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MONCEAU-SUR-SAMBRE AU COEUR DES QUARTIERS

Le Roi Louis XIV y aurait dégusté des écrevisses ! 

monceau.jpgSitué dans un vaste parc à l'anglaise, le château de Monceau attire tous les regards. Propriété de la Ville depuis la fusion des communes, ce joyau du patrimoine local accueille de nombreuses manifestations culturelles et sportives. Mais, dans les oubliettes, les femmes accusées de sorcellerie aux 17ème et 18ème siècles y attendaient leur procès...

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Il faut remonter au début du 14ème siècle pour voir les premières traces du château de Monceau. Probablement que celui-ci existait déjà avant cette date mais pas sous la forme d'un château fort ou d'une forteresse. Saccagé en 1554, le château est reconstruit après 1607 et sera la propriété des familles de Trazegnies, de Hamal et de Gavre.

L'un de ses plus importants propriétaires était certainement Charles-Alexandre-François Régis Rasse, prince de Gavre (1759-1832), seigneur d'Aiseau, de Monceau-sur-Sambre et d'Oudenaarde. Les Gavre donnent à la bâtisse la forme en U qu'on lui connaît aujourd'hui, flanquée de tours circulaires.

En 1866, le château est racheté par les Houtart, une grande famille de verriers originaire de Gesves. Edouard († 1931) et Marie-Pauline († 1936) Houtart sont les derniers occupants et propriétaires privés. En 1938, le parc et le château sont vendus à la commune de Monceau pour la somme de 1 250 000 francs belges. Propriété, à la fusion des communes de 1977, de la ville de Charleroi, le château est classé depuis 1989.

Louis XIV au Château ?

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Michel Fivez et Serge Beghin à côté du buste de Louis XIV 

Parmi les pièces qui composent le château: le salon de Chasse, Lafaille (du nom de l'artiste peintre André), les Caves du Château, la Salle de Conférence, le Salon Chapelle, avec une vue sur la chapelle dédiée à Sainte Catteline et sainte Anne ou encore le Salon Louis XIV. Il se raconte que Le Roi Soleil aurait séjourné au château de Monceau, et aurait apprécié un plat d'écrevisses du Piéton : «  Divines ! » se serait exclamé le monarque entre deux rapports militaires de Turenne et Vauban.

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Devant la chapelle 

Le domaine s'étend sur une superficie de 60 hectares. Il compte un plan d'eau, de nombreuses essences d'arbres remarquables (dont un chêne d'Amérique d'une circonférence de 5 mètres!), un parcours accidenté dans les bois et, au détour d'un sentier, on croise une curiosité : une butte abritant un espace en sous-sol pour conserver le gibier. L'ancêtre du réfrigérateur !

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Un chêne remarquable 

Les Amis du Château à la gestion

L'ASBL «  Les Amis du Château » gère la mise à disposition des salons du château pour les activités du milieu associatif, d’entreprises ou d’institutions publiques et met en œuvre un projet culturel en organisant de nombreuses activités dont le but est la promotion et la sauvegarde de ce patrimoine. Parmi les animations : les concerts au château, la Fête de la Musique, la marche Saint-Louis, la fête du Scapé, le Parc en fête, la grande brocante annuelle,...

Le comité se compose de 12 administrateurs publics et 11 privés, tous bénévoles. « Nous avons coutume de dire que le château est celui de tous les Moncellois » signale Serge Beghin, président de l'ASBL. Le château n'est pas directement ouvert au public mais des salons peuvent être loués et des visites guidées du château organisées sur demande par Michel Fivez , « mémoire vivante » du château. Ce dynamique administrateur prépare un ouvrage exhaustif sur le château. Pour tous renseignements : page Facebook Les Amis du Château.

JEAN CLAUDE HERIN

« Au coeur de l'étrange » sur RTL-TVI s'est intéressé aux oubliettes

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Brrr... On y jetait les sorcières ! 

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Michaël Miraglia, Daniel Massart, administrateur délégué de l'ASBL Les amis du Château et Michel Fivez , administrateur.

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Et Jill Vandermeulen 

Les 16ème et 17ème siècles ont été une période très sombre pour de nombreuses villes et villages en Occident. Au cours de ces deux siècles, le château de Monceau a été le témoin de nombreux événements, mais ce sont ses « oubliettes » qui sont restées célèbres. Outre les condamnés de la région, les femmes suspectées de sorcellerie y attendaient le jour de leur supplice sur le bûcher. On assiste à cette époque à des procès accusant de nombreuses femmes dites « sorcières » à Monceau-sur-Sambre. Des recherches menées par des historien(ne)s permettent de les identifier. Le 23 mai 1658, le bailli de Monceau-sur-Sambre ouvre une enquête à la demande du prince de Gavre à charge de Marguerite Girardeau et de sa fille Madeleine Gillet. Tout Monceau les redoute.

L'équipe de « Au coeur de l'étrange » est venue en tournage sur les lieux. L'émission présentée par Michaël Miraglia et Jill Vandermeulen a été diffusée dernièrement et est disponible sur RTL Play. 

Monceau vient de « petit mont »

A l'époque de l'empereur Alexandre-Sévère (début 3ème siècle), les Romains ont occupé le site actuel de Monceau et le nomment « Monticellus », petit mont. Avec le temps, « Monticellus » devient « Monchiel », village cité en 1121. Monceau-sur-Sambre se dit en wallon « Li Moncha-so-Sambre » ou aussi « Moncha ». Ce nom veut dire « tas » ou « colline », et ont peut situer la première colline au Hameau, la deuxième, le long de la route de Mons, la troisième au quartier des Grands Trieux.

Yvonne Vieslet, tuée à 10 ans pour avoir donné une couque...

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                                  la statue de Yvonne Vieslet prise par Michel Fivez 

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Durant la 1ère Guerre mondiale, Monceau subit, comme d'autres communes, les affres de l'Occupation allemande. Yvonne Vieslet, née à Monceau-sur-Sambre, le 8 juin 1908, va devenir une figure marquante de la localité. Le 12 octobre 1912, l'enfant apprend que des prisonniers français se trouvent au Cercle Saint-Edouard à Marchienne-au-Pont, transformé en camp de transit de fortune.

Prise de compassion, la gamine veut aller les voir. Les soldats sont affamés et Yvonne tend à l'un d'entre eux la couque scolaire qu'elle avait reçue le matin. Une sentinelle allemande en poste la  surprend et... horreur.... tire froidement sur l'enfant, ainsi que sur un petit groupe de personnes. Yvonne, transportée à l'hôpital civil de Marchienne, décédera quelques heures plus tard. A l'endroit même où Yvonne est tombée se trouve encore aujourd'hui  un monument qui perpétue la mémoire de cette tragédie. Yvonne est morte parce qu'elle voulait partager un peu de son bien... un peu de son pain. Cet acte héroïque en fait une véritable martyre : ne mériterait-elle pas d'être la sainte patronne de tous les enfants qui, aujourd'hui encore, sont entraînés malgré eux dans la violence ? En 1956, une statue à la mémoire d’Yvonne Vieslet est érigée à l’initiative de la section de Marchienne-au-Pont de la Fédération nationale des combattants.

L’œuvre en bronze, réalisée par le sculpteur Ernest Patris, est placée devant l’école qu’Yvonne fréquentait, rue Albert Camus à Monceau-sur-Sambre. Mais le 12 février 2007, cette statue est dérobée. Deux ans plus tard, une nouvelle statue, en polyester, est inaugurée le 16 juillet 2010 et replacée au même emplacement.

La tombe d'Yvonne Vieslet est placée devant le carré d'honneur du cimetière de Monceau-sur-Sambre. Une rue porte également le nom de Yvonne Vieslet à Monceau-sur-Sambre et une autre à Marchienne-au-Pont.

Le « Scapé » à l'origine d'une Ducasse à Monceau

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                                        Le Scapè est représenté sous la forme d'un géant.

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                                        Une voiture annonce la fête du Scapé

Au 19ème siècle, la commune de Monceau-sur-Sambre était parsemée de puits de charbonnages. Une fosse, la numéro 3, avait été creusée en haut de la rue de la Montagne, l'actuelle rue Adolphe Desy, à l'emplacement de la Cité Ouvrière. Ce charbonnage datait de 1840 et son activité dura une vingtaine d'années. Pourquoi, après 1878, cette fosse s'est-elle appelée « La Fosse du Scapè » ?

En voici l'explication. Le 18 octobre 1866, naissait à Monceau-sur-Sambre, un petit garçon portant le nom de Victor Denagtergael. Agé de 12 ans, ce dernier se promène près de la fosse 3. Son attention est alors attirée par un nid d'oiseaux placé au faîte de la haute cheminée carrée qui recouvrait l'ancienne fosse, pour aérage. L'enfant enlève ses sabots, commence l'ascension et atteint le sommet. Tout à coup, Victor pousse un cri d'épouvante et disparaît à l'intérieur de la cheminée. Il défonce dans sa chute le plancher vermoulu, et se retrouve, après une chute d'une quarantaine de mètres, sur le plancher du 3ème étage dans la mine ! De jour comme de nuit, les ouvriers travaillent pour retrouver le garçon.

Heureusement, par une brèche pratiquée dans la cheminée, une voix se fait entendre. Victor est toujours en vie ! Un homme courageux, Alphonse Giroul, s'avance et remonte l'enfant, nu, à demi-mort de froid et de faim. La population crie : « C'est in miraque qu'il est scapè (réchappé). I nous faut fiester çoulà ! ». Devant l'enthousiasme populaire, Joseph Lacroix, un habitant de Monceau, entreprend d'organiser une ducasse en l'honneur de Victor. Le Le jeune homme (qui, adulte, mesurait 2 mètres!), est représenté par un géant. De nos jours, cette fête a lieu en juillet au Château de Monceau. Le Comité du Scapè se compose de 25 membres et est présidé par Isabelle Allard.

Les bourgmestres

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                 Fernand Ballens, dans les années 1970, dans son bureau à l'hôtel de ville.

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                                     Nicolas-Antoine Lancelot, 1er bourgmestre libéral !

Explosion de joie à Monceau quand Nicolas-Antoine Lancelot devient le premier bourgmestre libéral à Monceau en 1830, et ce pendant 29 ans. Celui-ci rendra l’autonomie à Monceau-sur-Sambre et, dès lors, ne dépendra plus de Marchienne-au-Pont. Et ce par arrêté du 26 juillet 1822 signé par le roi Guillaume. Emile succédera à son père Nicolas-Antoine au poste de bourgmestre pendant 35 ans !

Autre figure marquante : Fernand Ballens : géomètre, bon vivant. Il est nommé bourgmestre (le dernier de Monceau), le 1er janvier 1970, en remplacement de Victor Corbier décédé. Fernand Ballens est à l'origine d'un Centre sportif féminin et du Centre Sportif « Salle Ballens », et c'est là que démarre l'Eveil Monceau en basket et ensuite en 1989-90, naissance de Spirou Monceau qui deviendra Spirou Charleroi.

JEAN-CLAUDE HERIN

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