CHARLEROI- Cabaret wallon: La grosse Bertha, c'était... Maggie De Block !
Le théâtre wallon a aussi rendu hommage à la bravoure de nos soldats wallons pendant la guerre 14-18. Le spectacle « Les Inocints 14 » a été vivement applaudi par les spectateurs du Marignan.
Les sôdars de 14-18 sont s’t’’avou nos-autes ! Ce week-end, le Théâtre Marignan a fait le plein de spectateurs pour les «Inocints Quatouze »,un cabaret wallon écrit et mis en scène par le génialissime Victor Gravy.
Réunir sur scène plus 70 figurants sur scène : soldats, infirmières, religieuses, vendeurs de journaux d’«El Berdouille »,… relevait d’un véritable pari, relevé haut la main !
Dès avant le spectacle, les spectateurs étaient chauffés par la chanson «Vive el pékèt !» qu’ils reprenaient en chœur. La particularité du spectacle provenait de la distribution. Certains rôles étaient assez inattendus. Ainsi, sur scène, la Madelon (rappelons que ce chant populaire a été créé le 19 mars 1914 au café-concert l'Eldorado !)était incarnée par… Babette Jandrain, future échevine des Fêtes et du Commerce !
Mohamed Fekrioui jouait un tirailleur algérien, au côté des Alliés.
plus d’émotion que de dérision
Le comédien de Cabaret 2000 Jean-Charles Gosseries se dissimulait (à peine!) sous les traits du premier ministre belge «Michel Charlot» (toute ressemblance avec une personnalité connue est à exclure!), dont le message « Un’boun’p’tit’guerre fé du bien ! » avait du mal à passer.
Avez-vous reconnu l'ami Charles ?
Sous son casque à pointe allemand, et arborant un portrait de la Grosse Bertha (Maggie De Block!), la comédienne Lola Destercq était Adolf Hitler, soldat volontaire à l’époque !
Selon la formule du cabaret, le spectacle était composé de chants. Retenons, entre autres, le très beau duo lyrique de Henri Lancellotti et de Céline Gravy dans «Parigi,o cara » de la Traviata de Verdi.
Ici, l’émotion l’emportait sur le côté déjanté, notamment par la reconstitution d’un champ de bataille. Le message de paix, véhiculé notamment par un chant franco-allemand, évoquait la trêve de Noël en 1914.
Le Wallon est-il mort ? Eh bien non, la jeune génération de comédiens, qui en a montré toute la maîtrise tout au long de cette création, tord le cou à cette idée reçue. Grâce à des spectacles de cette qualité, notre belle langue dialectale pourra perdurer !J.C.HERIN