Cette année, Charleroi danse s'associe au Carnaval de Charleroi par une danse citoyenne : « Rituels du Désordre » sur la place Verte. Les premiers pas étaient répétés à l'Eden.

Samedi, en début d'après-midi, ils étaient une bonne dizaine dans le bar de l'Eden (organisateur de la Grande Fabrique) à lever les bras, fléchir les jambes, taper sur leurs cuisses, former une ronde,... tantôt dans des mouvements lents, tantôt rapides. Le tout en parfaite synchronisation. Et bientôt, ils se pareront d'ailes. Qui sont-ils ? Des danseurs professionnels ? Eh bien, non... Des citoyens carolos emmenés par la chorégraphe Leslie Mannès de Charleroi danse. Et parmi les danseurs « en herbe » : Dimitri. « Je suis greeter (« accueillant ») à Charleroi. La force vitale de la danse nous rassemble. Et de plus pour fêter un moment convivial et populaire qu'est le Carnaval ! ».

Ce n'est pas la première fois que Charleroi danse propose une danse citoyenne, mais celle-ci se déroulera, cette fois, sur la place Verte, dans le cadre du brûlage et du procès du Corbeau, qui auront lieu le 21 février. Une grande première ! Les danseurs inviteront d'autres Carolos à les rejoindre et leur apprendront les pas ! Ce sera vraiment festif.

renverser les codes

La chorégraphie est celle du spectacle « Rituels du Désordre » à voir aux Ecuries de Charleroi danse, le 3 mars. Depuis 2015, la danseuse et chorégraphe Leslie Mannès collabore étroitement avec le compositeur Thomas Turine et le créateur lumière Vincent Lemaître. Leur écriture commune, cherchant à provoquer des expériences sensorielles fortes, a donné naissance au solo/trio Atomic 3001 (2016) et au trio Forces ( 2019). « Durant la période du Covid, nous avons eu l'idée de monter un spectacle participatif et d'immersion complète » souligne Thomas Turine.

« L'équipe artistique a mené une recherche sur la place et la fonction des rites dans nos sociétés actuelles. Par ses nombreuses pratiques rituelles, le Carnaval constitue un temps fort qui permet une remise en question du pouvoir et une inversion de l'ordre social. Les pauvres se moquent des riches, les faibles des puissants : par le jeu des masques et des déguisements, les codes établis volent en éclats »

JEAN-CLAUDE HERIN