Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

FLEURUS-Stéphane Bourgoin, spécialiste des serial killers, était à la Bonne Source

bourgoin6.JPG

L'auteur... et ses lectrices

En parallèle à l'expo: " Le tueur en série", Stéphane Bourgoin donnait une conférence à  La Bonne Source.  Suite au viol et au meurtre de sa compagne aux Etats-Unis,  en 1976,  cet  auteur français s'est spécialisé dans l'analyse psychologique des serial-killers.  Il nous a livré ses réflexions, notamment sur les libérations anticipées.  Rencontre.

bourgoin4.JPG

Stéphane Bourgoin

-  Les Belges vous réservent toujours un bon accueil.  Comment expliquez-vous cela?

Stéphane Bourgoin:  C'est vrai... Et parmi eux, les Carolos m'apprécient tout particulièrement:  lors d'une conférence que j'avais donnée en mai dernier  à  la librairie Molière, nous étions plus de 200 ( dont une majorité de femmes,  qui constituent 75% de mon lectorat ) .  Il faut dire que les Belges ( tout comme les Français, d'ailleurs )  sont confrontés à de nombreuses affaires judiciaires:  Dutroux,  le tueur fou de Mouscron,  Ronald Janssen,...  Le fait que je maitrise bien ces dossiers me rapproche aussi de votre pays.

-  Dans la région  de Charleroi,  et plus précisément à Lodelinsart,  le cas de Steven Daubioul  ne vous laisse pas non plus indifférent...

S.B.: En effet.  Ce jeune homme de 26 ans a été arrêté en octobre de cette année pour l'assassinat de 2 personnes âgées:  Concetta Tarabella  et Emilia Liétard.  Le tueur supposé nie toujours les faits.  Mais certains éléments,  comme les crimes qui ont été commis dans le même immeuble à exactement  8 ans d’intervalle,  ou encore la vidéo à caractère pédophile trouvée sur son téléphone portable,  sont plus que troublants...

-  La justice belge vous semblerait-elle un peu plus" laxiste "qu'en France ?

S.B:  Sans aucun doute. Je suis frappé par la légèreté de certaines peines prononcées en Belgique, envers, notamment, des délinquants sexuels.  Quand de tels prédateurs s'attaquent à des victimes qu'ils ne connaissent pas, ils deviennent vite récidivistes. C'est là que réside le danger.  Avec le sentiment d'agir en toute impunité, ils finissent par moins soigner le mode opératoire,  et finalement,  par se faire prendre.  La France se montre beaucoup plus sévère en la matière: personne n'imaginerait  qu'on puisse libérer anticipativement Fourniret.   Il est clair que celui-ci restera en prison à vie.

- Par conséquent, vous êtes choqué qu'on ait pu libérer Michèle Martin avant qu'elle ait complètement purgé sa peine ?

S.B.:  Oui, je ne doute pas de la sincérité de Michèle Martin, ni de son désir de se réinsérer dans la société. Mais j'ai peur de son côté "manipulable".  Je crains que, face à un nouveau prédateur, elle ne soit de nouveau mal influencée.  Je pense que le citoyen doit faire pression sur la justice et sur les politiques,  pour mettre en place des peines en adéquation avec la criminalité des  multirécidivistes. Au Québec et en Suisse, des grilles d'évaluation sont mises en place pour évaluer le danger de récidive.

- Peut-on craindre, dans les années à venir, une augmentation de ce type d'homicide?

 S.B. Les chiffres, heureusement, montrent que ce type de criminalité est en baisse. En France, par exemple, 1500 personnes étaient tuées, il y a une vingtaine d'années, contre 780, l'année passée. Mais par contre, le nombre d'agressions gratuites, d'actes de barbarie, de viols,... est en constante évolution. Un phénomène inquiétant...

JEAN-CLAUDE HERIN

Lien permanent Catégories : Société

Les commentaires sont fermés.