CHARLEROI- Zoé Blusztejn, enfant juive cachée, témoigne au Centre Jeunes Taboo
Zoé Blusztejn entourée de jeunes
Durant deux années, Zoé Blusztejn a dû se cacher pour échapper aux Nazis. Aujourd’hui âgée de 82 ans, elle venait témoigner, au Centre Jeunes Taboo, de ce qu’elle a vécu, dans le cadre d'un mois consacré à la lutte contre le fascisme.
Zoé Blusztejn est âgée aujourd'hui de 82 ans
A Charleroi, Zoé Blusztejn est venue raconter comment elle a pu échapper aux rafles des Allemands pendant la seconde guerre mondiale, et cela avec la ferme intention de mettre les jeunes en garde contre toute forme de résurgence d’extrême droite. C’est par l’intermédiaire d’une association sportive et culturelle qui rassemblait les jeunes Juifs que ses parents d’origine polonaise se rencontrèrent, après leur arrivée en Belgique à la fin des années 20. Zoé naît en 1932 à Forest. Le premier jour de la guerre, elle se souvient que sa famille a failli perdre la vie : une bombe venait d’exploser, cassant les vitres de leur habitation. Elle a porté l’étoile juive, mais seulement un court instant : « Quand je suis arrivée à l’école, la concierge a vu cette étoile, et me l’a fait directement retirer. Elle m’a chuchoté à l’oreille qu’elle ne voulait plus jamais la revoir ! ». Le jour de ses 10 ans, la jeune fille a vu un rassemblement important de membres de sa famille. Elle comprendra un peu plus tard qu’il s’agissait d’une réunion importante de résistants. Elle sera cachée pendant deux ans, et sera « trimbalée » dans plusieurs villes : Ottignies, Morlanwelz, Bruxelles, Wezembeek Oppem,… : ce qui lui a ainsi sauvé la vie. Zoé va perdre la totalité de sa famille polonaise emmenée dans les camps de concentration, et une bonne partie de sa famille en Belgique, dont son père. Sa mère a pu être sauvée par un médecin juif allemand. Ce n’est que plusieurs années plus tard qu’elle se rendra compte de l’horreur des camps…
Le Centre Jeunes Taboo vandalisé par des extrémistes
Antoine Thioux et Laetitia Picaro
La rencontre avec Zoé Blusztejn s’inscrivait dans le cadre d’un conférence/débat organisée par le Centre Jeunes Taboo et par Laetitia Picaro, assistante sociale. « Lutter contre l’extrême droite est toujours une priorité de la Maison de Jeunes » rappelle Antoine Thioux, animateur. « La situation à Charleroi est assez préoccupante, puisque, suite aux dernières élections communales, 2 élus du Front National siègent au Conseil. Récemment, nous avons subi des déprédations ( huile de moteur dans la boîte aux lettres, vitres cassées,… ) de la part de groupes extrémistes. Cela est sans doute consécutif à notre campagne d’affichage contre des mouvements comme Nation, dirigé par Hervé Van Laethem, qui veut s’implanter dans notre Cité. Il faut être et rester extrêmement vigilants ! » J.C.H.