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MARCINELLE- 15 août 1996: Affaire Dutroux: libération de Sabine et Laetitia

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Sabine et Lætitia, il y a tout juste 20 ans...

Alessandra d’Angelo  Le Soir Mag

Le 15 août 1996, deux fillettes apeurées étaient libérées de la cache de Marc Dutroux à Marcinelle.

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Sabine Dardenne et Laetitia Delhez en 1996, lors de la Marche Blanche. PHOTONEWS
    Sabine Dardenne et Laetitia Delhez en 1996, lors de la Marche Blanche. PHOTONEWS

Le 15 août 1996, les images de la libération de Sabine et Lætitia tournent en boucle. Les télévisions du monde entier découvrent aussi le même jour le visage de Marc Dutroux, celui qui incarne le mal, celui que l’on accuse d’avoir séquestré six enfants, de les avoir violées et d’en avoir tué quatre. Sabine et Lætitia sont les seules survivantes de cette indicible horreur. Vingt ans plus tard, elles ont réussi à se faire oublier par nécessité: tenter de “re-vivre ”. Les plaies resteront béantes à jamais, mais elles ont fait de leur enfance meurtrie une force. Dutroux ne les a pas démolies.

80 jours dans la cave

Le 28 mai 1996, à 7h25, alors qu’elle se rendait à l’école, Sabine Dardenne est enlevée par Marc Dutroux, dans la région de Tournai. «Cet endroit précis reste figé dans ma mémoire», écrira-t-elle, quelques années plus tard, dans un ouvrage autobiographique. «J’avais 12 ans, j’ai pris mon vélo et je suis partie à l’école» (2004), «C’est à ce moment qu’un monstre a tué mon enfance. Je venais de disparaître en une seconde du monde extérieur, pour être emportée par ce barbare crasseux et repoussant.» Dutroux tentera d’endormir Sabine, embarquée dans sa camionnette, avant de la placer dans un coffre. C’est dans ce coffre qu’elle débarquera dans la maison de l’avenue de Philippeville à Marcinelle. Dès le lendemain de son arrivée, l’enfant va scrupuleusement consigner dans un carnet, son “calendrier ”, les moindres détails de son quotidien avec son geôlier, le conditionnement, les privations et les viols à répétition subis, avec des symboles: une croix pour les “visites ” de Dutroux, une étoile rouge pour les sévices qu’il lui fait subir. «L’horreur est particulière, tant sur le plan de la torture physique que morale. Rien que le fait d’enfermer un enfant dans cet endroit, à supposer même que cela n’ait été que deux minutes, c’est monstrueux!», nous précise Jean-Philippe Rivière, son avocat, toujours en contact avec elle aujourd’hui.

« Trou à rat »

Dans la maison de Marcinelle, un escalier mène à une cave et, derrière une étagère, une cache, aménagée dans une ancienne citerne à eau, humide et sale, de 99 cm de large sur 2,34 m de long. Sabine l’appelle, le “trou à rat ”. Un semblant de sommier, un matelas pourri en décomposition, un seau hygiénique, deux faibles ampoules. Pour seules compagnies : sa montre, qui l’aidera à ne pas perdre la notion du temps, son cartable, ses cahiers scolaires, des crayons de couleurs et un jeu vidéo. Ses maigres vivres: des boîtes de conserve périmées, du pain rassis, du lait caillé et un jerricane d’eau du robinet. Sabine ne saura que bien plus tard que ce lieu sordide à l’odeur pestilentielle avait été précédemment occupé par Julie et Mélissa, les deux petites Liégeoises, qui y sont décédées. Sabine aura passé quelque douze semaines dans la cave, très exactement 74 jours toute seule, puis six jours avec Lætitia Delhez, 14 ans, que Dutroux amène à Marcinelle le 9 août 1996, après l’avoir kidnappée à Bertrix, tout près de la piscine communale. Le témoignage précieux de deux habitants de Bertrix, une religieuse et un étudiant, permettront d’identifier Dutroux. Arrêté le 13 août, il finit par révéler où il séquestre Sabine et Lætitia, libérées le 15 août.

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