CHARLEROI- Le Collège du Sacré-Coeur, solidaire des demandeurs d'asile
Hiba ( 16 ans), Elisseh ( 17 ans) et Féridé ( 18 ans), élèves du Collège du Sacré-Cœur de Charleroi , ont offert des sachets de friandises à 485 demandeurs d'asile, dans un centre de Belgrade ( près de Namur ). Cette distribution s'inscrit dans le cadre d'une vaste opération de solidarité de l'école.
Dans une ancienne caserne de Belgrade, reconvertie en centre de la Croix-Rouge pour demandeurs d'asile, le repas de midi constitue un temps privilégié de rencontre. La plupart des occupants sont des hommes isolés, venant de pays en guerre comme la Syrie, l'Irak et l'Afghanistan. Nombreux sont ceux qui ont perdu un ou plusieurs membres de leur famille. Obtiendront -ils des papiers qui garantiront leur présence sur le territoire ou devront-ils partir de la Belgique dans un avenir proche ou lointain ? Ici, l'incertitude est de mise, et l'attente souvent longue. Le Centre est ouvert le 18 septembre 2015. " Tout est mis en place pour accompagner les demandeurs d'asile pendant leur demande, ceci d’un point de vue aussi bien matériel que psychosocial " signale Iris Knuppel, directrice du Centre. Peu avant midi, Hiba, Feride et Elisseh, des jeunes respectivement de Marcinelle, Goutroux et Gilly, sont allés chercher, dans un hangar, des cartons contenant 600 sachets de friandises, récoltés lors d'une grande opération menée dans quarante classes de la 1ère à la 6ème secondaire du Collège.
Elisseh n'a pas hésité à donner un coup de main
excuses d'un demandeur d'asile syrien...
Certains étudiants n'en sont pas à leur première opération humanitaire. Féridé a habillé les tout-petits dans un centre de Thy-le-Château. " Ca fait vraiment plaisir de se sentir utile pour les autres!" souligne-t-elle. Le petit colis reçu après le dîner, les demandeurs d'asile répondaient par un immense sourire. Ironie du sort: la distribution se déroulait le jour même des attentats de Bruxelles. En anglais, un demandeur d'asile syrien s'est même excusé du mal commis. Il n’en est, bien sûr, pas responsable, fuyant un régime de terreur ! " C'est d'abord le sens du Carême , ainsi que le partage et l'humilité qui ont motivé l'école, à nous lancer dans cette action " pointe Baudouin Joachim, directeur du Collège du Sacré-Coeur. " Il n'est pas suffisant de s'émouvoir ou de s'indigner. Il faut agir." D'autres gestes ont été posés: plus de 550 repas syriens servis au restaurant de l'école, récolte de jeux de chaussures, de vêtements, de sacs et de valises pour des centres hébergeant des familles,... Au-delà d’une démarche concrète, une réflexion a aussi été menée avec les élèves. Tous ces gestes ne feront pas oublier leur drame personnel, mais apporteront un petit rayon de soleil ...
550 repas syriens servis au Collège du Sacré-Coeur( photo: Nathalie Papleux )