Une couleur rap aux chansons de Brel avec Mochelan et Rémon Jr

Sur la scène de L'Ancre, Mochélan, accompagné du musicien Rémon Jr, a porté quelques textes connus et moins connus de Jacques Brel, à travers « Le Grand Feu ». Une filiation certaine se confirme entre le chanteur belge et le rappeur carolo.

Conçu par Jean-Michel Van den Eeyden, à l'occasion des 40 ans de la mort de Jacques Brel, le spectacle « Le Grand Feu »  a encore véhiculé la même émotion, auprès du public de L'Ancre, trois ans après sa création.

Le jeu scénique, la gestuelle, les mimiques (quand il est en état d'ébriété, par exemple!) ainsi que l'interprétation du rappeur carolo ont gagné en intensité. Et l'on ne peut que frissonner en écoutant « Marieke » servi par un délicieux accent flamand, être secoué par « Les Flamingants » ou encore être touché  par « Les Vieux ».

Quant à la complicité entre Mochélan et Rémon Jr, musicien extrêmement doué au piano et au Pad, elle n'a fait que se renforcer à travers leurs échanges verbaux sur scène. Cette prestation, alternant musique et théâtre, est bluffante par les projections vidéo : on y voit notamment la tête de Mochélan dans les flammes d'un feu de camp, en lien avec le titre du spectacle.

«  L'écriture de Brel est universelle. Elle parle de ce qui touche même à l'essence de notre condition d'humain : l'amour, la liberté, le besoin d'aventure, la mort, la solitude,... » souligne Jean-Michel Van den Eeyden, metteur en scène. « A travers ses textes, il y a quelque chose qui se transmet à la relation à la vie et à ses étapes, à ses épreuves. Et ce sont ces enjeux essentiels que le spectacle fait résonner, avec le double objectif de faire connaître à la scène et à la voix des textes moins connus et avec un nouveau souffle.

 Rewind, « un album miroir »

Par son style empreint d'humour et une maîtrise impeccable de l'écriture, Mochélan, alias Simon Delecosse, s'est fait véritablement un nom sur scène. Dix ans après « Nés poumons noirs », un autre spectacle mis en scène par Jean-Michel Van den Eyden, l'artiste carolo sort « Rewind », porté par des mélodies tantôt jazz, tantôt soul, aux rythmiques inspirées du rap français des années 90.

Rewind se révèle comme un « album miroir » du retour aux sources d'un homme approchant la quarantaine. « C'est l'histoire d'un gars, également papa d'un garçon de 9 ans, qui rembobine ( « rewind ») le fil de sa vie » explique le chanteur. «  Il a besoin de passer par toutes les étapes-clés qui ont fait de lui qui il est aujourd'hui , pour retrouver un sens à la vie et savoir comment la poursuivre ».

En retrouvant le fil de sa destinée et avançant sereinement vers l'avenir, Mochélan offre dix nouveaux titres à son public. Resté fidèle à son style, l'artiste propose un rap posé, à l'écriture et aux paroles profondes.

JEAN-CLAUDE HERIN

Le public présent à Quai 10 

Dimanche, les séances au Quai 10 se sont déroulées sans intervention de la police. Pour rappel, les mesures du dernier Comité de Concertation demandaient la fermeture des cinémas pour raison sanitaire.

Les vacances de Noël sont habituellement des moments privilégiés pour se rendre au cinéma en famille. L'affiche proposée, cette année encore, au Quai 10, a tout pour plaire aux petites têtes blondes. Jugez-en plutôt :« Monster Family »2, « Mystère », « Tous en scène » 2, « Encanto »,...

Dimanche matin, 46 personnes sont venues à la première séance... avec la crainte toutefois d'être refusées à l'entrée. En effet, le Comité de Concertation, réuni mercredi, avait décidé de fermer les cinémas et les théâtres (entre autres) à partir de dimanche, afin de freiner la propagation du variant viral Omicron.

Samedi a été une bonne journée (plus de 300 spectateurs, en prévision d'une fermeture). Dimanche, toute l'équipe du Quai 10 était présente pour manifester son soutien par rapport à cette ouverture « non autorisée ». Parmi les spectateurs, Jean-Marc, accompagné de son épouse Chantal et de son petit-fils Lou, ne décolérait pas :«Nous trouvons les mesures gouvernementales complètement injustifiées. Etre ici est plus qu'un acte de résistance, c'est un acte de rébellion !  » tonnait cet ancien enseignant.

Aaron ira voir Spiderman et Matrix

Aaron, passionné de films d'action 

La journée s'est passée sans la moindre perturbation.

« A aucun moment, nous ne voulions faire courir le moindre risque au public, puisque le Collège des procureurs s'était déjà prononcé sur le fait qu'il n'y aurait pas de poursuite, en cas de verbalisation » note Matthieu Bakolas, directeur du cinéma. « Après une première action symbolique, menée en mai 2021, nous appelons, une seconde fois, à la désobéissance civile. Mais, cette fois, nous nous inscrivons dans la durée, puisque nous voulons continuer à diffuser tous les films pendant les vacances. Une fermeture mettrait des membres du personnel au chômage. De plus, nous n'avons aucune raison d'arrêter : nous exigeons le pass sanitaire et nous respectons les règles de distanciation entre les sièges ».

Quant au Complexe Pathé, il a fermé ses portes toute la journée de dimanche, et communiquera dans la semaine. Aaron (17 ans), regrettait de ne pas avoir pu y aller. «  Quand je viens dire bonjour à ma grand-mère à Montignies-sur-Sambre, je vais souvent voir un film. Ce que j'aime : les films d'aventure, fantastique ou d'action, comme « Spiderman » ou « Matrix ! »

JEAN-CLAUDE HERIN

Le Syndicat d'Initiative de Jamioulx, qui a illuminé la place ainsi que les alentours de l'église, n'avait pas le coeur à la fête, cette année encore, à cause des mesures sanitaires. « Les habitants sont vraiment découragés. Certains ont décoré leur maison, mais ils sont de moins en moins nombreux à le faire » signalaient Marie-Astrid et Carinne du SI.

Aucune animation n'était programmée pour Noël, alors qu'un petit spectacle était mis sur pied, l'année passée. Le Bar à Champagne a été supprimé également. Les bouteilles étaient vendues en take away.

J.C. HERIN