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  • MARCHIENNE-AU-PONT : De la Providence au Rockerill !

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    De gauche à droite: Le DJ Globul, Michaël Sacchi et Julian Trevisan, attaché de communication - photo: JC Hérin 

    A la fois salle de concert et d'exposition, bar et espace de production culturelle, le Rockerill, initié par Michaël Sacchi en 2005, donne une seconde vie aux forges de la Providence, dont l'activité industrielle a fait de Marchienne-au-Pont un pôle économique de premier plan, surtout à la fin du 19ème siècle.

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    Le 21 mai 2005 est une date à marquer d'une pierre blanche, puisque la toute première activité du Rockerill se tenait dans les anciennes forges de la Providence : il s'agissait d'un vernissage des Têtes de l'Art, suivi d'un concert. « Mes amis artisans Benito Dussart, Gianfranco Burattin et moi avions déjà repéré l'endroit, quelques mois auparavant, lors d'une soirée Fantomas et nous l'avions trouvé intéressant comme lieu fixe pour nos expositions. (Nous étions itinérants jusqu'alors). La configuration des lieux nous a fait prendre conscience aussi de l'extraordinaire potentiel de la Providence pour y développer des activités culturelles » souligne Michaël Sacchi, fondateur du collectif artistique carolo. Sûr de son coup, ce dernier a mis la main au portefeuille sur ses fonds propres, avec son ami Thierry Camu, pour acheter le bâtiment.

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    Le Rockerill accueille toujours les Têtes de l'Art. Photo: J.C.Hérin

    Des festivaliers parmi les ouvriers !

    Ensuite, le Rockerill va connaître des moments assez « mémorables », dirons-nous... « De 2005 à 2007, nous avons mis sur pied des soirées clandestines, sous la forme de rave-party, de concerts punk ou techno,..poursuit Michaël. «  Lors du Technival, il arrivait que plusieurs milliers de personnes, en provenance des quatre coins de l'Europe, débarquent au Rockerill, parfois à partir d'un simple SMS.

    Comme la cokerie était encore en activité, des festivaliers se fondaient parmi les ouvriers. Je me souviens aussi de fourgons de police qui encerclaient le Rockerill !  Il a fallu que je m'explique auprès du bourgmestre de l'époque Jacques Van Gompel pour mettre le bâtiment en conformité et obtenir les permis d'exploitation».

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    Rockerill Festival: photo Th. Dupiéreux 

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    PLK à Uzine Festival21: Thierry D/

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    Rockerill Festival People: photo Chicorea 

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    PLK à Uzine Festival: photo: Axel Pics 

    En 2007, le collectif devient une véritable ASBL, constituée d'une bande de copains de Michaël, dont son toujours son ami DJ Jean-Christophe Gobbe, alias Globul, rencontré en 1982 lors de soirées arrosées au Nautilus. Notons que le Rockerill a bénéficié enfin d’une reconnaissance auprès de la Ville de Charleroi.

    A partir de 2009, l‘ASBL se professionnalise afin de pouvoir gérer les divers expositions, soirées et concerts dans de bonnes conditions. Les Têtes de l'art réaménagent les lieux tous les dimanches avec l'aide d'amis bénévoles.

    Démarrage des Apéros Indus

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    Rockerill Festival People- photo Chicorea 

    2010 est une grande année, puisque le film « L'Impitoyable poursuite » est projeté, avec la musique du label de Rockerill Record. Un documentaire intitulé « Le Passage du Feu » est également diffusé sur ARTE. Un subside de 20 000 euros annuel est accordé par le cabinet de la ministre Marie Arena. C'est aussi l'année du démarrage des Apéros « Indus »(triels), qui rassemblent des milliers de personnes, tous les jeudis, du printemps à l'été.

    En 2011, l'ASBL Rockerill décroche une première convention avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et la ville de Charleroi, et intègre le Club Plasma dans la foulée.

    La programmation du Rockerill s'étend à tous les styles musicaux à travers les soirées Flashforward, les concerts, l'Uzine Festival, le Reggaebus, le Rockerill Festival, le festival Reggae, la Flesh Factory,... Les événements sont gérés par les deux coordinateurs-programmateurs Michael Sacchi et Jean Christophe Gobbe.

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    Baby fire soirée concert: Crédit: Sharpy 

    Rachat par la Ville

    Jusqu'à la fermeture en mars 20 pour cause de pandémie, le Rockerill accueillait plus de 250 artistes et 40.000 personnes par an, et espère, bien entendu, sitôt la crise sanitaire passée, retrouver leur public. Pendant le confinement, une web-émission « Dites 33 » a été diffusée, dont le but est de mettre en avant des artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Conscient que le Rockerill manque de budget notamment pour la sécurisation des lieux ainsi que la rénovation énergétique, Michaël Sacchi a fait appel à la Ville pour qu'elle rachète le bâtiment, dans le cadre des accords START. « La facture pour faire de la grande salle de la Providence un lieu pouvant accueillir plus de 1200 personnes dans les meilleures conditions s'élève à 1 800 000 euros. Nous n'en avons pas les moyens. Charleroi deviendra propriétaire du Rockerill, mais mon équipe et moi restons les décideurs de la programmation. C'est bien qui compte ! »

    JEAN-CLAUDE HERIN

    Michael Sacchi, également chanteur et boxeur

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    Michaël Sacchi 

    Michaël Sacchi est né en 1966 à Charleroi et a grandi à Marchienne. Son grand-père Valentino est venu d'Italie et s'est installé à à Marchienne, en 1922, pour travailler à la Fabrique de Fer. Son père, Enzo, est né le 17 mai 1940, en plein bombardement de Marchienne. La famille a vécu à la rue de Thomas Bonehill.

    Après des études à l'Athénée de Marchienne et de Charleroi et à Saint-Luc à Mons, en publicité/marketing, Michaël débute en 1988 comme ouvrier monteur au département magazine, et a terminé en 2012 comme employé dans un bureau de logistique chez Hélio Charleroi à Fleurus. Avec son ami Thomas Rasseneur, puis rejoint par le percussionniste Nicolas Debroux, Michaël a lancé en 2012, à l'occasion d'un marché de Noël au Rockerill, Spagguetta Orghasmmond, clin d'oeil aux guinguettes italiennes. En 10 ans, le groupe a déjà totalisé une dizaine d'albums et une centaine de concerts.

    Depuis qu'il est jeune, Michaël Sacchi est aussi un passionné de boxe, qu'il a pratiquée pendant 7 ans. Il a même été entraîneur à Charleroi. Il prépare actuellement un ouvrage, dans lequel il met en lumière des gloires locales de la boxe, depuis le premier combat à Charleroi en 1887.

    La Providence : un appel au savoir-faire anglais

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    La Providence est l’une des plus anciennes usines de Charleroi. C’est aussi celle qui a contribué à l’essor économique de toute la région. Elle a donné des milliers d’emplois et a fait de Marchienne-au-Pont l’une des villes les plus riches d’Europe à la fin du 19 ème siècle. L'Histoire commence avec les forges de Gougnies appartenant au Conte Ferdinand Puissant d’Agimont. Ancien bourgmestre de Charleroi, ce dernier est aussi réputé comme maître-forgeron depuis 1811.

    En 1824, il est confronté aux difficultés d’expansion et à la concurrence de l’Angleterre, qui utilise des méthodes plus modernes, plus économiques et plus rapide. Pour ce faire, il décide de faire venir d’Angleterre l’ingénieur Thomas Bonehill qui aidait déjà d’autres industriels de la région. Les deux hommes veulent moderniser les forges et décident de bâtir une nouvelle usine dans un endroit plus stratégique situé à Marchienne-au-Pont. Ils construisent des nouvelles forges, une fonderie, et un laminoir et baptisent l’usine « Les Forges de La Providence ».

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    Les bureaux de la Providence 

    Les avantages de l’unité sont sa situation sur le long de la Sambre canalisée et du nouveau canal Charleroi-Bruxelles-Anvers qui sera inauguré en 1866 et sur un nouveau site charbonnier (le Puits Parent). De plus, le site se trouve sur une nouvelle voie ferroviaire (gare Marchienne-Mons-Bruxelles) et sur un axe routier important Mons-Charleroi.

     Fermeture du HF4 en 2012

    Malheureusement, les années 2000 sonneront le glas de l'entreprise, en proie à plusieurs restructurations et fusions (avec Cockerill Sambre- Groupe Arcelor et Usinor). En 2007, la dernière modernisation est effectuée au HF4 pour produire 170.000 tonnes d’acier par mois. La cokerie et le HF4 ferment définitivement en 2012. L'aventure commencée en 1832 se termine après 180 années d’existence !

    Malgré des perpétuels investissements, transformations, améliorations et modernisations l’usine de La Providence a cessé ses activités. Les raisons sont multiples : ouverture des marchés étrangers moins chers (Asie), fermeture des mines (matière première), crise du pétrole, outils trop lourds et trop onéreux à modifier (haut fourneau), problèmes écologiques (pollution de la cokerie),...

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    HF4 : Pour Ecolo, il faut sauver le Haut Fourneau de la démolition complète  - © Tous droits réservés

    A Charleroi, seule la Fabrique de Fer est passée au travers la crise car l’usine produit de l’Acier spécial Inox avec un outil performant (un four électrique de 180 tonnes toujours en activité). La Providence aurait dû investir dans un four électrique et non plus dans des hauts-fourneaux. C'est toute une page qui se tourne...

    J.C.HERIN

  • LIVRE- Tony Pana: Saint-Jacques de Compostelle: de l'imagination à l'action"

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    Tony Pana publie : « De l'imagination à l'action » : un carnet de voyages, où il relate son périple jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle. Le jeune cinéaste et aventurier carolo nourrit aussi d'autres projets.

    Au cours du festival de voyageurs « Carolodyssée », qui s'est déroulé en octobre 2020, à l'Auberge de Jeunesse de Charleroi, Tony Pana (Antoine Panagiotopoulos) avait eu l'opportunité de parler de son voyage « pas comme les autres ».

    Parti le 1er janvier 2020 (en hiver !), cet habitant de Montigny-le-Tilleul s'était élancé pour un voyage de 2000 km à travers la France et l’Espagne pour rallier Saint-Jacques de Compostelle, en 72 jours. A vélo, il a parcouru 300 kilomètres de la Vélodyssée et reprend la marche avant de passer la frontière espagnole à Irun, d’où il s’élance sur le Camino del Norte, répandu le plus sauvage. Tandis qu’il achève son périple, la crise sanitaire du Covid-19 s’aggrave dans le monde entier. L’Espagne est sur le point de fermer ses frontières.

    « Ce voyage, je l'ai plus entrepris comme une quête personnelle qu'un pèlerinage religieux. Bien sûr, la spiritualité, même si elle ne porte pas « d'étiquette », m'a habité durant tout le parcours. J'ai réalisé ce périple en solitaire, mais j'y ai aussi fait des rencontres passionnantes » souligne Antoine.

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    Le manuscrit est le journal de bord de l’auteur. Il y relate son itinéraire, les difficultés du chemin, ainsi que ses réflexions intimes et son état d'esprit dans les bons et les mauvais moments. Le jeune auteur, comédien et metteur en scène du film post-apocalyptique « AB Négative » ne veut pas en rester là. Il a pour projet de réaliser un nouveau long-métrage : « Carollywood Story », pour lequel il est phase d'écriture. Il se lance aussi quelques défis. Parcourir le Danube en kayak, et en solitaire, ainsi que marcher sur les pas d'Alexandre Le Grand. « En 2023, on célébrera les 2300 ans de la mort de ce grand conquérant. Ce serait l'occasion de faire une expédition à pied et à cheval. J'y pense fortement ».

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    «  De l'imagination à l'action » : par Tony Pana. Prix : 14, 34 euros. Disponible sur Amazon et dans les bonnes librairies.

    JEAN-CLAUDE HERIN

  • CHARLEROI- L' Ancre: Mochelan a "rappé" du Brel !

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                              Une couleur rap aux chansons de Brel avec Mochelan et Rémon Jr

    Sur la scène de L'Ancre, Mochélan, accompagné du musicien Rémon Jr, a porté quelques textes connus et moins connus de Jacques Brel, à travers « Le Grand Feu ». Une filiation certaine se confirme entre le chanteur belge et le rappeur carolo.

    Conçu par Jean-Michel Van den Eeyden, à l'occasion des 40 ans de la mort de Jacques Brel, le spectacle « Le Grand Feu »  a encore véhiculé la même émotion, auprès du public de L'Ancre, trois ans après sa création.

    Le jeu scénique, la gestuelle, les mimiques (quand il est en état d'ébriété, par exemple!) ainsi que l'interprétation du rappeur carolo ont gagné en intensité. Et l'on ne peut que frissonner en écoutant « Marieke » servi par un délicieux accent flamand, être secoué par « Les Flamingants » ou encore être touché  par « Les Vieux ».

    Quant à la complicité entre Mochélan et Rémon Jr, musicien extrêmement doué au piano et au Pad, elle n'a fait que se renforcer à travers leurs échanges verbaux sur scène. Cette prestation, alternant musique et théâtre, est bluffante par les projections vidéo : on y voit notamment la tête de Mochélan dans les flammes d'un feu de camp, en lien avec le titre du spectacle.

    «  L'écriture de Brel est universelle. Elle parle de ce qui touche même à l'essence de notre condition d'humain : l'amour, la liberté, le besoin d'aventure, la mort, la solitude,... » souligne Jean-Michel Van den Eeyden, metteur en scène. « A travers ses textes, il y a quelque chose qui se transmet à la relation à la vie et à ses étapes, à ses épreuves. Et ce sont ces enjeux essentiels que le spectacle fait résonner, avec le double objectif de faire connaître à la scène et à la voix des textes moins connus et avec un nouveau souffle.

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     Rewind, « un album miroir »

    Par son style empreint d'humour et une maîtrise impeccable de l'écriture, Mochélan, alias Simon Delecosse, s'est fait véritablement un nom sur scène. Dix ans après « Nés poumons noirs », un autre spectacle mis en scène par Jean-Michel Van den Eyden, l'artiste carolo sort « Rewind », porté par des mélodies tantôt jazz, tantôt soul, aux rythmiques inspirées du rap français des années 90.

    Rewind se révèle comme un « album miroir » du retour aux sources d'un homme approchant la quarantaine. « C'est l'histoire d'un gars, également papa d'un garçon de 9 ans, qui rembobine ( « rewind ») le fil de sa vie » explique le chanteur. «  Il a besoin de passer par toutes les étapes-clés qui ont fait de lui qui il est aujourd'hui , pour retrouver un sens à la vie et savoir comment la poursuivre ».

    En retrouvant le fil de sa destinée et avançant sereinement vers l'avenir, Mochélan offre dix nouveaux titres à son public. Resté fidèle à son style, l'artiste propose un rap posé, à l'écriture et aux paroles profondes.

    JEAN-CLAUDE HERIN