histoire de la localité, des petites anecdotes relatives à la vie quotidienne, à l'installation de l'eau et de l'électricité, aux pommes de terre appelées « canadas » en wallon, au jeu de la balle pelote qui se déroulait sur la place,... « Mon père m'y emmenait souvent » fait-il remarquer.

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    Roger De Commer, père de Bernard 

    JEAN-CLAUDE HERIN

    « Montiniacus » mentionné en 866.

    La localité est occupée dès la période romaine. Une villa romaine, située rue de l'Epine, était reliée au Roctiau par le Chemin des Trieus, aujourd'hui rue des Trieux. En 1875, un ouvrier du Roctiau, en traitant des terres pour faire des briques, trouve de nombreux tessons de poterie et d'ossements brûlés qui, identifiés, prouvent qu'ils venaient d'un cimetière gallo-romain. Au Moyen Age, Montignies est une possession de l'Abbaye de Lobbes. Un polyptyque des biens de cette abbaye cite Montiniacus, en 866. Et puis les noms évolueront en Montegni sur Sambre (1253), Montegniet (1253), Montegny (1403), Montigny (1620), Montigny sur Sambre (1670) et actuellement Montignies-sur-Sambre. A noter que en wallon, Montignies se dit Montegniet. Sous l'Ancien Régime, les seigneurs de Montigny appartiennent à la famille des t'Serclaes, jusqu'en 1716.

    Edmond Yernaux, bourgmestre pendant 44 ans

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    La liste des bourgmestres de Montignies est longue : entre Hubert Brachot en 1587 et le dernier André Poffé ( jusqu'à la fusion avec Charleroi), on ne compte pas moins de 146 bourgmestres (certains n'exerçant leur mandat qu'1 an) ! Le plus long mayorat revient à Edmond Yernaux, nommé en 1926 dans sa fonction jusqu'en 1970. Dans son livre « Histoire de Montignies-sur-Sambre, le 20ème siècle ( 1966, LABOR) », son fils Claude le décrit comme « le plus montagnard des bourgmestres ». Edmond est né le 29 novembre 1894, dans une famille ouvrière. Jusqu'en 1925, il a été instituteur à Montignies. Sous son mayorat, on retiendra le création des écoles maternelles de la Cité, de Saint-André, du Roctiau, l'école professionnelle, l'école de la Cité, le Centre de Santé, les logements du Foyer Montagnard, et bien entendu, le stade qui porte son nom.

    Plusieurs distinctions honorifiques lui ont été décernées, dont la plaque de Grand Officier de l'Ordre de Léopold ou encore la Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold. Il consacra une grande partie de sa vie à écrire sur l'Histoire de Montignies. « Comme Edmond Yernaux est en Angleterre dans la Résistance, il est dit dans Le Soir du 10 juin 1943, à la solde de l'envahisseur, que « Le stade a été débaptisé et qu'il s'appellera dès lors Plaine de Jeux numéro 2. On supprimera aussi la plaque commémorative à l'entrée. Heureusement, tout rentrera dans l'ordre après les hostilités » souligne Bernard De Commer

    Montignies, terre de mines et d'acier

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    l'usine Solvay & Sambre et Moselle à Montignies

    La première machine à vapeur de Montignies a été installée au Charbonnage de la Sablonnière en 1814 (près de la rue des Combles).

    La société du Trieu Kaisin s'installe dès 1833 à Montignies et exploite les puits de la Duchère (numéro 6). La même année, la Société de Bonne Espérance. Le Poirier, peu avant 1839. Le Grand Mambourg-Sablionnière en 1808 exploitera le puits de la Grande Fosse (rue Trieu Kaisin) et du Résolu. « Si le charbonnage a fait la prospérité de Montignies-sur-Sambre, la concurrence des charbons étrangers et des autres formes d'énergie (pétrole, gaz naturel) amène la fermeture des charbonnages : Saint-André en 1957, Saint-Charles en 1958, ou encore la Duchère, en 1965 » signale Bernard De Commer.

    Parmi les autres activités industrielles, citons aussi le verre – une verrerie est mentionnée à Montignies en 1834 -, l'aciérie avec Champeaux, en 1835, devenue Société Sambre et Moselle en 1898, et la fabrication de moulages en acier par les Frères Brachot en 1874, ou encore la corderie Baudewyns qui s'installe en 1869. Cette dernière exploite un brevet de fabrication de câbles mixtes. D'abord située rue Trieu Kaisin, elle a migré ensuite à la rue des Ateliers.

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    De la soupe à la cassonade !

    « Dans la plupart des quartiers, Montignies a connu de nombreux cabarets » explique Bernard De Commer. « Entrons dans l'un d'eux. Il se situe rue de l'Eglise. A deux pas du Cercle catholique. Il a disparu lors des bombardements de la guerre 40/45. Des consommateurs - des hommes uniquement- sont attablés. La bière est de loin la plus demandée. « Mais on y buvait aussi du genièvre, du rhum, de l'eau-de-vie, du cognac. Par contre ni vin, ni eau, ni café. Pour ce dernier, à la demande expresse d'un client habituel, on faisait exception mais on y versait un verre d'alcool, un verre « à goutte ». Seule cette « goutte » était à payer. Parfois, on servait de la soupe à la bière sucrée à la cassonade. Les joueurs de cartes s'adonnaient au « couyon » ( sans doute le « couyon passant ». Mais il est d'autres jeux : le « couyon fôrci », le « piquet », le « valet d'pique » et le whist. On y joue pour de menues pièces de monnaie, parfois pour une tournée.

    Une commune aux diverses chapelles

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    La chapelle des Trieux 

    La chapelle des Trieux, dite Notre-Dame de Hal, est la plus ancienne de Montignies. Elle aurait été bâtie vers le milieu du 18ème. C'était un lieu de pèlerinage et, en 1872, elle a reçu même les reliques de saint Valentin avant que celles-ci ne soient transférées vers l'église du centre. Tombant en ruines, en 1906, elle a été abattue et reconstruite sur le côté, à son emplacement actuel. Montignies-sur-Sambre est parsemée d'autres chapelles : Saint-Jean, Dormale, Sainte-Adèle, Saint-Ghislain et Balesse.

    Des « repêcheurs de sceau »

    Au 19 ème siècle, à défaut d'eau courante à domicile, on se procurait l'eau potable dans des puits. Certains de ceux-ci étaient publics à Montignies-sur-Sambre. Comme il arrivait souvent que les seaux tombent dans les puits, il existait des repêcheurs de seaux. C'était une profession à part entière. La première distribution d'eau consistait à alimenter les 101 bornes-fontaines réparties sur tout le territoire : nous sommes en 1901. Au fur et à mesure que les habitations ont été alimentées en eau courante, grâce à l'édification de châteaux d'eau, les puits ont disparu.

    J.C.HERIN 

  • CHARLEROI- Expo au Vecteur : Juke Boxes de Renaud Perrin

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    Avec ses peintures, dessins, sérigraphies, pastels,... le plasticien français Renaud Perrin met en scène le jukebox en rapport avec l'architecture de Charleroi.

     

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    Des années 30 à 70, le jukebox était le roi des bars, animant cafés, restaurants et dancing rooms. Cette « boite magique » passait automatiquement de la musique en y introduisant une pièce. L'époque de l'âge d'or du distributeur mythique est aujourd'hui révolue, mais le jukebox, chargé de nombreux symboles et références culturelles, est devenu légendaire.

    Par ses créations, le Marseillais Renaud Perrin, en résidence depuis 2 mois au Vecteur, lui donne même une seconde vie. « J'ai toujours aimé les objets un peu vintage, comme la machine à écrire ou les disques vinyles » confie-t-il. L'exposition est conçue comme une «promenade » au cours de laquelle le visiteur passe d'une huile à un dessin au pastel sec noir (avec une approche inspirée de la gravure), de reproductions de peintures sur bois à des films d'animation ou des sérigraphies. Le tout est très coloré.

    L'artiste jette des ponts entre la peinture et l'architecture. Les peintures de grande dimension reprennent chacune un élément architectural de Charleroi, en lien avec les sons et la musique. On peut reconnaître par exemple la salle de concert du Rockerill, dans les anciennes forges de la Providence, ou encore les usines sidérurgiques de Riva/Thy Marcinelle. Renaud Perrin pratique aussi l'art du détournement. Sous son pinceau, il transforme des tours de refroidissement en enceintes acoustiques ou encore des chevalements de charbonnages en magnétophones à bandes, référence à Terry Riley. La représentation de l'espace et de la lumière vise à créer une ambiance un peu étrange et nostalgique.

    L'exposition « Jukebox boites » est à voir au V2 les mercredis , vendredis et samedis de 14h à 18h jusqu'au 27 janvier 23, au Vecteur, 30, rue de Marcinelle à Charleroi. Renseignements : 071/278 678 ou info@vecteur.be

    J.C.HERIN

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  • CHARLEROI- Olivier Terwagne au Grenier de la librairie Molière

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    L'auteur/compositeur/interprète de Couillet, Olivier Terwagne, a été sélectionné comme auteur wallon dans l'opération : «  Lisez-vous le belge » ?

    « Je ne tourne pas la page, car elle ne brûle pas. Les bulles dans la marge aux frontières de tes doigts. Que cache-t-on au juste quand on se met à nu ? Sans demander des comptes aux petites histoires qu'on se raconte... » Voilà comment débute « Marque-l'âme ». Ce texte poétique d'Olivier Terwagne figure, aux côtés de 7 autres textes d'auteurs wallons, dans la brochure « Lisez-vous le belge? ». Chaque production est accompagnée d'une consigne et invite le lecteur à jouer avec les mots, à rêver, à cogiter...

    Samedi dernier, Olivier était en showcase au Grenier de la librairie Molière. Musicien multi-instrumentiste, il a interprété quelques-uns de ses succès : «  Cartes de vacances », « Mnémosyne », «Ma chimay, mon chat et moi »,... au piano, à la guitare, au banjo et à la harpe celtique.

    Originaire de Chimay, et habitant aujourd'hui Couillet, l'artiste vient de sortir un coffret de 4 CD (de 2015 à 2022) avec 9 bonus, représentant 2 heures 45' d'écoute. Egalement écrivain, helléniste, amoureux de littérature en général et historien (il enseigne l'Histoire à l'Institut Notre-Dame de Loverval), il a sorti l'ouvrage : « Momentanément présent ».

    JEAN-CLAUDE HERIN

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