A l'église Saint-Antoine, l'Unité Pastorale de Charleroi a dit un dernier au revoir à Artem Dymyd, jeune Belgo-Ukrainien, mort lors d'un bombardement en Ukraine. La cérémonie était co-célébrée par son père Mychajlo, prêtre orthodoxe.

L'église de Sainte-Antoine était bien remplie (85 personnes) et l'émotion bien présente pour honorer la mémoire de Artem Dymyd (27 ans), tué le 18 juin dernier, alors qu'il était allé combattre pour son pays, par un tir d’artillerie russe dans la région de Donetsk, entre les villes de Mikholaiv et Kherson. Artem est le fils de Mychajlo Dymyd, un Carolo marié à une Ukrainienne, qui officie en tant que prêtre gréco-catholique à Charleroi.

La cérémonie inter-rituelle, organisée par l'Unité pastorale de Charleroi, a commencé par une messe en présence de 5 prêtres catholiques, dont le doyen carolo Daniel Procureur. Cette première partie était composée de chants tantôt en français, tantôt dans une langue africaine par la chorale qui anime les messes "Aux couleurs africaines".

Ensuite, après la bénédiction finale, une prière a été chantée a cappella par 3 prêtres orthodoxes du Diocèse de Tournai pour les Ukrainiens: Mychajlo Dymyd, père de Artem, Adam Figurek et Basile Hovhera. Cette deuxième partie constituait un rituel pour les défunts dans la tradition byzantine.

Mychajlo, père de Artem 

Artem, un héros pour la liberté.

« Merci d'être venus ce soir pour prier spécialement pour le repos éternel de l'âme de mon fils Artem, au Royaume des Cieux » a souligné l'abbé MychajloDymyd. « Pour comprendre le sacrifice d'Artem, il faut retourner au jour où il est devenu un homme libre. C'était le jour de son baptême. Le martyr d'Artem, c'est la mort pour les prochains, alors beaucoup de fois incomprise, mais présente aujourd'hui en Ukraine. Les jeunes Ukrainiens meurent pour la liberté de l'Ukraine et de l’Europe. Parce que Artem vivait pour son prochain, il n'a pas hésité à combattre et à regarder la mort dans les yeux. Pour cette raison, il est déjà aujourd'hui considéré un héros par diverses générations d'Ukrainiens et pas seulement ».

Artem était sniper et il faisait partie du bataillon d'Azov. Il a été enterré à Lviv (Ukraine) le 21 juin dernier.

JEAN-CLAUDE HERIN