photo J.C.Hérin

Un vieux râleur provocateur et un hypocondriaque vont devoir partager la même chambre d'hôpital, faute de place. A voir dans « Chambre 108 », une pièce drôle et féroce au Petit Théâtre de la Ruelle.

La peur de la mort est au centre de la pièce « Chambre 108 »de Gérald Aubert. Le pitch : pensant qu'il est atteint d'une maladie grave, Charles Renoir, un cadre asocial, vient passer des examens à l'hôpital. Ce dernier est accueilli par une infirmière qui guide ses premiers pas dans l'établissement. Malheureusement pour Renoir, il ne reste plus de chambre individuelle. Par conséquent, cet hypocondriaque est placé dans une chambre occupée par René Bertillon, un retraité sans illusions sur la vie qui a pris en effet l’habitude de médire sur ses voisins de chambre. Une seule idée en tête : pourrir la vie de Renoir... Craignant une fin de vie certaine, les deux hommes cohabitent dans la même chambre d’hôpital. Ils n'en ont d'ailleurs pas le choix ! « Sous le regard tendre et professionnel de leur infirmière, ces deux hommes, soumis aux soubresauts de leurs angoisses et de leur désenchantement, vont devoir se subir, se heurter et lentement apprendre à se connaître » signale Jacques Delmeire, metteur en scène. Grâce à quelques répliques et situations qui invitent à rire, la pièce évite de tomber dans le mélodrame et nous offre un vrai moment de vie comme une ode à la joie. Si des sentiments sombres sont bien présents, l'humain, la générosité, l'élan du coeur...émanent aussi de la pièce. En quelque sorte, « Chambre 108 » invite à parcourir les étapes d'une prise de conscience qu'occasionnent la maladie et la vieillesse. Une comédie pétrie d'humour et d'émotion. Dans distribution, on retrouve Jacques Delmeire, Salvatore Vullo et Maïté Saint-Hubert.

JC Hérin

« Chambre 108 » par les Molières et Mocassins est à voir les vendredis et samedis à 20 h et les dimanches 16 h - séance supplémentaire le jeudi 25/11 à 20 h- jusqu'au 28 novembre 2021 au Petit Théâtre de la Ruelle, rue des Platicheux (près de la Ruche Verrière) à Lodelinsart - à deux pas de la Ruche Verrière, près de la Place Edmond Gilles. Prix : 16 et 14 euros- Réservations : 0474 388 032

JEAN-CLAUDE HERIN

Robert Dussart (1921-2011) fait l'objet d'une biographie par Adrian Thomas. Le fervent syndicaliste des ACEC sera au centre d'une conférence/débat, le 24 novembre, au Bois du Cazier.

Liégeois d'origine, Adrian Thomas, historien spécialisé dans l'histoire syndicale et communiste de Belgique, se plonge dans l'histoire sociale de Charleroi, à travers un ouvrage sur Robert Dussart, né à Dampremy il y a tout juste 100 ans, et décédé il y a 10 ans.

Pour mener à bien ses recherches, l'auteur s'est fondé sur les papiers de Dussart et des fonds répartis dans huit centres d'archives, et est allé à la rencontre d'une vingtaine de témoins qui ont bien connu le syndicaliste des ACEC.

«   De cet homme, que je n'ai malheureusement pas rencontré personnellement, il faut retenir un esprit particulièrement combatif, à travers une quarantaine d'années de luttes. Attaché au parti communiste, il a gardé une indépendance d'action, en étant ouvert aux autres formations politiques » signale le trentenaire. « Mais attention, il ne s'agit pas d'une hagiographie. Je garde un esprit critique » prévient-il. Au-delà du personnage, le livre retrace une histoire ouvrière à part entière des ACEC, non seulement de sa maison-mère située entre Marcinelle et Mont-sur-Marchienne, mais aussi de ses sites établis à Herstal, à Gand et à Ruysbroeck.

Le débat sera animé !

Le voyage commence au début du 20ème siècle, avec l’origine familiale minière du petit Dussart dans les corons, et traverse les années de guerre puis les fifties, pour s’emballer à partir de la « grève de siècle » en 1960-1961. Dans l'ouvrage, toutes les grandes batailles politico-syndicales de Dussart sont passées en revue, notamment la grève pionnière et victorieuse pour la semaine des 36 heures en 1979, jusqu’en 1988 (l'entreprise a compté jusque 2000 travailleurs), quand les ACEC sont démantelés. Le livre se prolonge même après le décès de Dussart, jusqu’à nos jours, alors que la lutte syndicale agite toujours le Pays de Charleroi. Mais les polémistes pointeront les actions du syndicaliste d'un doigt accusateur, en se demandant si Robert Dussart n'a pas précipité la chute des ACEC. Ou est-ce l'absence de stratégie industrielle de la Société Générale la fautive ? Le débat qui suit la conférence risque d'être animé.

JEAN-CLAUDE HERIN

« Robert Dussart, une Histoire ouvrière des ACEC de Charleroi » par Adrian Thomas, 498 pages, éditions Aden. Prix : 26 euros. La conférence/débat aura lieu le 24 novembre au Bois du Cazier, à 18h. Gratuit.

e Belge Rosario Amedeo a tourné au côté du célèbre Jackie Chan. Une aventure incroyable racontée dans la création : « Jackie Chan et moi », mise en scène par Jean-Michel Van den Eeyden.

Pour bon nombre de spectateurs, Jackie Chan est avant tout connu comme l'un des plus grands spécialistes du film de kung-fu et des comédies d'action comme en témoignent les titres : « Opération Dragon », « Police Story », « Rush Hour », « Le Royaume Interdit »,... Du célèbre cinéaste et homme d'affaires chinois, il sera également question, ce week-end aux Ecuries à Charleroi, non pas dans un énième film, mais bien dans une création théâtrale: « Jackie Chan et moi ». Au départ, il s'agit d'un texte inédit écrit par le comédien Rosario Amedeo.

Signalons qu'en 2012, ce garçon du Borinage, qui rêvait d'être acteur, a joué au côté de Jackie Chan, dans « Chinese Zodiac », une superproduction, dans laquelle Asian Hawk (joué par Jackie Chan) se lance sur les traces de douze statues en bronze figurant les signes du Zodique chinois ! A la lecture du texte, Jean-Michel Van den Eyeden a souhaité en faire un spectacle. L'accent est vraiment mis sur la scénographie.

un véritable parcours de vie

A l'instar d'autres pièces qu'il a mises en scène comme « Nés Poumon Noir », «  Un homme debout », « La Vedette du Quartier »,... le directeur de L'Ancre continue à sonder l'humain dans ce véritable parcours de vie.

Tout au long d'un savoureux monologue, pimenté de quelques scènes d'action, Rosario Amedeo retrace son périple dans le monde du cinéma, et fera vivre au public le choc culturel, les difficultés de la vie d'artiste, les scripts glissés sous la porte à 6 heures du matin pour tourner des séquences, quelques péripéties lors du casting, un « entretien d'embauche » avec « la » célébrité,... le tout avec la contrainte de parler anglais ! Si le cinéma apparaît souvent comme un monde magique, il aura aussi réservé quelques sueurs froides au comédien belge. Un spectacle tout public, drôle et touchant, rempli d'anecdotes, à découvrir  !

« Jackie Chan et moi » est à voir aux Ecuries de Charleroi danse, bd Mayence, 65 à Charleroi, le 26/11 à 20h30 et le 27/11 à 19h30. Tarifs : 15 à 10 euros. Réservations au 071/31 40 79 et via le site www.ancre.be

J.C. HERIN