Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

BOIS DU CAZIER : (Re)donner un nom et une dignité à des mineurs disparus

disparus1.jpg

Au cimetière, devant la parcelle des mineurs non identifiés 

avec les pompes funèbres Fontaine, l'avocat J.P.Mayence, Christian Decobecq, chef de service DVI)

Le processus d'identification de 17 mineurs disparus dans la catastrophe du Bois du Cazier sera bientôt lancé. Les opérations débuteront ce 4 octobre par les exhumations et se poursuivront jusqu'au 8 août 2022, lors de la 66ème commémoration de la tragédie.

La demande remonte à deux ans, quand l'Italien Michele Cicora a émis le souhait d'enterrer son père Francesco, mort à 48 ans lors de la tragédie du Cazier le 8 août 1956, au côté de sa mère, en Italie. Mais jusqu'à ce jour, Francesco n'a pas pu être identifié, en raison des moyens de l'époque...

Aujourd'hui, avec les avancées scientifiques, dont la reconstruction faciale en trois dimensions et les analyses isotopiques, l'espoir de redonner un nom, et quelque part, une dignité à ce mineur ainsi qu'à 16 autres disparus, renaît. En reconnaissance au cimetière de Marcinelle, où sont enterrés les corps, Jean-Philippe Mayence s'est indigné en voyant un simple alignement de pavés pour représenter ces mineurs, enterrés côte à côte, certes dans une fraternité posthume, mais dans un anonymat individuel.

« C'est inadmissible de voir tous ces travailleurs qui se se sont tant donnés dans nos charbonnages tomber ainsi dans l'oubli » a souligné l'avocat. « Moi qui suis Carolo, j'ai toujours considéré Le Bois du Cazier comme un lieu emblématique. Mon grand-père paternel Simon, président de la Chambre du Tribunal, a instruit le procès de la catastrophe... C'est normal qu'à mon tour, je propose mes services aux côtés des familles endeuillées ».

la parcelle sera complètement réaménagée

Plus de 10 mois seront nécessaires pour mener à bien les recherches, coordonnées par le DVI (Disaster Victim Identification), une section de la Direction centrale de la police technique et scientifique de la Police Judiciaire Fédérale. « Il s'agira de retirer les corps délicatement. Le travail d'analyse suivra, notamment sur l' ADN ou sur des éléments pathologiques, survenus aux dents, notamment. Notre travail s'apparentera un peu à l'archéologie, en tamisant la terre. Tout sera passé au peigne fin... » signale Christian Decobecq, chef de service du DVI.

disparus2.jpg

Avec aussi Colette Ista, directrice adjointe du Cazier, Mazouz Lahssen, directeur général de la Ville de Charleroi, Jean-Louis Delaet, directeur du Bois du Cazier. 

Soulignons que de nombreux partenaires institutionnels et privés ont soutenu la requête de Michele Cicora. C'est le cas notamment d'Interpol, des Pompes Funèbres Fontaine, de la Ville de Charleroi (en présence de Mazouz Lahssen, directeur général de la Ville de Charleroi) , de la Police Locale de Charleroi, de l'Institut Médico-Légal Hainaut-Namur,... La parcelle où reposent les corps, quant à elle, sera complètement réaménagée. «Ce processus d'identification ante et post-mortem, qui mené à partir du 4 octobre, est une opération complètement inédite en Belgique » a précisé Jean-Louis Delaet, directeur du Bois du Cazier. « Et une véritable gageure pour les nombreux acteurs et experts qui s'y attellent » a poursuivi Colette Ista, directrice adjointe du Cazier, totalement investie aussi dans le dossier.

JEAN-CLAUDE HERIN 

Les commentaires sont fermés.