CHARLEROI- Objectif: sécurisation !
900.000€. C''est le montant de l'enveloppe que la Ville dit avoir dégagé pour (re)déployer un vaste dispositif durable de sécurisation de la ville haute (opérationnel depuis le début de l'Euro de foot). Elle permettra la prise en charge de quelques 52.000 heures supplémentaires de nos effectifs policiers. Concrètement, cela veut donc dire une présence accrue sur le terrain pour mener des opérations intensives tous azimuts. Dans un premier temps, dans le périmètre délimité par les bd Janson, Bertand, rues Chavannes, Turenne et place du Manège.
Il y a eu, et il y a toujours d'ailleurs, le Plan Vauban. Sensé remettre de l'ordre dans les traficotages en tous genres auxquels s'adonnent les grands et petits délinquants dans le haut de la ville, le bien nommé en a remis, et pas qu'un peu. Mais, au bout de trois ans d'existence, le bilan des nombreuses opérations, admet-on, serait mitigé. « Elles ont eu, c'est vrai, un effet immédiat et dans la durée, mais il faut bien reconnaître, expliquait le bourgmestre Paul Magnette lors d'un point presse organisé conjointement avec les représentants de la zone de police locale dans son QG du bd Mayence, ce mercredi matin, que depuis une bonne année, la situation se redétériore ».
Le relèvement du niveau de la menace terroriste et le fait que nos policiers, et leurs collègues fédéraux, le parquet et tutti quanti aient d'autres chats à fouetter, les grèves dans les prisons,etc... y sont bien sûr pour quelque chose dans ce retour, ou presque, à la case départ.
Mais qu'à cela ne tienne: « On ne s'avoue pas vaincus ». La Ville reprend le taureau par les cornes et annonce qu'elle va dédier près d'un million d'euros pour (re)déployer, jusque fin 2016 au moins, un vaste dispositif de sécurisation de la ville haute (mais pas seulement) qui est d''ailleurs déjà opérationnel depuis dimanche dernier.
« La réforme des services de secours a permis de dégager des marges budgétaires; nous avons donc décidé d'investir d'une part dans les garderies (pour rappel, elles seront gratuites pour tous les petits Carolos dès la prochaine rentrée académique), et, d'autre part, dans la sécurisation. C'est pour nous une priorité ».
Concrètement, c'est donc quelques 52.000 heures de travail supplémentaires que la zone de police locale va pouvoir supporter grâce à cette manne providentielle. Cela devrait se traduire, dixit le commissaire divisionnaire Philippe Straetsart, par un renfort de 30, voire 40 policiers tous services confondus sur le terrain quotidiennement et plus particulièrement durant les périodes présentant le plus de problèmes. Sur un cadre limité cette année à 931 unités (dans les faits à 905) par le Plan des gestion, on appréciera.
Motivation oblige, « Il s'organisera sur base volontaire. Compte tenu de la décision politique, la première priorité reste la lutte contre le trafic de stupéfiants mais aussi l'ensemble des autres délits et nuisances en saturant le terrain au maximum » soulignait Ph. Straetsart.
A ce propos, il s'agira de se concentrer sur le deal de rue, mais aussi d'accentuer les contrôles des night shops, tabac shops, ... Sans oublier les contrôles routiers chaque jour sur le secteur visé,...
L'objectif, on l'aura compris, est de renforcer le sentiment de sécurité en organisant une saturation du terrain plus intensive via des opérations tous azimuts mobilisant une présence policière visible (des différentes composantes de la police judiciaire locale) mais aussi, autant que faire se peut, et un peu dans la logique Vauban, différents acteurs tels que les inspecteurs de l'Onem, des lois sociales, de l'inspection sociale, des Finances, d'ORES, de l'AFSCA, le parquet, l'auditorat du Travail, de la Task Force Logement, pour ne citer que ceux-là.
En résumé, il s'agira donc pour ces équipes, d'occuper intensivement le secteur par des patrouilles pédestres; de faire respecter strictement les impositions du RGP, avec une attention particulière portée à la consommation d'alcool en rue, au respect du règlement mendicité, au racolage et aux night shops,...etc, De garantir une présence accrue aux abords des commerces, salles de spectacles et lors des événements; de déranger un maximum les dealers présents en gênant les acheteurs potentiels par un contrôle routier quotidien dans le périmètre délimité, initialement, par les boulevards Janson, Bertrand, rues Chavannnes, Turenne et place du Manège mais aussi, en fonction de l'évolution de la situation et des éventuels déplacements, dans celui de la ville basse.
Et, visiblement, cela porte déjà ses fruits. En effet, le bilan d'une première opération menée dans ce cadre dimanche dernier s'est soldée par dix arrestations et la saisie de 5 véhicules.
Source: Ville de Charleroi