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MISSION COURSES DU SAMEDI - "Le retour de la chauve-souris"

Voici un texte posté par le comédien carolo Jacques Dutrifoy

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Jacques était Félix dans "Le Père Noël est une ordure" à la Ruche Théâtre 


« Mission accomplie colonel ! »
La routine s’installe, la vérification du matériel est rapide. Toujours pas de masque, mais la générale Wilmés a dit qu’un foulard suffisait comme protection. Il est impératif de cacher la bouche et le nez … et la tête « alouette » ! Chût, non, pas la tête sinon c’est une cagoule.
Sur les conseils du Marshal Trump, je me suis concocté une potion à base d’eau de javel et de désinfectant. Une bonne rasade après le petit déj’, la digestion est immédiate, mais je n’aurais pas dû éternuer dans le coude, la manche de mon pyjama bleu est désormais toute blanche.
Prêt colonel, je peux quitter la base ! Maintenant, il faut atteindre le véhicule. Le ciel est gris, mais la pluie du matin n’arrête pas le pangolin.
Démarrage au quart de tour, elle ronronne comme un chaton qu’on cajole.
La base de ravitaillement est assez déserte, tant mieux. Les allées ne sont pas très fréquentées. Mais que vois-je, un petit rayon de rabe de Pâques à 50% ! Quel bonheur ! Des p’tits œufs, des p’tits œufs, toujours des p’tits œufs.
Tout est là, je me dirige vers la caisse mais à l’approche de la terre promise c’est la confrontation. L’endroit est très propice à une embuscade, le terrain est découvert et il n’y a qu’une seule issue. Nous sommes trois à convoiter la même file. Mon regard noir croise celui de mes deux concurrents du jour. J’ai l’impression d’entendre une musique de Ennio Morricone. Ma petite caissière préférée est à quelques mètres devant moi et m’apparaît comme une inaccessible étoile. Tel Moïse, je dois écarter cette merde, euh, pardon, cette mer de dangereux ennemis masqués. Ne baisse pas les yeux et avance doucement, me dis-je, ce sont deux hommes, ils ne pourront certainement pas faire deux choses en même temps. Laisse s’exprimer ta part féminine. J’entame donc une progression lente mais décidée, tout en brandissant la canne de pépère en guise de bâton de pèlerin. Ils n’ont pas moufté les lâches !
Et me voilà arrivé devant elle, face à son sourire d’ange et son regard d’enfant. Ses yeux un peu floutés par ses lunettes et le plexiglas de protection m’apparaissent comme dans un rêve. Cette anamorphose éveille en moi une métamorphose, je suis sous le charme.
Tel un gentleman cambrioleur, je lui vole un instant d’amour sans qu’elle ne s’en aperçoive.
Bonjour Monsieur. Bonjour Madame.
Vous avez la carte du magasin ?
Bien sûr, lui dis-je, en lui tendant le sésame qu’elle fait rougir de son scanner à main.
La musique a changé, légère et douce … elle se retourne à nouveau et me murmure : voilà ça fera €€€ !
Rien de tel que la réalité financière pour vous remettre les pieds sur terre.
C'EST LA GUERRE COLONEL ! (Enfoiré de pangolin)
(Aaaaah, fichue intégrale de Rambo !

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