CHARLEROI- Journée des Femmes: Enterrement de Pat Riarcat !
Un cercueil faisait le tour de la Ville Haute, dimanche matin. Une action symbolique menée dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des femmes.
A l’appel du Collectif « Femmes de Mars », plus de 150 personnes formaient un cortège funéraire à la Ville Haute, dimanche matin. Un cortège pas tout à fait comme les autres, puisqu’il portait la dépouille de Pat Riarcat, un sinistre individu sous le règne duquel les femmes ont été victimes de nombreuses inégalités. La cérémonie de clôture se terminait à la place du Manège. « Nous sommes réunies aujourd’hui pour dire au revoir à notre pire ennemi » signalait Lisa Lebrun, coordinatrice de Médecine pour le Peuple. « Parmi les points d’injustice, citons la santé des femmes, sous-financée dans notre société. Le gouvernement ne se gêne pas pour économiser des millions sur le dos des femmes. En 2020, il n’est pas complètement fou d’imaginer un monde où les femmes n’auraient pas à souffrir, à se priver de soins et auraient la liberté de choix». Audrey et Clara, étudiantes en Sciences sociales et éducatives à l’Institut Saint Joseph, poursuivaient : « Oh, oh, Pat, tu nous as rabaissées, humiliées et discriminées. Tu nous as fait croire que nous étions bêtes, inutiles et faibles. Tu nous as condamnées à exercer des métiers moins valorisés. Par ta faute, nous ne pouvons faire des choix en toute liberté et conscience ».
Bruits de casseroles à la Ville Basse
Cette année, la plateforme Femmes de Mars souffle sa cinquième bougie. Jusqu’au 27 mars, à travers des conférences, expos, ateliers, rencontres, théâtre, interventions,… une vingtaine d’associations et de groupements (Maison de la Laïcité, centre culturel d’Aiseau-Presles, Maison des Jeunes de Marcinelle, Maison de la Presse, ASBL Maison Plurielle,…) militent en commun pour la réduction des inégalités( le programme est sur www.femmesdemars.be). A noter aussi qu’à la Ville Basse, ce dimanche, Vie Féminine se lançait dans un grand mouvement de mobilisation marqué par un appel à la grève des femmes, par une manifestation bruyante de casseroles et par un flashmob : « Un violeur sur ton chemin », au cours duquel les femmes avaient les yeux bandés pour ouvrir les yeux des dirigeants.
JEAN-CLAUDE HERIN