A Rive Gauche
Lancées depuis vendredi dernier, les soldes d'hiver font un tabac à Rive Gauche et à Ville 2. Par contre, les commerçants dans les artères de la Ville font plutôt grise mine.
JEAN-CLAUDE HERIN
A voir la clientèle des soldes de ce week-end à Charleroi, on ne peut que constater que le fossé tend encore à se creuser davantage entre, d'une part, les complexes commerciaux et d'autre part, les commerçants indépendants du Centre Ville. Samedi après-midi, la foule s'est littéralement engouffrée à Rive Gauche. Il faut dire que faire de bonnes affaires dans un lieu lumineux et chauffé, alors que le temps est gris et pluvieux à l'extérieur, est certainement un incitant.
« On s'attendait à un succès, mais pas de cette envergure. Avant l'ouverture des portes, de longues files s'étaient formées devant Zara et le New Yorker » notait Esther, collègue d'Anne-Sophie Gérard, responsable du marketing de Rive Gauche". Johann, le gérant de "Jules", magasin de vêtements pour hommes, se frottait les mains.
Chez "Jules"
« En deux jours, nous avons déjà réalisé une augmentation de 37% sur l'objectif demandé, ce qui correspond à une hausse des ventes de 20% par rapport aux soldes d'hiver passées. Les démarques sont assez agressives : plus de 40%, ce qui plaît au public ». Parmi les clients heureux, on a croisé Thomas Dermine, bourgmestre de Charleroi, et sa petite famille.
Un bourgmestre heureux photo JC Hérin
trop de campagnes de réduction
Même son de cloche chez « Madame Coco », magasin d'ameublement et de décoration. « Depuis vendredi, le magasin ne désemplit pas » fait remarquer Sandrine, la patronne. « Tous nos articles sont directement importés de Turquie. Notre système de vente en ligne n'a rien à voir avec notre magasin, ce qui motive nos clients à venir sur place, où ils peuvent voir le marchandise sur place et être conseillés».
Madame Coco
A Ville 2
Par contre, le public était nettement moins présent dans les rues de la Ville. Chez Méphisto, magasin de chaussures, à la rue de Dampremy, Christine Luyckx peinait à voir la clientèle. « On sent que le climat est à la morosité. La baisse du pouvoir d'achat et le contexte géopolitique sapent le moral des acheteurs. Et puis, il y a bien sûr la concurrence avec «les mastodontes commerciaux » et le fait que la rue n'est pas assez éclairée." Le public ne se pressait pas non plus chez Crestani, boutique de chaussures et d'accessoires. « Les campagnes de réductions (Black Friday, prix d'ami...) banalisent un peu les soldes. Le client étale ses achats sur toute l'année, en ne profitant plus nécessairement des soldes".
Micro-trottoirs:
Yorick (19 ans) de Courcelles- FNAC Ville 2: "Je suis un fan de mangas et tout particulièrement de Monster. J'essaie de trouver la série en promo. J'aime beaucoup aussi "Naruto", "Parasite", "My hero Academia",...
Livio (17 ans) de Roux: C&A à Ville 2: ' Je cherche des jeans et des pantalons classiques. Je suis assez difficile dans mes choix, car je trouve que les vêtements sont souvent trop larges".
Nadine ( 69 ans) de Fleurus: "Je suis venue voir des pulls. J'en ai trouvé un à moins de 30%. Je ne viens pas souvent faire les soldes. C'est plutôt " le besoin' qui me dirige"
Elfin ( 12 ans ) de Jumet à Giulia-Ville 2: " J'adore faire des soldes. Je viens souvent avec ma maman qui cherche des robes. Moi, c'est plutôt des chaussures et j'aime qu'elles soient à la mode.
Gaetano (45 ans ) de Carnières- Maniet à Rive Gauche: " Avec mon fils Calogero, je viens souvent à Charleroi faire du shopping. Je trouve que l'ambiance est très sympa. On va aussi à l'Inno"