crédit: V.Vanhecke
Décalé et insolite, le festival Bis-Arts souffle, cette année, ses 20 bougies !
Les spectateurs ne pouvaient venir les mains vides. C'était la condition pour assister au "Banquet de la Vie"( à voir jusqu'au 4 novembre). Vendredi soir, dans l'atrium du Palais des Beaux-Arts, Domenica de Trazegnies et Jean-Pierre de Châtelet avaient apporté des assiettes de carpaccio, mini calzone, focaccia, bruschetta,... D'autres avaient fait de même. Après avoir découvert un coffret et emporté bouteilles et plats dans une salle, les convives étaient invités à rejoindre un lieu secret, et à s'installer autour d'une grande table bien décorée... Toute l'assemblée s'est mise alors à trinquer joyeusement et à s'échanger des plats cuisinés. Quelqu'un a lancé : " On ne se connaît pas. S'agit-il d'un banquet de mariage ou d'enterrement?" A cette phrase, un invité a répondu: " Cela n'a pas d'importance! Ce qui compte est d'être ensemble! " Quelqu'un d'autre a embrayé sur le sens de la fête. Puis une personne s'est levée et a dit: " J'avais 9 ans. Sur mon vélo rouge, je me sentais grand et libre. Le soleil se couchait, et ça faisait un paysage immense!" A son tour, une de ses voisins a confié: " Je suis originaire d'une famille franco-italienne. J'ai rencontré ma future femme, alors qu'elle débarquait du Vietnam. Du jour au lendemain,elle s'est retrouvée en France. Sans aucun point de repère, sans connaître la langue,... C'était atroce !"
Les spectateurs du PBA devaient apporter des plats cuisinés photo J.C.H.
de nouveaux codes théâtraux
Le spectacle: "Le Banquet de la Vie" a été conçu par la Compagnie du Théâtre du Voyage Intérieur, déjà présente au Festival Bis-Arts en 2001 avec "Voyage en terre intérieure", sur le thème de l'exil. Depuis le début, Léa Dant, metteuse en scène, cherche un rapport de proximité au spectateur, au-delà du rapport de représentation : la création de conditions de partage de moments intimes et vécus entre spectateurs et personnages, dans une véritable dramaturgie de la rencontre. " Ce que je propose tient toujours de l'expérience à vivre plutôt que du spectacle à regarder" précise-t-elle. "Qu’est-ce qui vaut vraiment la peine d’être vécu ?", "Quand vous êtes-vous senti(e) le (la) plus vivant(e)?" . Voilà les questions auxquelles les convives étaient amenés à répondre. De ces expériences de vie, de ces regards différents portés sur l’existence, Léa Dant a créé une sorte de "théâtre-miroir". Le spectacle a plu aux uns et décontenancé d'autres. " Parce que les codes théâtraux sont en quelque sorte cassés , on ne sait pas ( ou plus) toujours quel est le rôle du public" faisait remarquer Fabienne, une habitante de Lobbes. " En tout cas, par son caractère décalé et interpellant, il s'inscrit tout à fait dans la ligne du Festival Bis-Arts!" JCH
Que contient ce coffre ?
crédit: V.Vanhecke
Il reste encore quelques beaux spectacles à voir! Danseurs italiens, dotés d'un solide sens de l'humour, Mauro Paccagnella et Alessandro Bernardeschi évoquent leur parcours d'artistes et leur lien avec le public dans "Happy hour". Citons encore "Savoir qui nous buvons": Sébastien Barrier prend la parole pendant 5 heures pour conter la vie, la généalogie, les terroirs de 7 vignerons de la Loire ! A chacun de rester le temps qu'il veut... Du théâtre-Installation avec " La fête à Toto", une vraie kermesse ambiance eigthies, du cinéma et des Arts plastiques avec " Dark Circus",un petit cirque de malheur où les choses ne se passent pas comme prévu, du cirque avec "Fidélibus Fortibus" ( Chez les Ronaldo, le crique est vraiment une affaire de famille!) et pour les plus de 16 ans, un spectacle en compagnie du clown bouffon Ludor Citrik dans "Rance Gression". Le Grand Bal Blanc ( tout le monde est invité à s'habiller en blanc!) clôturera les festivités le 5 novembre ! L'intérêt du festival Bis-Arts réside dans son éclectisme. A voir au PBA, PBA-Studio, Charleroi Danses, au parking du TEC et à l'Eden. Prix: 4 à 12 euros. Pour toute info: 071/31 12 12. www.pba.be J.C.HERIN