BANDE DESSINEE- "Dent d'ours" est dessiné par un Carolo: Alain Henriet
Alain Henriet devant les éditions Dupuis
Espionnage et fiction historique se côtoient dans la série
Avec le tome 6 : « Silbervogel », Alain Henriet, dessinateur originaire de Roux, et le scénariste Yann achèvent la série de deux cycles «Dent d’ours» aux éditions Dupuis. La bande dessinée met en scène Max, Juif polonais, ainsi que Hanna et Werner, Allemands, trois amis d'enfance, devenus adultes pendant la Seconde Guerre mondiale.
Alors qu’il était petit, Alain Henriet ne manquait jamais de regarder les établissements des éditions Dupuis, lorsqu’il se rendait au Marché Vespéral, en compagnie de ses parents maraîchers. Le jeune Alain était déjà fasciné par l’univers de la bande dessinée, même si plus tard, il dira ne pas s’inscrire dans l’Ecole dite «de Marcinelle», davantage axée sur l’humour que sur le réalisme. Aujourd’hui, à 45 ans, le dessinateur passe deux jours par semaine chez Dupuis, pour effectuer divers travaux de lettrages. Le reste de son temps, il le consacre au dessin. La rencontre, en 2000, avec le scénariste Yann a été déterminante pour sa carrière. Tous deux ont d’ailleurs été pressentis pour reprendre Buck Danny, mais le projet n’a pas abouti. C’est alors qu’a germé, dans la tête de Yann, l’idée d’un récit de guerre et d'aviation, à la croisée du drame psychologique, de l'aventure réaliste et de l'histoire d'espionnage, pendant la Seconde Guerre mondiale. «Dent d’ours» était né !
Werner
Hanna a existé
Dans la BD, Max, Werner et Hanna, trois amis d'enfance, ont grandi en Silésie polonaise dans les années 1930. Tous trois passionnés d'aviation, leurs trajectoires se séparent et ils se retrouvent au cours de la guerre, en tant qu'aviateurs, dans des camps différents. Les deux premiers personnages sont fictifs. Par contre, la troisième a bien existé, puisqu’il s’agit de Hanna Reitsch. Décédée en 1979, elle était une des aviatrices allemandes les plus célèbres du 20e siècle et une fervente admiratrice d'Adolf Hitler. 13 autres figures réelles sont répertoriées à la fin de l’album 6.
«Tout de suite, j’ai trouvé l’histoire très originale. Les flashback entre les années d’enfance et de l’âge adulte sont une particularité de Dent d’Ours» confie Alain Henriet. Ce dernier, au trait précis,se documente par des ouvrages, ainsi qu’en consultant des spécialistes, comme le Québécois Michel Desgagné, concepteur de cockpits, ou encore Philippe Gillain (père de la comédienne), collectionneur d’uniformes et de matériel militaire, depuis l’âge de 14 ans.
Intertitre Avec les élèves de l’école Cobaux
Alain Henriet aime la rencontre avec son public, par exemple, lors de passages en classe. C’est ainsi qu’il est retourné dernièrement à l’école Cobaux, où il a fait ses six années de primaires. « Je remarque que les enfants sont intrigués par les trois héros » signale-t-il. « Ils se demandent si une amitié réelle ( la dent d’ours qu’ils portent chacun en est un signe ) peut les lier, alors que leur culture et leur nationalité les opposent… ». Un ouvrage intitulé « Le Secret du Dieu Ours » ( tirage limité) peut être offert en cadeau avec « Silbervogel ». Actuellement, Alain dessine « Black Squaw » toujours pour les éditions Dupuis. Il est encore question d’une aviatrice, mais dans les années 20-30.
J.C.HERIN
New York sera-t-elle bombardée ?
Dans l’album «Silbervogel», la destruction de New York ne saurait tarder... La mission d’Hanna ? Piloter le Silbervogel, fabriqué dans des hangars allemands. Le bombardier a la capacité d’anéantir à lui tout seul la Grosse Pomme. Werner pourrait couper court à ce massacre programmé. Mais pour ce faire, il doit assassiner son amie d'enfance, un terrible cas de conscience ! Pendant ce temps, les soldats de l'O.S.S. ( Office of Strategic Services) rencontrent les représentants de l'armée de libération polonaise et de la résistance polonaise communiste. Arriveront-ils à saboter le Silbervogel avant qu'il ne soit trop tard ? Une mission des plus périlleuses, d'autant plus qu'encore deux mille Juifs sont retenus prisonniers dans ses sous-sols. JCH
Un trait élégant et précis