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CHARLEROI- André Henry: " Les luttes syndicales ont forgé un esprit de solidarité"

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André Henry au centre. A gauche de la photo,  son "vieux" compagnon de lutte:  Léon Stas. A droite:  Céline Caudron, licenciée en Histoire, qui a  co-écrit le livre avec Denis Horman, journaliste au périodique "La Gauche".

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Avec aussi Denis Horman et Jean Daems, ex-animateur de la Fondation Travail Université.

Dans "L'épopée des verriers du Pays Noir",  André Henry raconte  les  luttes qu'il a menées avec ses camarades, pour sauvegarder  l'industrie verrière dans la région.  L'ancien délégué principal de la Centrale FGTB  à  Glaverbel-Gilly présentait l'ouvrage, au cours d'une rencontre au Vecteur.    

André Henry est né en 1938,  dans une famille ouvrière à Gilly, entouré d'un frère et de deux soeurs.  A 15 ans,  il entre à la Verrerie de la Discipline, où son père a passé la quasi totalité de sa carrière professionnelle. Il y rencontre son compagnon Léon Stas, qui sera toujours de tous les combats à ses côtés.  A 16 ans,  il s'affilie aux jeunes métallos FGTB de Charleroi.  Sa première grande victoire syndicale, il l'a remportée, le 16 février 1973,  avec  l'occupation et l'élection d'un comité de grève à Glaverbel-Gilly. "  C'était une étape importante. Nous  avions prouvé qu'il était possible de réussir une grève en verrerie, tout en maintenant les salaires " explique le militant de la FGTB.  D'autres grèves ont suivi. En 1975,  la multinationale BSN-Glaverbel annonçait l'extinction du four de Glaverbel-Gilly et la fermeture du siège, entraînant la mise à pied d'une soixantaine de travailleurs. 6 semaines de grèves ont été décrétées.  Une grande manifestation a rassemblé près de 10 000 travailleurs au départ de la cour même de l'usine de Gilly. " Au-delà de Glaverbel-Gilly, 4000 verriers de la région étaient menacés" poursuit André Henry.  Le 17 février,  600 à 700 verriers carolos ont pris le train pour Paris. "On a monté 14 étages à pied, et on est entré dans le bureau du PDG!" se rappelle-t-il. "C'était vraiment un syndicalisme de combat!"

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André Henry, militant syndical de la première heure                                        

La carrière professionnelle d'André Henry s'est interrompue en 1984, alors  qu'il n'avait que 46 ans.  Il est resté au chômage pendant 19 ans.  Après  la perte de son épouse  en 1996, qui fut pour lui,  ses enfants et ses petits-enfants,  une période très éprouvante,  il s'engage à nouveau dans des activités militantes.  Il prend sa pension, à l'âge de 65 ans.  "Je ne regrette rien de mon engagement syndical et politique" insiste-t-il. " Les combats que j'ai menés ont exigé beaucoup d'énergie.  Mais, en même temps, ils m'ont permis de vivre des moments de fraternité,...Certains de mes camarades,  qui se sont investis dans des comités de grèves et de commissions de travail, en sont sortis métamorphosés. Comme quoi, la solidarité n'est pas un vain mot..." Même  s'il ne peut plus infléchir le cours des événements, André Henry  est d'ailleurs allé soutenir, lundi, quelques  180 travailleurs à Roux menacés par l'arrêt de production de verre solaire ( pour panneaux photovoltaïques ).  Sur la région de Charleroi, AGC compte encore  80 salariés à Lodelinsart, 120 à Fleurus, 140 à Seneffe, ainsi qu'un centre de recherche et de développement à Jumet. JCH

"L'épopée des verriers du Pays Noir", 206p., par André Henry, co-écrit par Céline Caudron, licenciée en Histoire,  et Denis Horman,  journaliste au périodique "La Gauche",  est paru aux éditions Luc Pire. Prix: 15 euros.  Pour toute commande: écrire à info@lcr-lagauche.be, en précisant le nombre d'exemplaires.

Lien permanent Catégories : Société

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