Samedi dernier, une marche aux flambeaux s'est mise en place au départ du Pont de la Résistance.

Bravant la pluie, une trentaine de citoyens et d'anciens sidérurgistes,  accompagnés par les échevins carolos Babette Jandrain et Maxime Hardy, se sont dirigés vers la porte 1 de Carsid à Marcinelle, puis vers le parking d'Industeel à Marchienne-au-Pont, où plusieurs animations étaient prévues : DJ Thierry Lemaire, Eddy Mouawy, Thorn, Black Dead,... La batterie et l'école de tambour de Marchienne Docherie participaient pour la première fois à la manifestation.

« En amenant les jeunes ici, mon objectif est de les sensibiliser à la sauvegarde de notre patrimoine industriel » note Bruno Génicot, professeur. « Mon grand-père a travaillé à la Providence, pendant une trentaine d'années, dans des conditions souvent extrêmes » poursuit Benjamin Scohy.

Benjamin Scohy 

également un devoir de mémoire

Cette marche aux flambeaux était la dixième organisée par le Comité de défense du HF4 de Carsid. « Au fil des années, ce rassemblement est devenu, plus que jamais, une lutte symbolique ainsi qu'un devoir de mémoire pour tous les sidérurgistes décédés » faisait remarquer Luigio Spagnuolo, président de l'Association Culture Haut-Fourneau 4 du Coeur de Charleroi. « Aujourd'hui, le combat pour le maintien du HF4 dans le paysage carolo continue. Les choses évoluent bien, puisque le groupe de travail a été reconnu par la Ville de Charleroi ». 2023 est aussi une année importante, puisque le HF4 a été inauguré il y a tout juste 60 ans.

JEAN-CLAUDE HERIN

Pour le plus grand plaisir des spectateurs, la troupe de la Ruche Théâtre s'encanaille au cours de sa revue annuelle ! A voir jusqu'au 26 novembre.

La formule gagnante de la revue cabaret de fin d'année de la Ruche Théâtre ? Rassembler des musiciens chevronnés : Sabrina (saxo, basse, guitare électrique), Fabrice (batterie), André (clavier)  et Paco (guitare), une quinzaine de comédiens/chanteurs motivés, et un public chaleureux. Le tout se déroule dans l'ambiance chaleureuse du Blue Bar.

Si les thèmes étaient plutôt « sages », dirons-nous, les années précédentes, comme la mer et l'exotisme, les anges et les démons, les chansons belges,... la troupe Nectar de la Ruche a bien a décidé de faire grimper, cette fois, la température, en s'attaquant au répertoire : « Canailles ». L'âge requis pour le public est d'ailleurs fixé à partir de 16 ans !

Le spectacle est présenté à la manière d'une sélection de candidats, sous la direction d'Eladia Cerrato, au cabaret « Bisous, Canailles ». S'y présentent une enseignante, un facteur, un joueur de foot, un prêtre,... Le répertoire puise dans des chansons mythiques et coquines françaises, lesquelles célèbrent l'Amour, avec humour, curiosité et un zeste de provocation, comme : « Sur des musiques érotiques », « Osez Joséphine », « Fernande », « La biaiseuse », « Le cul de Lucette », « Sensualité », ... On y fait des découvertes surprenantes, comme une chanson paillarde des Charlots : « Histoire Merveilleuse », qui parle du sexe sans aucun détour! La mise en scène est signée : Thierry Piron et Eladia Cerrato.

Les textes sont de Thierry Piron. La soirée cabaret « Les Canailles » se poursuit jusqu'au 26 novembre, à la Ruche Théâtre, 1, Avenue Meurée à Marcinelle. En semaine : 20h. Le dimanche : 16h. Réserver via info@laruchetheatre.be, http://laruchetheatre.be ou au 0473/39 00 82.

JEAN-CLAUDE HERIN

A travers des enfants aux têtes déformées, l'expo : « Les Ouineurs » de Thomas Tudoux remet en question notre société dirigée par le dépassement de soi. A voir au Centre d'Action Laïque et à L'Ancre.

Dans sa nouvelle expo, l'artiste breton Thomas Tudoux s'intéresse aux gagnants (les Winners qu'il rebaptise « Les Ouineurs »), en observant le passage entre l'enfance et le monde adulte, à travers le filtre de l'école et de la société. La grande salle d'expo du Centre d'Action Laïque est conçue comme un terrain de jeux composé d'une télévision, d'une marelle, de dessins d'enfants ou encore d'une balançoire, où les enfants ont la tête à l'envers. Une question se pose : ces derniers sont-ils en train de jouer ou d'être « pendus » par les gagnants?

« En utilisant des crayons de couleur, des teintes douces de pastel et du papier lisse, j'ai voulu rester dans le monde de l'innocence » précise l'artiste. « Mais à bien y regarder, les enfants ont des têtes monstrueuses. Ce que chacun des gosses énonce est une transformation pour conduire notre société vers plus de performance ou de dépassement de soi, ce qu'on appellerait :  la méritocratie. Mais rapidement, toutes les propositions se contredisent et sont loin de constituer un ensemble de mesures cohérentes » précise l'artiste.

Cette exposition est en résonance avec le spectacle « Kevin », à voir du 21 au 25 novembre à l'Ancre. Après avoir désacralisé l'orthographe dans « La Convivalité », les auteurs et comédiens Arnaud Hoedt et Jérôme Piron jettent, à travers leur dernière création, un regard naïf mais documenté sur les fondements de l'école, ses valeurs et ses enjeux.

L'expo « Les Ouineurs » est à voir dans le cadre du « Focus Droits Humains 75 » piloté par le CAL Charleroi. Visites libres jusqu'au 14 décembre au Centre d'Action Laïque, rue de France 31, sans réservation, du lundi au vendredi, de 10h à 16h, et à l'Ancre : sur réservation : mediation@ancre.be, pendant la semaine.

JEAN-CLAUDE HERIN