photo: François Passeirini 

Véritable performance que de faire cohabiter sur la scène du PBA des artistes, un cheval et des pigeons! La création« Falaise » a nourri aussi quelques réflexions sur l'état du monde.

Epoustouflant ! Magistral ! Extraordinaire... La prestation des artistes de la compagnie franco-catalane Baro d'Evel au PBA laissait sans voix, lors des représentations de : « Falaise ». Peu de spectacles réunissent en effet, avec autant de maîtrise et d'harmonie, des disciplines aussi diverses que le cirque, avec dressage des animaux et acrobaties, le jeu théâtral, la musique, la danse,... Des hommes aux comportements bizarres et changeants, des pigeons tantôt amicaux, tantôt de mauvaise augure, surgissant d'on ne sait où ( et notamment des balcons du PBA!), ainsi qu'un cheval blanc capricieux occupent la scène. Tout ce petit monde ne cesse de débouler des deux entrées percées dans la roche.

Le décor aux parois hermétiques est sinistre. Le premier tableau de cette création transporte d'emblée le spectateur dans des cimes étranges. Le spectacle questionne la chute et l'effritement avec une humour et une férocité splendide. Cette falaise est-elle le début ou la fin du monde, comme une montagne « intérieure » à franchir ? Hommes et animaux peuvent-ils cohabiter de manière harmonieuse ?

Tout au long de leur prestation, les artistes inventent un monde poétique. Les références cinématographiques revendiquées par les deux créateurs Camille Decourtye et Blaï Matu Trias vont de Béla Tarr à Tarkovski, en passant par Wim Wenders. Le spectacle s'est terminé dans l'atrium, dans une joyeuse ambiance, avec un petit concert et l'impression d'affiches !

J.C. HERIN