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CHARLEROI- QUAI 10 COTE PARC- Rencontre avec Manu Bonmariage

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Manu Bonmariage au centre

Tourné exclusivement dans la région, "Allô Police"( 1987) de Manu Bonmariage brosse le portrait de Carolos qui ont donné bien du fil à retordre à la police. Ce film-culte était projeté avant le long métrage "Manu", un hommage rendu au réalisateur par sa fille Emmanuelle.

Fidèle à sa façon bien à lui de tourner, c'est à dire sans ajout de voix off, le réalisateur belge Manu Bonmariage avait suivi, il y a plus de trente ans, des policiers carolos appelés sur place par des habitants "hauts en couleurs".  

Des témoignages relatant des querelles de voisinage, des scènes de ménage, des bagarres, des scandales... ainsi que des personnages incroyables comme ce saxophoniste qui, face caméra, utilisait des expressions aussi crues que "sucer une kète", et sa femme qui suggérait des positions érotiques, constituent les ingrédients de "Allô Police" qui a fait un véritable tabac à l'époque.

Le film était de nouveau projeté au Côté Parc (Quai 10), dimanche soir. L'échange était animé par Marc Vangeenderhuysen. On rit, parce que certaines situations ou mots sont cocasses, mais on est souvent ému parce que la détresse est mise à nu. Pour résoudre tous ces conflits et tensions, les agents de police devaient user de tact et de psychologie. Des missions auxquelles ils n'étaient pas toujours préparés...

Les problèmes sociaux subsistent à Charleroi

"C'est toujours l'humain qui m'intéresse. Dans "Allô Police" et dans tous mes films, j'ai veillé à établir constamment un climat de confiance et de respect, sans aucun misérabilisme, avec les personnes que je rencontrais, à tel point que je me faisais complètement oublier. Les réactions n'en étaient que plus naturelles." signalait Manu Bonmariage.

Un mouvement de caméra témoigne de cette compassion. On voit notamment une petite fille, à travers les jambes de policiers, s'écrier: " Je veux retourner chez Mémé! "

Le Ken Loch belge poursuit: "Les problèmes sociaux subsistent à Charleroi. On pourrait refaire un deuxième "Allô Police", sans problème, avec toutes les personnes précarisées... Si la forme du film changeait, le fond resterait le même". A 76 ans, Manu Bonmariage, - plus de 80 films à son actif au compteur, dont des reportages dans l'émission "Strip Tease" - souffre de la maladie d’Alzheimer. Alors que sa mémoire se perd peu à peu, sa fille Emmanuelle dresse le bilan sur sa vie et son travail dans le film: "Manu, l'homme qui ne voulait pas lâcher sa caméra".                    

"A travers ce long métrage, je comble un peu les pertes de mémoire de mon père, à l’aide d’archives et d’émouvantes rencontres" confiait-elle au public. J.C. HERIN

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