BEAUMONT- Les trois Auvergnats pendus "hault et court"
Plus de 10 000 personnes - un véritable record! - se sont déplacées pour assister au jugement et à la pendaison des malandrins. Beaumont replongeait au 16ème siècle, après 10 ans d'arrêt de cette reconstitution historique, du temps où Charles Quint faisait sa Joyeuse Entrée.
JEAN-CLAUDE HERIN
« Cette fois, ça y est. Notre patience est enfin récompensée avec le retour de « Charles Quint » et des Auvergnats ! » s'exclamait Bruno Lambert, assis dans les gradins bondés. (Pour rappel, l'événement, qui a lieu tous les 5 ans, avait été annulé en 2020, à cause du Covid). A côté du bourgmestre de Beaumont, Adrien Dolimont, ministre-président de la Région Wallonne, faisait part aussi de son enthousiasme : « Un tel événement crée du lien dans la population" faisait-il remarquer.
de gauche à droite: Olivier Leclercq, bourgmestre de Ham sur Heure Nalinnes, Bruno Lambert et Adrien Dolimont.
Depuis vendredi, la Cité des Macarons a vécu au rythme des soupers Brueghel, de la Franche-Foire, de l'érection de l'aigle doré, de la retraite aux flambeaux,...
Un soin tout particulier était apporté aux tenues que portaient les 600 figurants, soit une bonne centaine que lors de l'édition précédente. Les trompettes thébaines, les Béguines, les Culveriniers de Saint-Laurent, les porteurs de bannières, les touriers de prison, Sainte Christine et les archers, les dames de Mestiers,... défilaient fièrement dans les rues de Beaumont.
Bien sûr, les points culminants étaient l'arrestation, le jugement et la pendaison des trois Auvergnats, qui, une fois de plus, ont donné du fil à retordre aux hallebardiers et à la garde personnelle du Comte Charles de Croÿ (la famille possédait un château fortifié à Beaumont), soutien de Charles Quint. Celui-ci, incarné pour la première fois par Philippe Petit (qui fait partie du cortège depuis 1980), est apparu sur son cheval, sous les cris de "Vive l'Empereur!"
Les Auvergnats, historiquement accusés d'avoir molesté l'Empereur n'ont pas obtenu la clémence des jurés et ont été pendus sur la grand place. Les malheureux étaient suite emrnenés dans une charrette. Vraiment, le réalisme de la scène était poussé au plus haut point ! Le beau temps - il n'a plus que lors de l'exécution- explique aussi cette affluence exceptionnelle !
Charles Quint- photo: J.C.Hérin
Le public bien présent. photo: J.C.Hérin