CHARLEROI- Avez-vous des photos et documents du Coup de Fusil ?
Récompensé récemment d'un "Jean-Claude" à l'Eden, Jean-Claude Durieu a fait les beaux jours de milliers de jeunes Carolos, pendant les années 70, au " Coup de fusil". Cette salle a accueilli de grands artistes locaux, et aussi Renaud, Téléphone, Lavilliers, Aufray,... Aujourd'hui, Jean-Claude a pour projet la mise sur pied d'un blog avec les jeunes... de l'époque!
Fondateur et programmateur au Coup de fusil, puis tenancier avec son épouse Isabelle du Café du Parc, et aujourd'hui responsable du service formation et orientation de l'AVIQ ( Agence pour une Vie de Qualité) à Montignies-sur-Sambre, Jean-Claude Durieu ( 64 ans) possède, dans son ADN, le contact chaleureux avec les gens! Aussi quand ce dernier a reçu, dernièrement à l'Eden, un prix des mains de Philippe Genion, lors de la soirée des "Jean-Claude", c'était une récompense amplement méritée! "Le Coup de fusil est né d'un souhait de rassembler des copains, au début des années 70" raconte-t-il. " Je refaisais ma rhéto au Collège Pie 10 ( je m'embêtais un peu ), et j'étais dirigeant au Patro du Rempart à Charleroi. Comme le local du patro était disponible le samedi, j'ai eu l'idée d'en faire un lieu de rencontre. " Constatant qu'il manquait à l'époque des scènes pour les artistes, à Charleroi, Jean-Claude a eu l'idée d'y inviter des chanteurs de la région: Michel Barbier, Alfred ( William Dunker ) , Albert Delchambre, Marc Keiser, Olivier Taquin, Jean-Pierre Ureel, Micheline Dufert et Francis Pourcel,...
Jean-Claude Durieu
ouvert dès 7 heures du matin !
Le Coup de fusil a servi aussi de tremplin pour de nombreux artistes, qui ont fait une belle carrière par la suite: Renaud, Jacques Higelin, le groupe Téléphone, Maxime Le Forestier, Hugues Aufray,... Vu l'affluence du public, il est arrivé plusieurs fois à Jean-Claude de réserver la salle des fêtes de l'hôtel de ville ou le Palais des Beaux-Arts. Plus de 200 concerts et cabarets ont été organisés! Rapidement, le Coup de fusil, installé au Boulevard de l'Yser de 1970 à 1977, puis à l'Avenue de Waterloo de 1977 à 1980, est devenu un endroit incontournable pour tous les jeunes. Sauf le dimanche, l'établissement était ouvert dès 7 heures du matin, pour y recevoir les étudiants carolos avant les cours. Il rouvrait l'après-midi jusque tard dans la soirée. " Le lieu était vraiment très convivial. Nous n'hésitions pas non plus à apporter une aide sociale et juridique à certains jeunes" insiste Jean-Claude. " A l'époque, le jeune public allait du Coup de Fusil à la Broc, puis à Infor Jeunes... Il n'existe plus maintenant un tel réseau". Fermé en 1980, l'établissement n'a pas été repris. Mais 35 ans plus tard, Jean-Claude recherche tous types de documents sur le Coup de fusil et dans un avenir proche, il constituera un blog animé par tous ceux qui ont fréquenté l'établissement. " Une grande famille pourrait ainsi se recréer!" souligne-t-il. Pour tous contacts: Jean-Claude Durieu, rue de Biesme, 103, Biesme-sous-Thuin. Tél.:071/21.94.20- 071 21 94 20. jc.durieu@gmail.com JCH
"J'ai hébergé le chanteur Renaud"
Amateur de musique ( jazz, rock, folk,blues,...), Jean-Claude Durieu se rendait régulièrement dans un magasin de disque: " l'Arcadère"( près de l'actuel Eden). Un jour, André Gauditiaubois, le tenancier, lui a montré un disque avec une tête de Gavroche. C'était Renaud ! Ses chansons, qui passaient au Coup de fusil, ont eu un tel succès que Jean-Claude et quelques copains sont allés demander à Renaud, qui chantait aux fêtes de Wallonie à Namur, de venir à Charleroi. Le chanteur a accepté la proposition ! " Renaud a demandé 20 000 francs, l'équivalent actuel de 500 euros..." se souvient Jean-Claude. " Il est resté à Charleroi pour une semaine complète d'animation, et je l'ai hébergé. ll avait 24 ans à l'époque. Nous avions le même âge! ". Par la suite, Renaud est plusieurs fois à l'hôtel de ville de Charleroi, une ville qu'il affectionnait beaucoup. " Lors d'une tournée, où il était aphone, il a supprimé toutes les dates, sauf Charleroi ! " fait remarquer Jean-Claude Durieu.
J.C.HERIN