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CHARLEROI- "Le Pays Rouge" de Lucien Stoppele

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Lucien Stoppele peint les siérurgies du bassin de Charleroi

Les sidérurgies ont façonné le paysage industriel de Charleroi,  d’où le titre  « Le Pays Rouge »,  choisi par Lucien Stoppele pour son exposition,  montée dans le cadre du festival  « De Chair et d’Acier ».  L’exposition  regroupe 32 tableaux réalisés de 1987 à nos jours.  C’est Constance, son épouse,  qui l’encourage à fructifier ses talents artistiques.  Elle lui suggère de  s’inscrire à l’Académie des Beaux-Arts, à la rue Dourlet.  Ce qu’il fit, mais il n’y resta pas très longtemps,… n’aimant pas les contraintes de l’école !  Puis, avec un ami pharmacien, Lucien s’est mis ensuite à voyager, à visiter plusieurs expos, à découvrir l’impressionnisme  ( sa période de prédilection ). Ensemble, ils ont parcouru 22 000 km !  Rapidement, il s’intéresse aux industries de la région.  Cet univers est aussi celui de son métier. La Sambre,  les chemins de halage, les fumées,  le rougeoiement, les trains,… vont l’inspirer. « La sidérurgie me fait toujours rêver… J’ai toujours comparé les hauts-fourneaux à des cathédrales et nos terrils à des pyramides » A voir jusqu’au 10 mai  au Centre d’Action Laïque de Charleroi,  rue de France 31. Tel : 071/53.91.71. Mail : calcharleroi@laicite.net.

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               Un paysage fait de rougeoiement et de fumée

 

Comment réagissez-vous suite aux  centaines de pertes d’emploi chez Carsid, Arcelor Mittal,… ?

Je ne peux y rester insensible ! Quand je vois tous ces travailleurs, et parmi eux des jeunes, se demander comment ils arriveront à joindre les deux bouts,  ça me fend le cœur ! Mais c’est une période que je n’ai pas connue…

Tout marchait donc à la perfection,  à l’époque ?

Je ne dis pas ça !  Dans les années 80, les premiers signes de déglingue apparaissaient. Le train du laminoir 550 était à l’arrêt à Couillet. Les dix dernières années, je me suis occupé des archives locales. J’ai pris ma prépension à 52 ans. Je tiens à préciser, tout de même, que je n’ai pas été poussé  à la sortie. Mon épouse disposait de revenus, et je pouvais m’arrêter tout en assurant un bien-être matériel à notre couple.

 

Avez-vous gardé des compagnons de sidérurgie ?

Non, j’ai compté plus d’une trentaine de compagnons, mais le dernier est décédé,  il y a un mois et demi. Nous étions très soudés. Une ambiance de franche camaraderie régnait entre nous. A Sambre et Moselle et à Couillet, nous étions un peu comme des fourmis: il fallait, parfois,  plus d’1/4 heure pour sortir de l’usine, tant nous étions nombreux ! ( Impensable aujourd’hui !) Nous travaillions à pause, et tout le monde se connaissait, y compris dans mon quartier à Montignies-sur-Sambre.

 

Ce déclin, à quoi l'attribuez-vous?

 

Tout d’abord, à la technicité : c’est elle qui est une grande dévoreuse de postes de travail.  Aujourd’hui, on commande un laminoir avec un presse-bouton. De mon temps, tout n’était pas automatisé comme maintenant.  C’était la main de l’homme qui faisait tout,  et il  y avait du travail pour tout le monde ! Et puis, il y aussi les problèmes de compétitivité : des pays comme le Japon, la Russie,… produisent un acier de même qualité, mais nettement moins cher !

 

N.G : Aviez-vous l’envie de monter en grade ?

 

Non,  le 15 juillet 1953,  j’ai pris mon son sac et je suis parti travailler. J’avais 14 ans. L’école ne m’intéressait pas. Dans la sidérurgie, j’étais vraiment dans mon milieu !  J’étais aide-lamineur, et je manoeuvrais des barres d’acier.  Je n’avais pas de prétention de grimper dans la hiérarchie.  Mon métier me plaisait, car il me permettait de gagner correctement ma vie. Ma tâche n’était pas trop lourde, et je supportais la chaleur.

 

 Avez-vous transmis cette passion pour la sidérurgie ?

 

L.S. Mon fils Pascal ne s’y est jamais intéressé. Il est  infirmier. Mon petit-fils Simon non plus… Mais par contre, lui et moi avons en commun l’amour de l’art. Il réalise des dessins que j’expose dans mon salon !

 

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Avec Kevin Saladé, président du CAL

 

 

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