A l'entrée du Marignan avec le "capitaine" Victor Gravy  

Dans les années 1855-56, un mouvement de population important wallon s'est produit dans le Midwest des Etats-Unis. De quoi inspirer l'auteur carolo Victor Gravy et sa Bwèsse à Teyâte.

A l'entrée du Théâtre Marignan, le capitaine Victor Gravy et son équipage invitaient le public à prendre place à bord du « Belgenland » de la Red Star Line. Direction : le Nouveau Monde ! Comment 8000 Wallons se sont-ils retrouvés à plus de 6.500 Km de chez eux, en plein milieu du 19ème siècle?

Quels sont les événements qui les ont conduits jusqu’en Amérique ? Pourquoi ont-ils choisi le Wisconsin ? Comment ont-ils gardé la langue, les chants, les récits, les savoir-faire, les modes de vie mais aussi la générosité et la joie de vivre caractéristiques de leurs, de nos ancêtres ? C'est ce que raconte « Les Wallons du Wisconsin », une histoire inspirée du point de vue historique par le livre éponyme de Françoise l’Empereur et du point de vue théâtral par des textes ou spectacles de « Matière à rire », « l’Avare », « Titanic », « Roméo et Juliette ». Le tout arrangé à la sauce « Bwèsse à Tèyâte » par Victor Gravy.

Les raisons de ces départs étaient surtout économiques. Les gens étaient très pauvres dans ces régions wallonnes. Les terres étaient très divisées et ne suffisaient pas pour nourrir ces grosses familles. La maladie de la pomme de terre, à la fin des années 1840, a provoqué l’émigration de milliers de personnes, d’Irlande, de Scandinavie et de Belgique. Les raisons étaient aussi religieuses. Les protestants étaient très mal vus par les catholiques, et les prêtres catholiques lançaient même l’anathème sur ces familles, les incitant à émigrer. Dialogues épiques et mélodies homériques portent sur le destin de près de 50 personnages : des fermiers, ruinés par le mildiou une cabaretière jetée à la rue par son propriétaire, un détective et son « alcoolite » ou encore un curé avec quelques problèmes de foi ou de foie. Pour tout contact avec El Bwèsse à Téyâte : 0486 57 39 79. elbwesseateyate@gmail.com

JEAN-CLAUDE HERIN

photos: J.C. Hérin 

Après les BD : « Charleroi, des origines à nos jours » et « Gosselies, les Tchots d'hier et d'aujourd'hui », Philippe Glogowski et Gerardo Balsa invitent le lecteur à un périple autour de la Sambre et de ses affluents.

Grâce au trait très précis du dessinateur espagnol Gerardo Balsa et au scénario très documenté du carolo Philippe Glogowski, le lecteur pourra, cette fois, se balader de Lobbes à Walcourt, en traversant les 16 agglomérations qui composent l'agglomération de Charleroi. «  Nous avons élargi le champ avec, pour fil conducteur, la Sambre et ses affluents, qui sont les artères d'une vaste région de 400 000 habitants. L'accent a été mis sur l'Histoire, la diversité des paysages et des habitats, les activités économiques et ludiques, le patrimoine culturel,... » fait remarquer Philippe Glogowski.

« La BD fourmille de renseignements intéressants. Par exemple, la Sambre ne traverse pas la commune d'Anderlues, mais c'est sur ce territoire que se situe la limite de partage entre le bassin de Sambre-et-Meuse et celui de l'Escaut. La borne géodésique du Planty, à 212,24 mètres d'altitude symbolise cette limite ».

Le week-end dernier, les auteurs étaient en dédicaces au Bois du Cazier et à la librairie Molière. Marina, une cliente, faisait remarquer : « Mon amie m'a offert le tome 1. J'y ai découvert que jusqu'en 1867, date de démantèlement de la place forte, Charleroi a connu trois périodes de fortifications ». Sophie de Châtelineau poursuivait : « Le tome 2 précise bien que l'entité de Châtelet a toujours connu une forte activité économique. A la poterie de Bouffioulx, sont venus s'ajouter les forges, les verreries, les clouteries,... Le patrimoine culturel y a aussi toute son importance avec la maison Magritte, l'église Saint-Pierre et Saint-Paul, la chapelle Saint-Roch, la maison espagnole,... ».

L'album est complété d'un dossier documentaire de 15 pages contenant des informations culturelles et les acteurs économiques qui ont fait la prospérité de Charleroi et de sa région. « Charleroi et sa région au fil de l'eau » tome 2 par Balsa et Glogowski chez TJ Editions- 64 pages. Prix : 20 euros.

JEAN-CLAUDE HERIN

                                              Marina et Sophie, clientes

Une réception était organisée à la chapelle de Heigne à l'occasion de la sortie d'un nouveau recueil de poésies en wallon d'Achille Goethals.

«  Achile Goethals, c’è-st-in Dochârd, èyèt co pîre, c’è-st-in Flamind ! Mins a Ègne, tous lès djins l’ conèch’nut èt l’ wèy’nut vol’tî ! » s'exclamait l'historien local Pierre Arcq, lors de la cérémonie mise sur pied pour honorer Achille Goethals, venu présenter son nouveau recueil de poésies en wallon.

La chapelle d'Heigne était comble : 180 personnes. Et parmi le public,  on notait la présence de l'échevine carolo Babette Jandrain ou encore de l'artisan graveur Raymond Drygalski. L'animation musicale était assurée par le ténor Joël Minet.

Petit retour en arrière : Achille Goethals a donné des cours du soir pendant 13 ans en comptabilité à Monceau, puis en anglais, espagnol, allemand et russe à l'UT. Il était employé comptable chez Splintex Glaverbel. En 1955, il s'est marié avec Marguerite Baudoux et s'est installé à Jumet Heigne, en 1971. Il a participé activement à la rénovation urbaine de Jumet et a été une figure marquante de l'animation de quartier, via la radio J600 ou encore le Quadrille 1900. Construite par les Houtart, propriétaires des verreries Houtart à Heigne et à la Brûlotte, sa maison, entièrement rénovée, à la rue du Prieuré, appartenait aux Charbonnages du Centre qui y avaient logé des mineurs italiens puis turcs. Achille Goethals fait partie de l'Association des Anciens Mineurs de Jumet Heigne et, depuis 1970, de l'Association littéraire wallonne de Charleroi.

JEAN-CLAUDE HERIN

                de gauche à droite : Pierre Arcq, Raymond Drygalski et Babette Jandrain.