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Ca bouge à Charleroi et dans l'entité ! - Page 284

  • GOSSELIES: Une terre de seigneurs du 11ème au 18ème siècle

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    Didier Cherdon, passionné d'Histoire et de folklore sur Gosselies- photo: Jean-Claude Hérin 

                    L'Histoire de Gosselies commence avec Notger et l'abbaye de Lobbes

    Les seigneurs ont forgé l'Histoire de Gosselies. En témoigne encore aujourd'hui, à la rue Dom Berlière, la tour de l'ancien château, appartenant à la famille de Bousies. La Cité est aussi connue, chaque année en juin, pour le traditionnel Tour dédié à Saint Jean-Baptiste, « patron de la Ville ». Rencontre avec Didier Cherdon (60 ans), qui marche depuis ses 3 ans à la Saint Jean !

    Quand il ne s'applique pas à ses travaux d'architecte dans son bureau, à la Chaussée de Nivelles, Didier Cherdon se plonge volontiers dans des ouvrages historiques sur Gosselies, écrits par de grandes pointures de la vie locale : Emile Henry, Jean Lefèvre, Dom Ursmer Berlière,...

    « Oui, je suis fier de Gosselies. C'est la seule qui possédait le statut de « Ville » au moment de la fusion des communes avec Charleroi , en 1977» explique-t-il. Cela fait 5 ans maintenant que ce passionné coordonne le Cercle d'Histoire de Gosselies (auquel il aimerait donner plus de vitalité). « Nous sommes issus des plus vieilles familles de Gosselies. Les recherches généalogiques remontent à 1758 ! » fait-il remarquer.

    Didier Cherdon est aussi impliqué dans la vie associative et festive de la localité : il est membre de la Fraternité Gosselienne et président du Comité du Tour Saint Jean. « J'ai été longtemps le plus jeune cavalier du Tour, puisque je n’avais que 3 ans et demi lors de ma première participation. Je montais un petit poney du nom de Poly qui était venu en voiture ! » fait-il remarquer.

    Le Tchot a les traits de Gauthier Cherdon

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    Le Tchot, sur la place des Martyrs 

    Les ancêtres de Didier Cherdon ont bien marqué l'Histoire de la Cité : son arrière-grand-père Jean-Joseph a habité une des plus vieilles maisons de Gosselies, à la rue Junius Massau.

    Son grand-père Jean-Baptiste tenait une mercerie.

    Quant à Jean-Joseph, son père (88 ans), il a exercé en tant qu'architecte, artiste-peintre, et sculpteur. Et c'est ce dernier qui a remporté un concours d'artistes mis en place par Emile Henry pour la création et la réalisation du Tchot, terme affectueux wallon, désignant un enfant sympathique, un peu espiègle, dans lequel se retrouvent de nombreux Gosseliens.

    La statue a été installée à la place des Martyrs, avec les Fonds européens de soutien en 2000. La technique appliquée a été de couler le bronze suivant la méthode de la cire perdue. Et c'est Gauthier, âgé à l'époque de 6 ans, le fils de Didier Cherdon, qui a servi de modèle ! «  Il existe une statuette à la crèche communale des tchots derrière le home Theys, mais elle ne pouvait être exposée à l'extérieur. Aujourd'hui, le Tchot est vu de tous ! » poursuit Didier.

    JEAN-CLAUDE HERIN

    Le nom de la commune

    La forme la plus ancienne du nom de Gosselies est Gocilea(s) qu'on rencontre en 980. Le vocable en eias ou eas, généralement indéclinable, se présente à Gosselies, à partir du 12ème siècle, sous la forme de l'ablatif eis. Notons différentes graphies, au cours de l'Histoire : Gochillies (1276), Gochelie (1461), Gochelhies( 1533), Gochelis (1554), Gochelys ( 1612), Gochely (1747). Le nom wallon de Gosselies est Gochelies, mais de bonne heure apparaît la forme romane Gocelies avec toutes ses variantes.

    Première mention au 10ème siècle

    Gosselies entre dans l'Histoire en 980, grâce à Notger, le premier prince-évêque de Liège, homme d'une stature extraordinaire. Grâce à Lobbes aussi, la puissante abbaye sambrienne et à son abbé Folcuin. Car les Gosseliens, avec les gens de 28 autres paroisses, sont rebelles à l'impôt des bancroix qu'ils doivent à Lobbes. Derrière cette tradition des bancroix, c'est tout le bouillonnement de nos vieilles principautés : Liège, Namur, Brabant, en train de se former et de s'opposer avec violence.

    Trois seigneuries à Gosselies 

    C' est vers la fin du 11ème siècle que la seigneurie de Gosselies entre réellement dans l'Histoire avec la famille de Viesville, village voisin de Gosselies et qui deviendra un baillage du vieux comté de Namur.

    Il existait, à Gosselies, trois seigneuries : - la seigneurie proprement dite : c'était la seigneurie principale. Il semble bien que Raoul de Viesville, premier seigneur connu de Gosselies, devait être au 12ème siècle, maître absolu de l'emplacement qui donna naissance au bourg, puisqu'il y installa des religieux avant l'établissement de ceux-ci à Sart-les-Moines. - la seigneurie de Sart-les-Moines : elle doit son origine aux donations faites au 12ème siècle par Pétronille de Roucy, veuve de Raoul de Viesville, aux moines de Liessies. - la seigneurie de Saint-Ursmer, dite du Moncil, appartenant au Chapitre de Binche.

    La Tour de l'ancien château de Gosselies, qui subsiste encore aujourd'hui, est le seul vestige du château de la famille de Bousies, seigneurs de Gosselies de 1423 à 1534.

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    La tour de l'ancien château subsiste toujours...

    Le Fébure, dernier grand seigneur

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                                  Le Fébure est à la droite sur la photo, prise au Centre Civique de Gosselies : photo : J.C.H.)

    La dernière intervention marquante émane en 1716 de Guillaume-François Le Fébure, dernier grand seigneur, comme ayant droit aux 9/16 de Gosselies. Ce dernier était contador, c'est-à-dire inspecteur général à la Cour des Comptes, première institution financière de nos Pays-Bas, ainsi que conseiller et Ministre de la Guerre de Charles VI d'Autriche, empereur éclairé - nous entrons dans le siècle des Lumières- père de Marie-Thérèse d'Autriche, qui régnera sur nos provinces. Le portrait de Guillaume-François Le Fébure est accroché à la salle des mariages du Centre Civique

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                                                       Gosselies, ville de Saint-Jean Baptiste. Tour Saint-Jean : photos : Didier Cherdon )

    La gloire de Gosselies, c'est Saint-Jean-Baptiste, lequel est, après le Christ et Marie, l'un des personnages essentiels de la tradition chrétienne. Et le sommet de l'an, c'est la Saint-Jean avec le Tour, dont l'origine remonte à 1560. Il est certain qu'à cette date se déroulait une procession avec escorte militaire.

    Le Tour Saint Jean est l'affaire de toute la Ville : du clergé d'abord, car c'est un acte religieux public et communautaire, et des autorités communales, car c'est la fête de la communauté locale. Cette manifestation se déroule le dimanche de la plus proche de la fête patronale de Saint Jean-Baptiste, c'est à dire le 14 juin.

    Nombreux sont les pèlerins qui, dès l'aube, accompagnent en procession la statue de saint Jean-Baptiste et de sa châsse.

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    photo: Didier Cherdon 

    Le Tour Saint Jean, c'est aussi le grand feu du samedi soir, la garde de la Tour par les hommes d’armes, le défilé du 112° régiment d’Empire, la braderie, les nombreuses activités par différents petits groupe dont les « Goscitoyens », ainsi que le bouquet final avec le feu d’artifice du dimanche soir. Pour cause de Covid, le Tour avait été annulé les deux années précédentes.

    JEAN-CLAUDE HERIN

  • LODELINSART: Petit Théâtre de la Ruelle: une revue... hydro-alcoolique jusqu'au 13 février

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    La revue carolo 2022 consacre une bonne partie du spectacle à la crise Covid. Mais pas que... Nos politiques en prennent toujours pour leur grade et la Ville n'est guère épargnée. Et le tout avec le sourire !

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    Alicia Monard danse avec Julie Patte...

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    Dès le début du spectacle, le comédien carolo Rafaelle Vullo arbore une belle coupe à la Donald Trump. Ca y est, on pouvait craindre le pire: un an seulement après sa défaite électorale, l'ex-président américain a envahi Charleroi et y a installé « la Télé Trump »... sur le plateau du Petit Théâtre de la Ruelle ! Bien entendu, la crise sanitaire occupe une belle place dans la 24ème revue (après une édition annulée en 2020 pour cause de Covid). En chansons d'abord, sur l'air de « Encore et encore » de Francis Cabrel : « D'abord, on croit que c'est une « grippette », qu'on va échapper à la tempête. Bardaf, on prend l'Covid dans la gueule. Déjà qu'avant, on se sentait déjà bien seuls, et ça continue encore et encore, on se fout de nous, d'accord, d'accord » ou encore sur l'air de « Pas de boogie woogie » d'après Eddy Mitchell : «  Pas de Covid, pas de Covid,... avant la prière du soir ».

    Le virus s'invite aussi dans un sketch interprété par Jacques Dutrifoy (nouveau venu dans la bande !) : dans l'établissement du « Gourmet masqué », le comédien propose aux clients du poulet confiné et comme vin : du Château Pfizer ! Les spectateurs ne sont pas en reste. L'un d'entre eux est soumis à un test d'odorat pour voir s'il n'a pas contracté la maladie !

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    Test Covid pour un spectateur ! 

    Tibi, la Marina, les Carol'Or,...

    Nos élus sont passés en revue: Paul Magnette (« qui veut faire du Centre Ville un bijou »), Babette Jandrain (« l'démon du folklore s'est emparé d'son corps »), Xavier Desgain sur sa bécane, Françoise Daspremont, qui se souvient de ses années au Collège, Mahmüth Dogrü : (Magnette ne l'a pas gâté avec les cimetières), Alicia Monard, que l'on voit danser avec Julie Patte!,... Après son départ pour l'Europe, l'ex-échevin Olivier Chastel est introuvable. Denis Ducarme, installé récemment à Charleroi, rêve toujours d'un poste ministériel. Hugues Bayet est partagé entre ses fonctions de bourgmestre et député,...

    Charleroi est aussi épinglée sur différents thèmes (et casseroles): la disparition de la foire, la fermeture du Palais des Expos, les chantiers interminables de la Ville Haute, le déplacement du stade du Sporting, la BSCA, la gratuité des bus, Tibi, la marina, les Carol'Or,... Les textes sont signés Didier Albin, Gérard Monseux et Jacques Delmeire. Trois comédiennes/danseuses : Stéphanie Chrusciel, Christelle Letroye et Muriel Godefroid complètent l'équipe, autour de Salvatore Vullo (irrésistible en Kiwi Jackson !) et Jacques Delmeire. Et toujours le duo des indissociables Gérard Monseux et Raffaele Vullo (à l'accordéon également pour de belles chansons en français et en wallon)! Les chorégraphies sont réglées par Shamiah Muntz.

    « La revue hydro-alcoolique » jusqu'au 13 février 22, au Petit Théâtre de la Ruelle, rue des Platicheûs ( près de la place Edmond Gilles) à Lodelinsart, les vendredis et samedis à 20h, les dimanches à 6h. PAF : 17 euros- Etudiants et seniors : 15 euros. Réservations : 0474/388 032.

    JEAN-CLAUDE HERIN

  • CHARLEROI- Auditorium de l'UT: Maëlle et Tom sont partis trop tôt...

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    De gauche à droite, l'échevine Julie Patte, la maman de Maëlle et les parents de Tom 

    Dans l'auditorium de l'UT, une après-midi de rencontres et de débats traitait du harcèlement scolaire. Le souvenir de Tom et Maëlle, deux jeunes Carolos qui ont mis fin à leurs jours, était dans tous les esprits.

    C'est avec une véritable envie de témoigner que les parents de Tom ainsi que la maman de Maëlle ont participé à la rencontre, mercredi. Pour rappel, le jeune homme de Montigny-le-Tilleul, détecté autiste Asperger, s'est donné la mort en mars 2018 à l'âge de 17 ans, après avoir écrit une très longue lettre expliquant son acte. Victime de cyber-harcèlement, la jeune Jumétoise a, quant à elle, décidé de partir à 14 ans, en janvier 20, en laissant son GSM sur le lit, avec le code d’accès, et une petite vidéo qui expliquait que la situation lui était insupportable. Les trois parents font partie de l'association : « Les Mots de Tom ».

    Basée à Gilly, cette ASBL, créée en 2019, regroupe une dizaine de personnes endeuillées par la suicide d'un enfant. «  Tom ne s'est jamais remis d'un premier harcèlement subi en 1ère et 2ème secondaire. Quatre ans plus tard, les séquelles étaient encore bien visibles » racontent ses parents. « Le personnel enseignant n'a pas toujours bien perçu les appels à l'aide. L'isolement lui a été fatal ».

    Enseignante elle-même, la maman de Maëlle ne comprend toujours pas cet acharnement qui pousse les jeunes à une telle violence : « J'ai cru que le changement d'école pouvait être une solution, mais ma fille restait extrêmement fragile ».

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    Des livres sur la question à la bibliothèque A.Langlois de l'UT 

    Vers la création d'un Centre de référence

    La rencontre était mise sur pied à l'initiative du SIEP de Charleroi. « Outre notre mission d'orienter les jeunes vers des études, nous recevons de plus en plus je jeunes qui nous confient leur mal-être » fait remarquer Eric Servais, directeur du SIEP de Charleroi. « Certains d'entre eux tombent alors en décrochage scolaire complet ou changent de formation pour éviter le harcèlement ».

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    Eric Servais, directeur du SIEP de Charleroi

    Au centre éducatif de La Garenne, deux expos ont été montées : une par le SIEP avec les jeunes de SolidarCité, l'autre par les élèves de la section artistique, encadrés par Mmes Estercq et Beheyt. La Bibliothèque A. Langlois de l'UT met de nombreux ouvrages à la disposition du public sur cette thématique. A la Ville, le harcèlement scolaire est pris très au sérieux par l'échevine de l'Enseignement.

    « Dans les écoles, les animateurs ont recours à différentes techniques telles que des jeux de rôle ou encore des groupes de parole » signale Julie Patte. « Nous mettons toute notre énergie pour combattre ce véritable fléau. Afin d'éviter que les problèmes n'aillent crescendo, il faut mettre des mots qui désamorcent des situations où le jeune est véritablement en danger ». Via le département de la Santé, la Ville soutient également la création, en avril 2022, d'un 1er centre de référence contre le harcèlement à La Louvière, en lui versant une somme de 5000 euros. Charleroi aura une antenne.

    JEAN-CLAUDE HERIN

    Infos : lesmotsdetom@gmail.comwww.lesmotsdetom.be