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CHARLEROI- Les Dardenne au ciné le Parc!

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Les Dardenne avec Michaïl Bakolas

Présenté récemment au Festival de Cannes,  " Deux jours,  une nuit"était projeté au cinéma Le Parc,  en présence  des frères Dardenne. Les thèmes qui y sont abordés:  le chômage, les licenciements,  la  précarité sociale,... sont proches de ce que vivent certains Carolos, au quotidien.

Et si le propos du film - la lutte de Sandra,  une personne  qui se bat pour retrouver son emploi - pouvait se transposer à Charleroi? "Oui, bien sûr!" nous déclaraient  les frère Dardenne, dès leur venue au cinéma Le Parc. " La crise économique  que traverse Seraing depuis de nombreuses années, et plus particulièrement dans  le secteur sidérurgique,   est assez similaire à  celle que connaît le bassin industriel de Charleroi".  Quant à l'idée de venir tourner chez nous , rien ne semble encore se décider... Les "Frères" restent d'ailleurs très discrets sur leurs projets, mais on les sait  très attachés à leur terre liégeoise! En tout cas, les Dardenne sont toujours présents au cinéma carolo d'Art et Essai pour présenter leurs nouveaux films,  et ils se réjouissent d'ailleurs de l'ouverture prochaine du Pôle de l'Image, au quai de Brabant, avec leur ami Michaïl Bakolas, qui en sera aussi le directeur.  

1000 euros, c'est 1000 euros !

Dans le film,  la notion de solidarité est particulièrement importante, puisque Sandra  ( jouée admirablement par Marion Cotillard ) ne peut réintégrer l'entreprise,  que  si elle convainc ses collègues de renoncer à leur prime de 1000 euros. " Pour des personnes aux maigres revenus, cette  somme représente tout de même quelque chose ! Pas toujours facile de se serrer les coudes dans un contexte de morosité  " insistent les cinéastes. En fin de présentation, le critique cinématographique  Marc Vangeenderhuysen a demandé aux Dardenne si Sandra pouvait être une "Rosetta bis".... "Non, chaque personnage est unique" ont répété les Frères. "Mais chacun d'entre eux illustre un combat". JCH

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Sont-ils ressemblants?

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Interviewés par Marc, l'animateur

 

Karin ( 50 ans), ancienne habitante de Fleurus: Nous sommes partis par "petits paquets" 

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Karin travaillait dans le secteur des ressources humaines,  à Fleurus, chez  MDS Nordion,  entreprise canadienne qui fournissait des isotopes et des produits radio-pharmaceutiques. En 2010, la direction de l'entreprise a manifesté son souhait de se défaire de 60 personnes sur les 103 qu'elle employait.  " Sous la direction des Américains, on est passé ensuite en phase 1 de restructuration " signale-t-elle. " Mais c'était une fausse reprise. Le dégraissage a véritablement commencé, on nous a licenciés "par petits paquets", puis la société est tombée en faillite. Nous n'avons même pas reçu d'indemnité de départ. Heureusement, j'ai retrouvé aujourd'hui du boulot. Néanmoins,  je  comprends très bien la situation dans laquelle se trouve  Sandra, dans le film".

 

Claudia ( 50 ans ) de Roselies : Dans un mois, je n'ai plus de logement

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Claudia vit dans la précarité, avec ses 4 enfants de 9 à 15 ans. Son mari a fait un abandon financier, et le couple s'est séparé. En 2013, elle a habité dans  le camping du Pachy à Bambois. "Le CPAS a refusé ma carte de sans-abri. J'ai même passé 4 jours dans un centre d'accueil pour femmes à Wanfercée Baulet" explique-t-elle. Comme Sandra, Claudia a mené un combat.                     Elle est allée frapper à plusieurs portes.  Mais aucune d'entre elles ne s'est ouverte.  Elle a pourtant rencontré une cinquantaine de personnes dans des logements sociaux,  des  autorités communales,... Elle a même reçu des menaces. " Mon apparence est un trompeuse, car je "présente" bien, j'ai une bonne élocution, et je suis assez cultivée.  Mais aujourd'hui,  je vis dans un logement que je devrai quitter dans 1 mois. Je ne sais absolument pas où je vais vivre par la suite."

 

Christiane ( 72 ans ) de Charleroi : La réalité est encore plus dure que dans le film!

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Cela fait plus de 50 ans que Christiane milite au sein de la FGTB à Charleroi.  Elle est aussi présidente de l'asbl "Femme 2000".  Des femmes comme Sandra, Christiane en rencontre tous les jours. " Ce qu'elle vit est épouvantable sur  un plan personnel, mais cette situation  déclenche souvent des drames familiaux"  insiste-t-elle. " Il faut absolument que les chômeurs retrouvent leur dignité,   et s'unissent pour protester contre  la déshumanisation des conditions de travail   et du manque d'emploi.  Une des solutions pour s'en sortir, c'est la solidarité...  Le film montre bien l'âpreté de la lutte.  Mais cela reste une fiction.  Dans la réalité, c'est plus dur encore..."

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