Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ca bouge à Charleroi et dans l'entité ! - Page 344

  • CHARLEROI- Still standing for Culture: Quai 10 et L'Ancre ont fait de la résistance...

    cinéquai1.jpg

    une salle de cinéma occupée à 25% 

    Le film français « Adieu, les cons » a pu être projeté, samedi après-midi, à Quai 10, devant un public d’une cinquantaine de personnes. La séance s’est déroulée sans l’intervention de la police. 

    « Le geste fort, c’est vous qui le posez, en revenant au cinéma. Félicitations pour votre courage  ». C’est par ces quelques mots que Matthieu Bakolas, directeur du Quai 10,  s’adressait au public, peu avant la projection ( non autorisée) de «  Adieu, les cons », réalisé par Albert Dupontel, en 2020. 

    Ce film français,  qui traite de thèmes sociaux dans l’air du temps comme le burn-out, les maladies professionnelles,  le hacking, les violences policières, la naissance  sous X,… n’avait pas été choisi au hasard.  C’est en effet ce long-métrage qui avait été interrompu par la deuxième vague du Coronavirus.  Isabelle et Grégory s’en souviennent : «  A une semaine près, on aurait pu voir ce film !  Nous étions impatients de revenir ! » signalent-ils.

    cinéquai2.jpg

    sortie... sans contrôle ! 

    25% d’occupation de la salle

    A noter que ce couple de Montigny-le-Tilleul fait partie du groupe « Extinction Rebellion », un mouvement social International qui revendique l'usage de la désobéissance civile non violente.

    « Pour manifester notre mécontentement face au gouvernement, nous portons des masques à tête de tigre et de lion » ! 

    cinéquai3.jpg

    Isabelle et Grégory... rugissent ! 

    A l’intérieur de la salle 1, une cinquantaine de personnes avaient pris place, alors qu’elle peut en accueillir 198, soit 25% d’occupation.  « Nous comptions accueillir en tout 60 spectateurs, mais une dizaine d’entre eux n’ont pas pris leur place par solidarité pour le mouvement « Still standing for culture » pointe Angélique Parent, employée à l’accueil.

    « Je suis vraiment content d’avoir revu des spectateurs heureux dans notre établissement » poursuit Matthieu Bakolas. « Nous avons respecté le protocole sanitaire à la lettre. Nous n’avons pas voulu ajouter de stress supplémentaire, comme la prise de température, par exemple, avant d’entrer. C’était bien comme ça… Et puis, la police n’a pas fait de contrôle : elle s’est seulement trompée d’un jour, en venant vendredi soir ! »

    cinequai4.jpg

    Le public à l'issue de la projection avec Matthieu Bakolas

    Autre élément positif : le système de ventilation, installé en 2017,  est aussi très performant… Espérons maintenant une réouverture complète prochaine des salles.

    A L'ANCRE AUSSI

    De son côté, l'Ancre mettait sur pied son premier  «  Let’s talk about ». Dans cette formule, les artistes ne se livrent pas à un récital, mais bien à un échange en toute intimité avec le public. Régulièrement invité à l’Ancre au cours de ses spectacles « Nés poumon noir » ou «  Le grand feu » (en hommage à Jacques Brel),  Simon Delecosse, alias Mochelan » ouvrait les talk-shows.  

    talkshowmochelan1.jpg

    Les distances entre les spectateurs ont été bien respectées aussi à l'Ancre 

    L’enfant du pays a parlé de son parcours et de son univers musical, le tout émaillé d’anecdotes. Trois soirées sont encore programmées dans la saison.

    talkshowmochelan3.jpg

    Mochelan et Rémon Jr

    talkshowmochelan2.jpg

    Prise de température avant d'entrer à l'Ancre 

    Anne-Sophie de Fleurus, spectatrice ( à droite sur la photo)  «  On entend parfois que la culture est un secteur « non essentiel »:  cela me fait littéralement bondir ! Depuis plusieurs mois, mon mari et moi sommes vraiment en manque… Alors quand nous avons appris qu’un théâtre rouvrait ses portes, nous n’avons  pas hésité à nous inscrire. Nous nous attendions à ce que ce soit à Martinrou, puisque nous y avons un abonnement,  mais à l’Ancre,  c’est tout aussi bien. Une découverte pour nous !  ». 

    Jean-Michel Van Den Eeyden, directeur de l’Ancre : « Oui, bien sûr, l’ouverture des portes de l’Ancre, ce soir, est un acte de résistance et une prise de risques… Mais la culture, c’est toujours risqué ! En bravant un interdit, mon équipe et moi avons voulu montrer qu’il est parfois bon de désobéir. C’est le cas quand les décisions gouvernementales deviennent absurdes ou discriminantes par rapport à la culture. »

    Simon Delecosse, alias Mochelan : «  Je suis assez fier de commencer  les talk shows à l’Ancre.  Bon, c’est vrai, on a un peu l’impression d’être des hors-la-loi, mais le but n’est pas du tout de provoquer, mais bien signaler qu’il existe des alternatives, même en temps de crise.  »

    En fin de spectacle, la police est intervenue pour des contrôles d'identité, mais tout est rapidement revenu dans l'ordre.

    JEAN-CLAUDE HERIN

  • ROMAN DE BERNARD MOLLET: "Turbulences estivales" ou l'Effet papillon !

    turbulences.jpg

    L’action se déroule dans notre région. Deux paisibles familles sont fortement ébranlées par des événements tragiques, à quelques années d’intervalle.

    La suite, addictive et stupéfiante, est racontée dans « Turbulences estivales », un roman/ thriller signé par l’auteur carolo Bernard Mollet. Rencontre.

    - Dans votre premier roman, vous mettiez une grande part de vous-même. Ce qui n’est plus le cas dans le deuxième…

    Bernard Mollet (BM) : Il est vrai que dans « J’avais promis »,  je me projetais dans le récit par mon attachement à la nature et à la montagne,  ainsi qu’aux années 70 à 90, traversées dans ma jeunesse. Cette fois, j’ai changé de cap en m’intéressant au registre de l’intrigue, tout en restant  très attentif à la psychologie des personnages,  afin de permettre à chacun de plonger émotionnellement au cœur des évènements.

    Le pitch : deux familles tranquilles, des drames, des rebondissements et en parallèle, un personnage très mystérieux, une femme semblant séquestrée qui vient tout remettre en question, faire douter, voire manipuler le lecteur. Quels liens établir, quelle issue à cette fiction déroutante ?

    - Une bonne partie de l’histoire se passe entre Châtelet et Gerpinnes ainsi que dans la vallée de la Molignée…

    B.M.  Oui, dans le joli petit village de Sosoye exactement. Je tenais à ancrer le roman dans des lieux que je connais parfaitement, où je me situe avec facilité. C’est aussi le village qui a vu naitre le premier tueur en série belge,  un des pires criminels de notre pays qui a perpétré de nombreux meurtres. Lui et d’autres figures sombres traversent insidieusement le récit.

    - Pourquoi ce titre « Turbulences estivales » ?

    B.M. A l’instar de ce que l’on nomme « l’effet papillon », un petit événement anodin peut avoir d’importantes conséquences en cascade, même à distance. Ces turbulences ne sont peut-être pas toujours catastrophiques. Au contraire, elles peuvent remodeler positivement des destins, faire retrouver des chemins oubliés !

    - Qu'est-ce qui vous fait écrire, en général? D'où l'inspiration vous vient-elle ?

    B.M. Ce qui me fait écrire c’est l’amour de la langue et sa richesse, l’envie de raconter des histoires, le souhait de partager des idées. C’est le plaisir vibrant dans l’agencement des mots, dans la recherche de la bonne formulation pour transmettre un fait, une pensée, une émotion voire une atmosphère. C’est le bonheur de concrétiser, de mettre en forme le cortège d’idées et de réflexions qui s’entrechoquent dans mon esprit, de les poser et les observer avec recul. C’est aussi le délice de jouir du pouvoir absolu de l’auteur face à la fiction, celui de décider de tout, des personnages, des lieux, des ambiances et d’en changer à son gré, selon le cours qu’il veut donner à son récit.

    L’inspiration se trouve partout autour de nous, pour peu que nous soyons curieux des autres et du monde qui nous entoure, que nous observions et cherchions à comprendre, à envisager les choses à travers différents prismes. J’aime appréhender la personnalité des gens, les trajectoires de vie, les relations interpersonnelles, mais aussi les environnements qui nous façonnent.

    « Turbulences estivales » par Bernard Mollet, 15 , 230 pages. Disponible sur le site de « Le livre en papier » www.publier-un-livre.comou dans les Librairies : Molière à Charleroi, Grand’rue à Trazegnies, du Perron et Franco-Belge à Châtelet.

    PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-CLAUDE HERIN

  • EXPOSITION- Le Vecteur: Et si Charleroi devenait le Pays Bleu ?

    ciel.jpg

    Photographe et dessinateur, le plasticien Rémy Hans a nimbé de bleu les architectures et industries de Charleroi et des alentours. Lysiane Ambrosino, quant à elle,  nous emmène dans son monde enchanté, tapissé de fleurs… A voir au Vecteur jusqu’au 4 juin.

    C’est à une douce et originale rêverie que nous invite le plasticien Rémy Hans.  A travers ses clichés imprimés en bleu sur tulle, les structures métalliques  du Haut-Fourneau 4 ou encore les cheminées en brique rouge sortent de leur caractère brut pour devenir légers et vaporeux.  Dans la grande salle d’expositions du V2, volutes de fumées ou nuages, représentés sur une immense fresque,  semblent se confondre… Muni de son porte-mine bleu ciel, Rémy Hans donne également une dimension inédite et poétique aux terrils de la Boucle Noire ou encore à la station métro fantôme du Chet. En résidence, pendant deux mois à Charleroi, l’artiste montois a posé son regard neuf sur notre Cité. Pour certaines de ses œuvres, comme le « Le Voyageur », l’artiste s’est inscrit dans la veine du peintre Caspar David Friedrich, artiste influent de la peinture romantique allemande du XIXᵉ siècle.

    des nuages aux fleurs

    « Si la Belgique est surnommée parfois le Plat Pays, il n’en est rien de Charleroi, hérissée de ses terrils et de ses fûts de cheminées » souligne Rémy Hans. «  Les bâtiments, en guise de vestiges, traduisent les riches heures d’une ville où l’activité industrielle a été intense ». 

    ciel2.jpg

    Univers floral avec Lysiane Ambrosino

    Autre expo, autre univers, mais tout aussi « zen » avec la plasticienne Lysiane Ambrosino. Cette artiste bruxelloise, d’origine française, travaille le motif, les couleurs vives et franches avec une prédilection pour le thème floral qui lui rappelle Aix-en-Provence et Avignon, où elle a passé son enfance. «  A travers mes compositions, je fais voyager le public dans un jardin enchanté et coloré où l’imaginaire est roi, avec des motifs abstraits, des œuvres textiles, des couvertures matelassées, des ex-voto en argile, des impressions au pochoir,  et des formes aux contours abstraits et enfantins ». 

    ciel3.jpg

    Les expositions « Au cœur de la brume, les hommes se perdent » de Rémy Hans et « Jardin intérieur » de Lysiane Ambrosino sont visibles jusqu’au 4 juin au V2 et au Rayon du Vecteur, les mercredis, vendredis et samedis de 14h à 18h sur rendez-vous, au 30, rue de Marcinelle, 6000 Charleroi. Entrée libre - www.vecteur.be – 071/27 86 78.

    JEAN-CLAUDE HERIN