Oufti ! Rev'là les Gauff' à la Comédie Centrale !

Une fois de plus, le groupe liégeois se lâche. Et ça fait du bien pour les zygomatiques ! « Ze Déconfi'Tour » est à voir jusqu'au 18 février.

lls sont complètement zinzins, ces Gauff ! Et c'est pour ça qu'on les aime. Chez ces Liégeois pur jus, la folie n'a pas de limite et la bonne humeur communicative. Se transformer en poireau géant ou en Rosette Kinkin (« Elle venait pas pour l'amour, mais uniquement pour qu'on la bourre »), tout est possible ! On rigole aussi des accoutrements tous plus originaux et déjantés les uns que les autres.

Et que dire de ces pèlerins partis à Banneux, « ce ptit vilaach mythiq où la Vierch apparut » ! Dans « Ze déconfi'Tour », leur dernier spectacle en version acoustique, Francis Joskin, Pol Boubiet, Marcel Teugels, Willy Péters et D.J. Didgé emmènent le public dans un univers surréaliste 100% « à la belge ».

Les Gauff' saluent leur public 

Charleroi est aussi pointée, puisqu'on apprend que « La société des amputés de Charleroi cherche des membres et que ça va leur coûter un bras ! ». Après avoir mis une sacrée ambiance au Festiv'été de Fleurus, l'été dernier, les Gauff' déposent à nouveau leurs valises à la Comédie Centrale. Le spectacle mélange des titres connus des Gauff' comme «  Vamos A Salou », « Helle », « Ah, quel bonheur ! » ainsi que de nouveaux titres, de nouveaux sketches, des surprises,... « Charleroi nous réserve toujours un accueil extrêmement chaleureux. On vient toujours ici avec beaucoup de plaisir » confiait D.J.Didgé, qui a intégré le groupe en 2008, à la fin d'une représentation.

« Qui aurait cru que notre groupe, qui s'était formé pour une seule soirée à Kinkempois serait toujours là, 30 ans plus tard , et remporterait autant de succès ? » Le set acoustique des Gauff' « Ze Déconfi'Tour » est à voir jusqu'au 18 février, au Comédie Centrale, 33, rue du Grand Central à Charleroi. Pour toute info : 071/ 30 50 30.

JEAN-CLAUDE HERIN

Du rire et du délire ! 

La pièce s'intéresse à la fidélité, aux relations de couples et à la maternité. A voir jusqu'au 11 février.

Toujours très actif dans la région de Charleroi, le Cercle Wallon de Couillet a soufflé, l'an passé, ses 120 bougies, en présentant d'ailleurs une revue très entraînante racontant son histoire, ainsi que celle de ses fondateurs. La pièce jouée actuellement : « Sacrè Rosses » est à la fois un divertissement et un spectacle de société.

Que le spectateur soit averti  dès le départ: ce qui devait être un dîner de famille convivial va rapidement tourner à un grand déballage, où tous les coups bas (ou presque!) et mesquineries sont permis.

L'intrigue en quelques mots : des belles-soeurs et leurs maris sont invités dans la maison de campagne de Nicole, une jeune fille, un peu naïve, mariée à Franky. On y retrouve aussi Mathilde, « l'intello » mariée à Yvan, frère de Francky et David, ainsi que Christelle, la bourgeoise, mariée à David. L'arrivée de Talia, secrétaire, elle aussi invitée, va mettre le feu aux poudres...

« Cette bombe sexy, légère, nature, crée la suspicion et la jalousie chez les belles-sœurs, agissant comme le grain de sable capable de faire exploser les non-dits, les fantasmes, les mensonges, les faux-semblants et même les couples… » explique Philippe Decraux, adaptateur de la pièce en wallon carolo et metteur en scène. Dans tout ce petit monde, comment chacun va-t-il réagir face aux nouvelles révélations ?

Le mystère reste entier, tout comme les révélations qui attendent d'être déballées. D'après « Les Belles-Soeurs » d'Eric Assous.

Avec Joëlle Delahaut, Jocelyne Joachim, André Want, René Mairy, Vanessa Mayard, Philippe Decraux, Isabelle Leclercq. A voir les 9 et 10 février à 19h30 et le 11 février à 15 h au Centre Culturel de Couillet, rue Vandervelde 2/4. Prix : 10 euros. Réservations : 0497/ 05 88 06.

JEAN-CLAUDE HERIN

                                    Judicaël Vlieghe et la violoniste Marie Léonard.

Rescapé de l'attentat de Charlie Hebdo, le journaliste Philippe Lançon a livré le récit de sa reconstruction dans l'ouvrage autobiographique : « Le Lambeau ».  Sur la scène du Poche, le comédien carolo Judicaël Vlieghe, accompagné de la violoniste Marie Léonard, fait revivre quelques temps forts. Du 1 au 4 février.

Philippe Lançon 

Né en 1963 à Vanves, Philippe Lançon est écrivain et journaliste au quotidien Libération et chroniqueur pour Charlie Hebdo. Le 7 janvier 2015, ce dernier est gravement blessé au cours d'un attentat terroriste contre Charlie Hebdo. Il subira jusqu'à 22 passages au bloc opératoire. En 2018, il raconte cette tragédie dans un livre intitulé « Le lambeau », terme qui désigne un terme permettant d'apporter du tissu pour réparer une perte de substance. Cette technique chirurgicale, Philippe Lançon y a eu recours pour la reconstruction de sa mâchoire (13 interventions au total!). Le 5 novembre de cette année, il reçoit pour ce livre le Prix Femina. Sans chercher à expliquer l'attentat, l'auteur livre un récit bouleversant, mais plein d'espoir, où la résilience est omniprésente. En opposant à la barbarie son humanité humble, « Le lambeau » questionne le lecteur sur l'irruption de la violence guerrière dans un pays qu'on croyait en paix.

un outil contre la barbarie

Touchée par ce récit, la metteure en scène carolo Annick Poulain a décidé de monter un seul-en-scène. «  J'ai relu l'ouvrage de Philippe Lançon plusieurs fois afin d'en faire un découpage cohérentbarie et homogène, en respectant les mots à la lettre » explique la metteur(e) en scène Annick Poulain. « Ce récit est aussi un plaidoyer sur la puissance de l'Art, de la culture comme éthique de vie, comme outil contre la barbarie, comme rempart contre le découragement et la détresse. Sans ce monde intérieur riche et foisonnant, Philippe Lançon ne serait peut-être pas passé à travers cette terrible épreuve ».

Soulignons la performance de Judicaël Vlieghe. Plutôt habitué au divertissement, celui-ci interprète le texte - pendant 90 minutes! - en y mettant à la fois de l'émotion et de l'humour. Le comédien carolo sera accompagné par la violoniste Marie Léonard qui interprétera des morceaux de Jean-Sébastien Bach. La mise en scène fait donc la part belle à la musique, qui le suivra jusqu’au bloc opératoire avec la complicité des soignants.

« Le Lambeau », une création de la Cie ClairObscur, est à voir les 1, 2 et 3 février à 20h et le 4 février à 15h au Poche

Annick Poulain et Judicaël Vlieghe - photo JC Hérin