Complètement décalée, l'expo du « Musée du Détournement » prend ses quartiers pour la première fois à Charleroi jusqu'au 15 février 24.

Le numéro 1 du MR Georges-Louis Bouchez est transformé en Obélix et en Stromae (avec la coupe de cheveux de l'album « Multitude »!). Paul Magnette et Charles Michel se métamorphosent respectivement en tireur fou et en chien sur une affiche : «  Once Upon a time in Belgiwood ». La Reine Mathilde s'amuse à lancer des biscuits avec sa palette de ping pong. Un Marsupilami prend un visage humain. Muni de gants bleus, le Christ, proctologue, s'apprête à faire une intervention chirurgicale.

Les exemples de détournements (même les plus fous!) ne manquent pas à travers l'expo en cours au V2, dans lequel ont pris place les artistes, Trois mille 3000, Djizeusss, Herrade, Coucou Charles, Penseur étoile, Nils Bertho ainsi que les Carolos Un faux graphiste (s'intéressant particulièrement aux personnalités belges) ainsi que Jérôme Considérant, revisitant par ses pictogrammes les panneaux de signalisation.

« Le principe du Musée du Détournement est non seulement de présenter en un même lieu une sélection des différentes manières de produire des détournements, mais aussi de faire découvrir de (nouveaux) artistes » précise Didier Gosset, directeur du Vecteur.

un mode de communication à part entière

L'expo collective et itinérante brasse aussi bien les formes (impressions, sculptures, installations,...) que les sujets : politiques, religions, société de consommation,... « Le détournement est une, si pas « la » forme de transgression la plus universelle et la plus instinctive qui soit! » faisait remarquer un artiste du collectif, lors du vernissage. « En effet, qui n’a jamais dessiné de moustache ou noirci les dents de la célébrité en couverture du programme télé quand il était petit ? Avec l’avènement des réseaux sociaux, cette forme d'expression est devenue un mode de communication à part entière en permettant aux artistes-détourneurs de pouvoir toucher facilement un très large public ».

Pour ajouter une touche spéciale à chaque exposition, un « détourneur » local intègre l’équipe d’exposants. Ce qui rend l’événement unique à chaque fois ! « Le Musée du Détournement » est à voir au V2 jusqu'au 15 février au 30, rue de Marcinelle, à Charleroi, les mercredis, vendredis et samedis de 14 h à 18h. Infos au 071/27 86 78 ou au O472 77 69 39. info@vecteur.be

JEAN-CLAUDE HERIN

Caroline Dumont 

Charlouz Glamouz présentera, le 18 janvier, un show burlesque tout en strass et paillettes. Quatre artistes seront sur la scène, dont la Carolo Caroline Dumont.

Lady Red Charm. C'est le nom que s'est donné la danseuse Caroline Dumont. Après avoir été conquise, il y a quelques années, par un spectacle d'effeuillage à l'Eden, cette sympathique Carolo a créé son propre personnage burlesque. « Je la vois assez sensuelle, drôle mais aussi sombre. A l'instar d'une pivoine qui ôte ses pétales, je me dévoile progressivement au fil du spectacle. J'aime emmener le public dans des émotions particulières ».

En 2023, Caroline a été très sollicitée en tant que performeuse dans le Bohemian Burlesque Festival à Prague, au Pisa Burlesque Festival à Pise ou encore au Tremplin pour le Burlesque festival. « La Belgique, et surtout la Wallonie, sont un peu à la traîne pour ce genre de spectacle. J'aimerais dynamiser le genre aussi chez nous ».

plusieurs disciplines représentées

Après un show spécialement conçu pour les fêtes de fin d'année, Caroline Dumont, qui a créé le concept événementiel Charlouz Glamouz (un clin d'oeil à Charleroi !), renouvellera l'expérience de spectacle cabaret, le 18 janvier, de 19h30 à 22h30, en compagnie des artistes Miss Anne Thropy, Gemma Léfik et Quentin Vana.

« J'aimerais faire de ces soirées « cabaret burlesque » des rendez-vous réguliers au Théâtre Marignan. Avec ses chaises et ses fauteuils rouges, le bar Quinze 100 Guinzes est le lieu idéal, qui permet aussi une belle interactivité avec le public.

Le show alternera des numéros d'effeuillage, de drag et de mime. Nous ne voulons pas nous cantonner dans une seule discipline » poursuit Caroline. A noter que l'artiste fera un numéro spécial sur Charleroi, à travers T Shirt Mania. Entrées : 20 euros. Infos et réservations : 0474/07 66 69. www.theatremarignan.be

JEAN-CLAUDE HERIN

Romain Delhoux- Crédit: Little Monkey 

Habitant des Bons Villers, Romain Delhoux (35 ans) met en scène et joue dans « Alceste », inspirée par la mythologie grecque, le 18 janvier, à l'Eden. La pièce donne une vision plus contemporaine aux personnages.

Alceste (Adeline Vesse) et Admète (David Dumont), lors des répétions à Liberchies : photo : J.C.Hérin

Déjà un joli parcours artistique - et très complet! - que celui de Romain Delhoux ! Né à Liberchies et habitant aux Bons Villers, le jeune homme a, dès l'enfance, fréquenté les cours de danse classique à ''La Classe » dirigée à Dampremy par Cathy Jacques, élève soliste de Maurice Béjart. Puis, adolescent, il a suivi une formation artistique à l'Institut Sainte-Anne à Gosselies et a fait une 7ème année en stylisme et mode.

En parallèle, pendant 5 ans, Romain a pris des cours d'art dramatique à l'Académie de Gosselies, avant d'entreprendre un régendat en arts plastiques. Il a repris ensuite ses études au Conservatoire Royal de Mons, et est entré en 2012 dans la classe de l'acteur belge Frédéric Dussenne, d'où il est sorti en 2016.

A l'âge de 17 ans, il s'est inscrit dans une agence de mannequinat et fait régulièrement des shootings photos. « C'est un exercice que j'apprécie particulièrement » fait-il remarquer.

« Ma différence est une force  »

Depuis 2019, Romain Delhoux est le coordinateur de l'ASBL « Art et Etre ». Cette compagnie développe deux axes de compétence. Le premier est la création de spectacles professionnels (théâtre, musique et danse ) et le second la création de cours et d'ateliers d'art. C'est dans ce cadre que l'artiste présente le spectacle « Alceste »à l'Eden et donne des cours d'art plastique et de danse contemporaine au Centre Culturel de Pont-à-Celles. C'est aussi là que, les 16 et 17 mars, Romain se produira dans un seul-en-scène : « Né pour être viril ».

« Ce spectacle, très personnel, raconte ma vie et les obstacles que j'ai surmontés. Non, je ne jouais pas au football comme les autres garçons de mon âge. Fréquentant une école de danse classique, j'étais souvent sujet à railleries. Mais aujourd'hui, cette différence est devenue une force ».

JEAN-CLAUDE HERIN

« Alceste » intègre le théâtre, la musique et le chant

Dans la mythologie grecque, Alceste,  fille de Pélias et femme d'Admète, accepte de mourir à la place de son mari, mais elle est arrachée des Enfers par Héraclès. Son sacrifice a été le thème d'une tragédie d'Euripide. « Ce n'est pas cette version que j'ai suivie, mais celle plus contemporaine de Karim Dumoulin, que j'ai encore retravaillée » précise Romain Delhoux. « Cette réécriture permet de prendre encore plus de recul et de faire écho à différents thèmes, comme l'isolement vécu au temps du Covid, la vieillesse, la violence sexuelle,... ». Le mur du fond de scène est circulaire pour englober les actions. Le spectacle intègre à la fois le théâtre (Alceste est jouée par Adeline Vesse et Admète par David Dumont), la musique et le chant. La distribution compte 7 comédiens. La scénographie est signée Claudio Russoniello. A voir à l'Eden, le jeudi 18 janvier, à 13h 30 et à 20h. Prix plein : 15 euros (25 euros : soutien à la troupe : 25 euros). Infos et réservations : 071/20 29 95.

J.C.HERIN

Une belle distribution