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CHARLEROI- Témoignage bouleversant de Stéphane Gronowski

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                                     Simon Gronowski, l'enfant du 20ème convoi vers Auschwitz- photo: JC Hérin 

A 13 ans, Simon Gronowski est orphelin. Sa mère ainsi que sa soeur ont été gazés à Auschwitz-Birkenau. Son père est décédé de chagrin. Dans le Grenier de la librairie Molière, ce rescapé de la déportation belge racontait les terribles épreuves qu'il a endurées et délivrait un message d'espoir.

« Moi qui suis un enfant de la guerre, je ne peux supporter les images atroces des conflits actuels que je vois tous les jours dans les journaux et à la télévision » faisait remarquer Simon Gronowski, devant le public à la librairie Molière. « Dans les tensions qui opposent Israéliens et Palestiniens, par exemple, et plus particulièrement sur la bande de Gaza, je ne prends pas parti. Je pense à ces milliers de civils, et parmi eux de nombreux enfants, dont la vie est fauchée. Je suis certain qu'un jour ces deux communautés vivront un jour en paix ». Simon Gronowski, né le 12 octobre 1931 à Bruxelles, n'a pas été épargné non plus par les drames.

Bruxelles, 1943. Trois ans que les Allemands occupent la Belgique, trois ans qu'ils pourchassent les Juifs, trois ans que Simon Gronowski et sa famille vivent en sursis. Si le père est absent, pour cause d'hospitalisation, Simon, sa mère et sa soeur, par contre, seront arrêtés par la Gestapo. Ils transiteront tous trois d'abord par les caves sinistres de l'avenue Louise, puis par la caverne Dossin de Malines, antichambre de la déportation. Un mois avant l'annonce d'un transfert vers les camps de la mort.

Il saute du train

Chana, la mère, et Ita, la soeur, n'en reviendront plus. Heureusement, Simon a rendez-vous avec l'espoir... Le 19 avril, déporté dans le 20e convoi, il parvient - encouragé par sa mère - à sauter du train et s'échappe par miracle. Il a onze ans et demi. « Je dois ce salut à maman qui m'a mis sur le marchepied. Mais je pensais que je la reverrais, ainsi que ma soeur. Leur disparition a été un immense malheur dont je ne ne me suis jamais remis» confie-t-il. Pendant plus de 50 ans, Simon Gronowski ne va pratiquement pas raconter son parcours. Mais des experts et des spécialistes qui publient son nom (dont Maxime Steinberg dans ses importants travaux sur la déportation des Juifs en Belgique) veulent retracer l’histoire de l’attaque du 20e convoi et le contactent comme le « plus jeune rescapé de la déportation belge ».

Simon Gronowski a fait ensuite carrière comme avocat au Barreau de Bruxelles. Pianiste de jazz, il a joué devant le public, lors de sa conférence.

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photo: librarie Molière 

Son témoignage est republié dans une nouvelle édition revue et augmentée de « L'enfant du 20ème Convoi vers Auschwitz » aux éditions Racine.

JEAN-CLAUDE HERIN

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