A gauche, Linesay, organisatrice 

Sous un beau soleil, la Carolorientation invitait les familles à se plonger, samedi dernier,, dans l'univers de la Ville de Charleroi et de ses commerçants locaux.

- Les millions de carrés de verre qui composent la mosaïque de l'église Saint-Christophe sont-ils en cuivre, en diamant, en or ou en argent ? - Sur la fresque Street Art que l'on peut voir du pont Roi Baudouin, les personnages représentent-ils les Schtroumpfs, Blanche Neige, Mickey Mouse ou Le Petit Chaperon Rouge et le Loup ? - Quelle forme géométrique est représentée au centre de la façade de la Maison Dorée? - Devant le panneau de signalisation devant lui, Gaston doit-il laver sa voiture, ne pas stationner, céder le passage ou respecter une priorité de droite ?

Les participants à la deuxième édition de la Carolorientation devaient répondre à toutes ces questions et d'autres encore. Ils étaient 86, samedi après-midi, sur la place Verte à se lancer dans cette aventure.

Au bureau de Maître Hembise 

sport, culture et rencontres

« Vous avez une carte de Charleroi? Un dossard ? La liste des 11 balises? Une gourde pour vous désaltérer ? Eh bien, partez alors ! » lançait, après un échauffement, Linesay (ou Lilly), l'organisatrice et la coordinatrice de l'ASBL Moov'Ti. Le parcours passait par la Ville Basse, la place de la Digue, le parc Reine Astrid et la place Charles II ( Maison du Tourisme). But : permettre aux gens de faire du sport et de manière ludique, créer des moments en famille, et aller à la rencontre des commerçants du Centre Ville.

à l'espace Gaming de Quai 10 

«  Nous venons régulièrement à Charleroi. C'est l'occasion aussi de mieux connaître la Ville » faisait remarquer Isabelle de Montignies-sur-Sambre, maman de Clément (8 ans) et de Baptiste( 13 ans). Et à l'issue du parcours, tout le monde est reparti avec un cadeau !

JEAN-CLAUDE HERIN

Une église bien remplie... dès 4 heures du matin 

Julie Patte et Babette Jandrain 

Dès l'aube, des centaines de marcheurs, des musiciens, des chevaux,... convergeaient vers les places du Prieuré et Jules Francq, ainsi qu'aux alentours. Une belle journée s'annonçait.

Les Jockeys de Roux ouvrent le Tour 

Cette année, Jumet n'a pas dérogé à la tradition de célébrer la messe des pèlerins... à 4 heures du matin ! A cette occasion, la chapelle de Jumet Heigne était archi-pleine.

Des membres des 3 Comités du Tour, des marcheurs, des habitants de Jumet,... y avaient pris place, de même que Babette Jandrain et Julie Patte.

« Nous sommes des fidèles du Tour depuis quelques années déjà. Nous marchons jusque Roux, et puis nous soutiendrons le moral des troupes durant toute la journée ! » lançaient les échevines carolos. A l'extérieur, sur la place du Prieuré, les discussions, mêlées aux hennissements des chevaux et aux premiers airs de musique, allaient bon train.

« Je n'ai pas du tout dormi de la nuit ! » lançait un marcheur. Une phrase relayée par d'autres, heureux de revoir une édition normale de la Madeleine. Oui, les Jumétois étaient vraiment enthousiastes et motivés ! Assis sur un muret, Francis et Marie-France, ainsi que leurs enfants Morgane, Kyllian et Démétan, regardaient passer tout ce petit monde.

des bouteilles d'eau à distribuer !

« Nous sommes bénévoles sur le Tour. Nous circulerons avec notre camionnette et nous assurerons l'intendance sur le parcours, ainsi qu'à différents points d'arrêt. Nous avons fourré des centaines de sandwiches que nous a livrés le Centre Paroissial de Jumet » expliquait Francis. «  Nous avons aussi pensé aux bouteilles d'eau, car il va faire très chaud ! ». Progressivement, les différents groupes se forment, en ordre de marche.

« Nous partirons les premiers, comme toujours ! » signalait Ambre, de la Société Royale des Jockeys de Roux. 22 kilomètres attendaient les marcheurs. A 200 mètres de la place du Prieuré, la place Jules Francq était aussi très animée. Les bars étaient ouverts, et déjà une joyeuse ambiance y régnait, tout comme au Coq Gaulois, à la rue Anseele, où s'étaient donné rendez-vous plusieurs groupes.

JEAN-CLAUDE HERIN

Elles portent les reliques de Notre Dame 

La foule dès 5 heures du matin ! 

A l'église Saint-Antoine, l'Unité Pastorale de Charleroi a dit un dernier au revoir à Artem Dymyd, jeune Belgo-Ukrainien, mort lors d'un bombardement en Ukraine. La cérémonie était co-célébrée par son père Mychajlo, prêtre orthodoxe.

L'église de Sainte-Antoine était bien remplie (85 personnes) et l'émotion bien présente pour honorer la mémoire de Artem Dymyd (27 ans), tué le 18 juin dernier, alors qu'il était allé combattre pour son pays, par un tir d’artillerie russe dans la région de Donetsk, entre les villes de Mikholaiv et Kherson. Artem est le fils de Mychajlo Dymyd, un Carolo marié à une Ukrainienne, qui officie en tant que prêtre gréco-catholique à Charleroi.

La cérémonie inter-rituelle, organisée par l'Unité pastorale de Charleroi, a commencé par une messe en présence de 5 prêtres catholiques, dont le doyen carolo Daniel Procureur. Cette première partie était composée de chants tantôt en français, tantôt dans une langue africaine par la chorale qui anime les messes "Aux couleurs africaines".

Ensuite, après la bénédiction finale, une prière a été chantée a cappella par 3 prêtres orthodoxes du Diocèse de Tournai pour les Ukrainiens: Mychajlo Dymyd, père de Artem, Adam Figurek et Basile Hovhera. Cette deuxième partie constituait un rituel pour les défunts dans la tradition byzantine.

Mychajlo, père de Artem 

Artem, un héros pour la liberté.

« Merci d'être venus ce soir pour prier spécialement pour le repos éternel de l'âme de mon fils Artem, au Royaume des Cieux » a souligné l'abbé MychajloDymyd. « Pour comprendre le sacrifice d'Artem, il faut retourner au jour où il est devenu un homme libre. C'était le jour de son baptême. Le martyr d'Artem, c'est la mort pour les prochains, alors beaucoup de fois incomprise, mais présente aujourd'hui en Ukraine. Les jeunes Ukrainiens meurent pour la liberté de l'Ukraine et de l’Europe. Parce que Artem vivait pour son prochain, il n'a pas hésité à combattre et à regarder la mort dans les yeux. Pour cette raison, il est déjà aujourd'hui considéré un héros par diverses générations d'Ukrainiens et pas seulement ».

Artem était sniper et il faisait partie du bataillon d'Azov. Il a été enterré à Lviv (Ukraine) le 21 juin dernier.

JEAN-CLAUDE HERIN