CHARLEROI- Les ados font leur cinéma
Sur la scène du cinéma Le Parc
Lors de la 1ère édition du FICAA, 103 films ont été projetés au cinéma Le Parc. De jeunes cinéastes ont été primés, dont Sami Najib de Dampremy. Rencontre avec le nalinnois Nicolas Guiot ( 35 ans), parrain de la manifestation.
Nicolas Guiot
- L'adolescence, c'est aussi la période qui a marqué le début de votre amour pour le cinéma?
N.G: En quelque sorte, oui. A 14 ans, j'avais déjà décidé de faire carrière dans cette voie. Bénévole au cinéma Le Parc, j'ai été très marqué par des films comme "Arizona Dream", "Noces blanches",... mais aussi par "A bout de souffle" représentatif de la Nouvelle Vague, ou encore par "C'est arrivé près de chez vous" qui a marqué toute une génération.
- Les ados d'aujourd'hui sont doués pour le cinéma?
N.G.: Je crois qu'ils le sont beaucoup plus que moi, quand j'avais leur âge! Aujourd'hui, les jeunes baignent dans un flot d'images permanents. Ils maîtrisent bien les outils, ont le sens du cadrage, connaissent le langage audio-visuel,...Je suis aussi soufflé par leur imagination et leur créativité.
- Charleroi pourrait vous inspirer pour un film?
N.G.: J'ai déjà produit des films qui ont été tournés dans la région. Si je choisissais Charleroi en tant que réalisateur, je me porterais sur le côté ouest du ring, sur les anciennes sidérurgies,... Des paysages d'une grande beauté visuelle. C'est ce qui orienterait mon écriture.
- Quel bilan tirez-vous de ce premier festival ?
N.G. Le bilan est très positif: 630 jeunes ont participé à l'aventure, à Bruxelles, en Wallonie, en France, au Mali et au Burundi! Je pense que la deuxième édition réservera encore de belles surprises. Je ne serai peut-être plus le parrain: il faut pouvoir passer la main.
- Dans "Le Cri du Homard ( court-métrage pour lequel Nicolas Guiot a été primé en 2013 ) , Natalia, 6 ans, attend impatiemment le retour de son frère Boris, parti combattre en Tchétchénie.Que vous inspire le chaos dans lequel est plongé actuellement l'Ukraine?
N.G: J'y suis très sensible, évidemment. La comédienne qui joue dans "Le Cri du Homard" est elle-même ukrainienne. Mais mes films n'ont pas un caractère éminemment politique. Ils sont davantage centrés sur l'humain. On aura toutefois vite compris que je dénonce toute forme de totalitarisme... Quant au thème du retour, il est récurrent dans l'histoire du cinéma américain, par exemple. JCH
Sami Najib: "L'aube": un film plein de sensibilité
Sami Najib ( 17 ans) a remporté le premier prix dans la catégorie "fiction" pour "L'aube". Dans ce court-métrage, on suit une mère qui vit à travers le souvenir de son fils disparu. Le film a été tourné à Dampremy, à la rue Jean Jaurès où il habite. La scène se passe entre une ancienne nounou de Sami et un de ses amis . Aucun dialogue ne filtre. Tout passe par les sentiments, les attitudes, les regards,... "J'ai voulu que la mort reste mystérieuse, voir énigmatique" note le jeune homme. " J'ai moi-même perdu quelqu'un de proche. Ce thème est donc particulièrement sensible pour moi". Sami est étudiant à GPH à Gosselies en audio-visuel. Il avait déjà réalisé un film: "Expiation". Plus tard, il souhaite poursuivre dans le cinéma. "Contrairement à des jeunes de mon âge, je n'aime pas spécialement les films dits" commerciaux" souligne-t-il. " Je m'oriente plutôt vers des films contemplatifs, où l'on ressent surtout de l'émotion". Le jury a récompensé son film pour la maîtrise au niveau de la mise en scène et des points de vue, pour la sobriété dans le jeu des acteurs et de la narration qui laisse place à l'imagination et à l'émotion. Pour tous contacts avec Sami Najib : 0495/400 748.
Sami et ses parents
PALMARES
clip: VIP
documentaire: Namur-Bruxelles un voyage
animation: Butoyi
fiction: L'aube
Thèmes: cris: "Mes frères de la rue"
Chuchotements: L'amoureux
Ficaa d'or: Le vin solitaire