Installé confortablement dans "sa" salle de cinéma...

Mordu de cinéma, Francis Nicolas ( 65 ans ) de Jumet coule des jours heureux en visionnant d’anciens films.  Où ça ? Dans son garage qu’il a transformé en salle privée,  il y a plus de trente ans… !

Depuis qu’il est haut comme trois pommes, Francis Nicolas baigne dans le milieu du 7^ème Art. En effet,  une salle de cinéma «  Le Moderne » se trouvait  à proximité de son domicile à Thiméon où il passait la semaine, et une autre  «  Le Cinéville »,  à Viesville, non loin de chez ses grands-parents paternels, le week-end.  « Ce sont véritablement eux qui m’ont donné le goût du cinéma » affirme Francis Nicolas. «  A cette époque, on allait chercher des petits films à Courcelles ou à l’Inno à Charleroi . C’étaient, pour la plupart, des 16 mm». Peu après ses 20 ans, il achète, chez le photographe Chevalier à Lodelinsart,   un appareil sonore très performant : un Bell et Howell.  De 1972 à 1980,  il partage son temps entre l’entreprise Beecham à Gosselies, où il travaille comme opérateur de production,  et « le Caméo » à Jumet, où il est projectionniste.  Par la suite, Francis projettera également des films au Carollywood, en plus de son métier de chauffeur de bus et de métro à la TEC.

Ah! Le bruit des bobines...

Lorsqu’il achète sa maison à Jumet, en 1979, il aménage un garage de deux voitures de 12m de long pour en faire une salle de projection privée.  « Ma passion pour le cinéma grandissant, j’ai  toute de suite vu l’opportunité de réaliser ces travaux. Par la suite, j’ai acheté un autre garage galvanisé pour y mettre ma voiture » avoue-t-il.  Francis a fait l’électricité, installé 12 sièges provenant du cinéma « Le Botanique », monté la cabine de projection ( il possède trois projecteurs) , les rideaux,… tandis qu’un collègue s’est occupé de la menuiserie. 6 mois ont été nécessaires pour finaliser le projet.   A partir des années 90, notre cinéphile invétéré fréquente de plus en plus les bourses d’échange, en moyenne quatre par an.  

Le garage mesure 12 mètres de long

Quels sont ses choix ? Principalement, les films de guerre américains dans la ligne du « Pont de la Rivière Kwai »,  « La grande évasion »,… mais aussi les films français  joués par Jean-Pierre Marielle ( qu’il a vu deux fois au PBA ! ) , Lino Ventura,  Jean Rochefort, Philippe Noiret,… «  J’adore voir jouer les acteurs. C’est ce qui me procure le plus de plaisir !  » reconnaît-il.  Récemment, Francis s’est piqué d’une nouvelle passion : les scopitones ( petits clips musicaux réalisés dans les années 60). Pour s’en acheter ( le prix est assez  élevé ),  il n’hésite pas à revendre quelques films. « Mon épouse vient très rarement dans ma salle de projection. Par contre, elle s’y rend plus volontiers pour voir des scopitones ! »  dit-il avec amusement. Aujourd’hui retraité,  Francis regrette un peu le cinéma actuel : «  L’ère du numérique ne me convient pas. Les  machines sont  actuellement toutes automatisées. Par contre, quand j’entends « ronronner » ( le terme s’applique aussi à ses chats, car il en possède 5 !) les machines ,  je trouve que c’est magique ! »