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CHARLEROI- Quel avenir pour le disque à Charleroi ?

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Les disquaires ont fui de la rue de la Montagne

Acheter un disque à Charleroi  relève actuellement  du parcours du combattant!  Dans ce secteur, ce sont ( une fois de plus !) les petits commerçants, comme Philippe Coppée,  qui trinquent.  Les grandes enseignes de la périphérie ramassent, elles,  la clientèle...

Le Centre de Charleroi serait-il devenu un "désert" dans la vente du disque? Il suffit de voir les disquaires  à la place Albert 1er, à la rue de la Montagne, à Ville 2,... qui ont fermé, les uns après les autres, pour s'en rendre compte...  Une véritable hécatombe!  Quant à L'Innovation, elle a tout simplement supprimé le rayon.  Le secteur est assez moribond également dans les DVD ou les jeux  électroniques. Tout au plus, les amateurs trouveront peut-être  ce qu'ils désirent dans des boutiques non spécialisées ( librairie Molière, Belgique Loisirs,...) , où l'offre est assez limitée...  Malgré tout, certains  petits commerçants y croient encore, et  résistent envers et contre tout. Reconnaissable à son galurin piqué de pin's, Philippe Coppée  est installé à "Imagine"  depuis juin 2010 à la rue de Marchienne.  De 1979  à 2008,  il a occupé un magasin au passage de la Bourse,  en face  de la librairie Fafouille.   Le constat qu'il tire est assez accablant:  " J'ai vu partir tout le monde! Je suis un peu comme le Dernier des Mohicans!" .

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Philippe Coppée, fin connaisseur

Philippe Coppée n'est pas tout à fait un disquaire comme les autres.  Bien qu'il vende quelques  nouveautés, ce Carolo d'origine  s'est principalement spécialisé dans les disques d'occasion:  "Les gens  viennent me trouver avec des demandes  bien précises: trouver le Queen Rare, le Rolling Stones ou le Johnny Hallyday  qu'ils ont écouté dans une soirée, ... Je n'hésite pas  à fréquenter les bourses et les foires de Paris, Maubeuge, Liège,... pour mettre la main dessus " précise-t-il.  " Les goûts de mes clients sont assez éclectiques:  cela peut passer par le blues, le rock progressif, ou encore la musique psychédélique..."  Le commerçant carolo vend aussi très bien les vinyles  45 tours ( notamment pour les juke-box )  et 33 tours ( variétés françaises et anglo-saxonnes, musiques du monde,... ) .  " Le son d'un vinyle est beaucoup moins aseptisé qu'un CD. De plus en plus de personnes y reviennent! "  fait-il remarquer.  L'avenir semble pourtant assez sombre pour Philippe Coppée.  En cause, le piétonnier qui lui fait perdre, chaque jour, un peu plus de clients. "Auparavant, il n'était pas trop difficile de charger et décharger, un court instant,  des colis souvent lourds"  explique-t-il.  " Aujourd'hui,  cela devient quasi impossible, à cause des  bornes. Ma boutique n'est plus accessible aux automobilistes.  Chercherait-on à me donner le coup de grâce?" JCH

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Par contre, les rayons sont bien remplis chez Média-Markt

S'il souffre au Centre-Ville,  le secteur CD-CVD se porte plutôt bien dans les  complexes commerciaux à l'extérieur de la Ville. C'est le cas, par exemple,  de Média Markt à Gosselies, qui ne connaît pas la crise. "On a la chance d'avoir un bel assortiment aussi bien en musique classique, qu'en pop-rock, électro,... " souligne Thomas, un vendeur.  " On ouvrira bientôt un rayon italien, avec  des artistes populaires comme Zucchero, Laura Pausini, Adriano Celentano,..." Les ventes de CD ont baissé, il y 6 ans, à cause, notamment,  de la possibilité de télécharger de la musique directement sur son iPhone/iPod, mais se sont stabilisées, voici 2 ans.  Par contre, la  vente de vinyles a quasi doublé.  Gaëtan, un autre vendeur, poursuit: " Les clients peuvent facilement commander des CD qui ne sont pas en rayon. Notre principale concurrence, c'est l'hypermarché Cora à Châtelineau."

"Le retour des disquaires à Rive Gauche?"

Philippe Van Cauwenberghe est aussi un amateur de musique.  Ses choix se portent, entre autres, vers la soul music  et le rythm'n blues. "J'aime beaucoup, par exemple,  le compositeur, pianiste et chanteur américain John Legend" nous confie-t-il. L'échevin du Commerce de Charleroi est bien conscient du problème de la désertion des disquaires à Charleroi.  Il avoue même se rendre à Média Markt pour se procurer et écouter des disques... Il  se montre tout de même rassurant, quant à l'avenir: " Un marché public de service a été lancé par le Conseil Communal pour la réalisation d'un schéma de développement commercial,  afin de collecter des informations complètes sur l'activité commerciale et son environnement économique à Charleroi. Dans ce cadre,  un état des lieux complet et précis  va être dressé". Une des missions de l'asbl Charleroi Centre-Ville de Charleroi est d'ailleurs de recenser diverses rues ou quartiers où pourraient se (ré)installer certains commerçants. Les flux de piétons sont comptés par les stewards urbains, pour évaluer les zones de grande fréquentation. " A ce stade, nous ne disposons pas de toutes les marges de manoeuvre.  Il reste aussi à voir quels types de commerces occuperont les magasins du projet Rive Gauche.  Il faut attendre la fin des travaux  pour voir réapparaître certains commerçants  - et pourquoi pas les disquaires?- qui réintégreraient de cette façon le Centre-Ville. " JCH

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