Ex-archiviste de la Ville et du CPAS de Charleroi, l'auteur Christian Joosten entraîne le flic carolo Guillaume Lavallée au coeur de Stavelot.

Dans « Rouge Macralle », Guillaume Lavallée, policier carolo au passé trouble, se trouve face à une enquête compliquée. La disparition d'un convoyeur qui devait transporter des pierres précieuses et des bijoux pour une exposition à l'abbaye de Stavelot ainsi que le corps sans vie d'une femme affalée sur un tableau de bord pimentent le récit.

« La région de Stavelot, Malmédy et surtout Trois-Ponts, où j'allais en colonie de vacances étant jeune, sont des pépites belges pour les balades, les décors, le patrimoine... Et puis, c'est une terre de légendes, où se côtoient « le rocher du le Diable », les lutins, et les macralles, « ces sorcières ardennaises » note l'auteur. « Dans bon nombre de légendes, les macralles prennent malheureusement un sens de mauvaises personnes, alors que, bien souvent, ces femmes étaient jugées pour des raisons toutes autres : parce qu'elles étaient trop libres, trop en marge de la société... Dans une vision moderne de la macralle, telle qu'elle est représentée dans mon dernier opus, c'est une femme forte, qui inspire au respect, qui intrigue et crée une dépendance... Elle ensorcelle ».

L' auteur inspiré par Charleroi

Charleroi avait inspiré l'auteur dans le deuxième roman : « Le jugement de Dieu ». Guillaume Lavallée se retrouvait mêlé à une enquête concernant un proche ayant fui la guerre en Ex-Yougoslavie dans les années 90. Des déplacements de personnages se faisaient entre Charleroi et Sarajevo. « Le Pays de Charleroi m'inspire beaucoup, car on peut à la fois y trouver des quartiers bucoliques mais aussi des ensembles industriels qui lui donnent son caractère » expliquait Christian Joosten.

Autrefois documentaliste pour le Bois du Cazier, l'auteur a longtemps fait de la préservation du patrimoine carolo son cheval de bataille. Quel sera le thème de la 4e aventure ? « Pour l'instant, l'histoire n'est qu'au brouillon mais j'emmènerai mes lecteurs dans un tout autre endroit » poursuit l'écrivain. C'est le principe de la collection « Noir corbeau » : faire voyager en Belgique les lecteurs au gré des désirs des auteurs et (re)découvrir une région, une ville, dans le cadre d'une enquête policière et dans une ambiance différente. C'est chaque fois un challenge !

« Rouge Macralle » aux éditions Weyrich, 219 pages. Prix : 19,50 euros. www.weyrich-edition.be

JEAN-CLAUDE HERIN

Le Rire vous donne rendez-vous au Petit Théâtre de la Ruelle du 19/5 au 11/06/2023 avec une comédie irrésistiblement drôle de Michel Heim: LA NUIT DES DUPES ou Comment d'Artagnan fut promu mousquetaire...

Avec cette comédie de cape et de canapé qui fait suite à La Nuit des Reines, Michel Heim fait à nouveau un bel enfant dans le dos à l’histoire.

La situation est en effet historique : Louis XIII n’a pas d’héritier et n’honore plus sa femme, la trop prude et frigide Anne d’Autriche. Sa mère, l’intrigante, Marie de Médicis, compte en profiter pour le faire abdiquer en faveur de Gaston d’Orléans. C’est compter sans le fourbe Richelieu et le séduisant duc de Buckingham. Mais que vient faire d’Artagnan dans cette galère ?

Michel Heim revisite l’histoire de France avec un texte humoristique truffé de jeux de mots mêlés à l’alexandrin. Et même si les grands se régaleront des nombreuses allusions grivoises, les petits jubileront de ces personnages généreusement campés par les comédiens du Petit Théâtre de la Ruelle.

Même Alexandre Dumas lui-même n’aurait pas osé !

Dans la distribution, on reconnaîtra Christelle Letroye, Jacques Dutrifoy, Wesley Mayence,
Jacques Delmeire et Salvatore Vullo. La mise en scène sera signée Jacques Delmeire.
Les représentations auront lieu du 19 mai au 11 juin 2023 (les vendredis, samedis 20 h et
dimanches 16 h)
Réservations : 0474 388 032

Pietro Fortuna

La grande halle du BPS 22, la salle Dupont et l'Entresol sont investis par les oeuvres de Pietro Fortuna, Adrien Lucca et Emelyne Duval. A voir jusqu'au 27 août.

Les oeuvres d'Adrien Lucca 

Lors du vernissage 

De belles découvertes sont encore à faire au BPS 22 ! Créées spécifiquement pour le musée, les installations de Pietro Fortuna, disposées le long d'une diagonale qui traverse la grande halle, naissent de l'association d'objets reconnaissables tels que des enroulements en PVC, des formes en béton, des inscriptions qui courent le long des parois des grands cylindres,... Le plasticien poursuit ici son cycle d'expositions, intitulé « Glory », entamé en 2010, et qui en est à sa sixième édition.

L'artiste italien, né en 1950, y présente une vingtaine d'oeuvres, composées de constructions en acier et en bois. Sur les murs sont exposées une collection de collages photographiques de grand format et une série de dessins « jumeaux ».

« De mes dessins aux installations, j'ai voulu que s'opère un va-et-vient continu : les lignes dessinées engendrent les formes et structurent les compositions des installations » précise Pietro Fortuna. « J'ai intitulé mon expo : « Au temps où nous n'étions pas des hommes », car elle nous entraîne dans un vertige qui se rapporte à l'inhumain, à l'être avant qu'il ne se reconnaisse comme le sujet fini d'un humanisme en déclin ».

Né à Paris en 1983, Adrien Lucca plonge la salle Dupont dans la pénombre, pour « Le secret des couleurs ». La première partie est composée de 9 oeuvres qui se concentrent sur la lumière et la couleur. La seconde met en avant son processus de travail sur le verre, matériau de prédilection de l'artiste, et ses projets d'intégrations architecturales en vitrail. 

Les images détournées d'Emelyne Duval 

Une dernière proposition « Anachronismes » d'Emeyne Duval occupe le petit espace de l'Entresol. Cette artiste de Lobbes y expose ses images détournées avec finesse et dérision. Les expos se visitent jusqu'au 27 août, au Boulevard Solvay, 22, à Charleroi, du mardi au dimanche de 10h à 18h. 071/272971. info@bps22.be

JEAN-CLAUDE HERIN