CHARLEROI- Sergio Salma, auteur de "Marcinelle 56" à Tropica BD
« Marcinelle 56 », une œuvre de plus sur la catastrophe du Bois-du-Cazier ? Oui, mais présenté, cette fois, sous forme de roman graphique, dans lequel la puissance du dessin en noir et blanc fait jeu égal avec le texte. Sergio Salma, l’auteur, dédicaçait son ouvrage chez Tropica BD.
Né de parents italiens en 1960, Sergio Salma n’était donc pas né quand éclata la catastrophe du Bois du Cazier, en 1956. Il reste tout de même un « enfant du Pays Noir », puisqu’il a grandi à Fontaine-l’Evêque. Dès 1989, le dessinateur, puisant dans ses souvenirs d’enfance ( par exemple : sa mère est restée longtemps derrière les grilles), imagine une première version d’une fiction à Marcinelle. Après une longue période de gestation, il vient de sortir un roman graphique intitulé « Marcinelle 56 », où il fait intervenir Pietro Bellofiore, jeune mineur tout juste arrivé d’Italie. « Pietro est un personnage inventé de toute pièce » insiste Sergio. « Mais il est tout à fait crédible : il est victime d’injures racistes ( on le traite de macaroni ) et il travaille durement dans la mine. Il lui arrive aussi de tomber amoureux ». Ce roman, l’auteur l’a voulu également didactique, puisqu’il y a ajouté 12 pages d’informations sur la catastrophe
Originaire de Wanfercee-Baulet, Jean-Louis Salmont ne cache pas son intérêt pour le livre : « Mon père a travaillé à la mine, comme machiniste d’extraction, jusque la fermeture du Roton. C’est lui qui remontait les cages. Je n’avais que 5 ans lors de la catastrophe du Cazier. Mais d’après ses récits, je retrouve bien dans « Marcinelle 56 » le quotidien des travailleurs».
« Mon père aurait pu être sauveteur, le 8 août 56 » poursuit Pierre Dechamps de Jumet. « Certains passages évoquant le Congo Belge me touchent aussi directement. »
Des lectrices, comme Catherine et Rosanna, ont fait le déplacement de Sedan en France pour se faire dédicacer l’ouvrage. « Nous sommes enseignantes, et nous voyons la mine dans notre programme de 4ème ! ».
Quant à Jean-Louis Delaet, directeur du Bois du Cazier, il voit dans ce roman graphique un nouveau support, destiné entre autre aux jeunes, et un formidable vecteur d’émotions.
« Marcinelle 1956 », 256 pages , Casterman Ecritures, 17 euros.